Dans le cadre de ses programmes de promotion des droits de l'homme, l'Ambassade des États-Unis organise lundi et mardi à Lomé, un atelier de formation sur la lutte contre le trafic des êtres humains, à l'intention d'officiers de police, de procureurs, de juges et d'autres acteurs de protection des droits de l'Homme au Togo.
L’ambassade des Etats-Unis d’Amérique veut donner un coup de pouce à l’État togolais dans sa lutte contre le trafic humain. C’est dans cette optique qu’il a organisé ces deux jours d’atelier. Ils sont une trentaine d’experts à participer à cette session de formation. La formation est assurée par un Togolais et deux procureurs fédéraux.
Ouvrant les travaux, le Chargé d'Affaires des États-Unis, Peter Barlerin a motivé l’organisation de l’atelier du rapport publié en septembre dernier par le Département d’État américain sur la traite des personnes. Un rapport dans lequel figurent les avancés du gouvernement togolais dans la lutte contre le trafic humain. Tout compte fait, la lutte nécessite de nouvelles stratégies pour son aboutissement.
Dans la foulée, il a donné les principaux objectifs visés par la formation. « Le but premier de la formation était de doter les participants de connaissances et de pratiques efficaces, ainsi que de tactiques éprouvées dans d'autres pays à travers le monde, et façonnées afin qu'elles inscrivent dans le contexte des lois et coutumes du Togo », a-t-il précisé.
Plus loin, il a poursuivi : « Les États-Unis sont déterminés à trouver des moyens de lutter contre les réseaux de trafiquants et à aider ceux qui en sont victimes à travers le monde et au Togo. Vous êtes tous les membres essentiels de cette lutte au Togo, que vous soyez des gardes-frontières, les premiers à voir les enfants emmenés par-delà la frontière, ou des procureurs chargés d'instruire les affaires de trafic, ou encore des juges qui veillent à ce que justice soit faite et que les victimes soient secourues. Votre travail est essentiel pour montrer aux futurs trafiquants que le Togo ne badine pas avec ce crime ».
Par ailleurs, M. Barlerin a souligné qu’au Togo, les enfants sont victimes de traite vers le Nigeria pour travailler de longues journées dans les champs ; vers les grands marchés de la région pour y travailler comme porteurs de charges beaucoup trop lourdes pour leurs os. Certaines sont convoyées vers de grandes villes comme au Ghana et au Togo, où elles travaillent en tant que domestiques, et souvent maltraités, la plupart des temps.
Le rapport du Département d’État sur la traite des êtres humains, indique que près de vingt millions de personnes à travers le monde se retrouvent pris au piège dans cette forme moderne d'esclavage. Le Togo fait partie des pays qui connaissent ce genre de trafic bien que l’article 414 de son code pénal pénalise cet acte.
Nonobstant les avancées constatées au Togo, beaucoup d’efforts restent à déployer pour faire appliquer ces lois et poursuivre les criminels qui pratiquent ce commerce.
Notons qu’un deuxième atelier de lutte contre le trafic humain est prévu à Kara du 22 au 23 octobre.