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L’opposition et les élections locales : Mettre fin aux querelles stériles pour des actions efficaces
Publié le mercredi 21 octobre 2015  |  L'Alternative


© aLome.com par Lakente Bankhead
Nouvelle marche des ODDH et du CAP 2015 pour exiger les réformes constitutionnelles et institutionnelles avant la tenue de la présidentielle de 2015
Lomé, ce 12 décembre 2014. Sur les principales artères de la ville, des sympathisants, militants de l`Opposition ainsi que des défenseurs des Droits de l`Homme ont de nouveau réclamer les réformes avant la scrutin présidentiel de l`année prochaine.


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Même après 25 ans de lutte infructueuse, l’opposition togolaise ne se résout pas à changer de stratégie ou faire une véritable autocritique pour ne serait-ce qu’être proche de l’objectif, l’alternance à laquelle aspire tout le peuple togolais. Après une élection présidentielle offerte sur un plateau d’or au régime cinquantenaire en panne d’initiatives, l’heure devrait en principe être à un regroupement des forces pour exiger et obtenir les locales. Mais c’est le moment que semblent choisir les leaders de l’opposition (même si certains se proclament, mais ne le sont pas vraiment) pour tomber dans un autre travers.



On dirait que d’autres sont appelés à faire le travail à la place de cette opposition. Il y a quelques semaines, ce sont les ambassadeurs de l’Union européenne (UE), Nicolas Berlanga-Martinez et de la France, Marc Fonbaustier … qui ont appelé le pouvoir de Faure Gnassingbé à organiser dans les meilleurs délais les élections locales afin d’asseoir les bases de la démocratie au Togo. Cet appel n’est pas le premier du genre que lancent ces deux diplomates. Mais à chaque fois, l’opposition ne réagit pas ou ne saisit pas l’opportunité pour mettre le pouvoir devant ses responsabilités.

Certes, certains leaders, à l’instar du président de l’Alliance nationale pour le changement (Anc), Jean-Pierre Fabre qui a sorti un document la semaine dernière après avoir participé à une réunion sur les droits de l’Homme en Europe, demandent l’organisation rapide des locales. Mais c’est à croire que cela doit se limiter seulement à des déclarations. Pour le reste, l’opposition donne l’impression de ne pas avoir le temps, puisqu’elle doit mener un combat en son sein, les leaders se voient obligés de s’insulter par médias interposés.

Il est clair aujourd’hui que la démocratie, pour cesser d’être un rêve que le pouvoir prend pour une réalité, doit se construire à la base. C’est aussi vrai que le régime RPT/UNIR qui prend en otage le pays redoute les locales. Il a déjà démontré aux populations que les représentants locaux (présidents de délégations spéciales, préfets et autres) qu’il leur impose se retrouvent en territoire conquis et donc ne travaillent que pour sauvegarder les intérêts du régime.

Le développement et le bien-être de ces populations ne sont que des chimères. Une situation qui prédispose déjà l’opposition à une victoire lors de ces élections locales. Et c’est le moment de préparer ces échéances, de les réclamer à travers des actions qui seront sûrement soutenues par les partenaires du Togo qui les veulent aussi.

Aujourd’hui, l’on regrette le jeu malsain que jouent l’Anc, le Car et l’Obuts (même si on sait que ce dernier a rejoint, bagages en main, son ancienne maison). Il faut le dire, le Car a depuis quelque temps dirigé sa lutte contre l’Anc. Au point où un chef de parti politique proche du Car a déclaré lors d’une discussion informelle avec notre Rédaction : « Nous avons dans un premier temps approché le Car pour définir une stratégie commune pour réclamer ces locales. Mais nous avons constaté que le parti est dans une logique de combattre l’Anc. Nous, nous ne sommes pas dans cette vision. Aujourd’hui, nous sommes prêts à s’associer à n’importe quel parti, même l’Anc, si l’objectif est d’arriver à l’alternance et non à un dénigrement de l’autre ».

Quant au parti d’Agbéyomé Kodjo, il n’a pas digéré le fait que l’Anc aurait refusé de lui céder un député à l’Assemblée nationale. Depuis, le parti orange et son leader sont devenus des cibles à abattre pour le leader d’Obuts qui n’a de cesse de lui lancer des invectives lorsque l’occasion le lui permet.

Toute chose qui amène certains responsables de l’Anc à déclarer ouvertement la guerre à ces deux partis « au même titre que UNIR ». Mais ce combat est-il nécessaire ? Pas du tout, comme le disent de nombreux observateurs. L’Anc qui se targue d’avoir les populations derrière elle, n’a pas à répondre à ces invectives lancées contre elle par ses amis d’hier.

Ce spectacle lamentable ne donne pas du crédit aux opposants auprès des partenaires. Ils ne sont pas encore disposés à tourner la page des querelles de chapelle. Autrement, l’appel à l’union lancé par Jean-Pierre Fabre le dimanche 11 octobre dernier lors de l’apothéose du 5e anniversaire de son parti ne ferait pas jaser autant certains leaders de l’opposition qui disent attendre un geste de sa part.

Dans tous les cas, l’opposition devrait se rendre compte aujourd’hui, 25 ans après le soulèvement populaire du 5 octobre 1990, qu’elle a perdu du temps aux Togolais. C’est donc le moment de laisser de côté les « gamineries » pour s’employer à une vraie stratégie de lutte, ne serait-ce que, pour l’instant, arracher les locales, en attendant de prendre un jour le pouvoir.

Kokou Mitimi (L’ALTERNATIVE)

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