Les menaces et intimidations du ministre de la justice, le charlatan Tchitchao Tchalim n’ont rien fait. Les greffiers du Togo sont décidés à en découdre avec leur ministre de tutelle.
Ils sont descendus des villes de l’intérieur du pays pour cette seconde journée de l’opération dénommée « greffe fermé ».
Cette mobilisation a fortement perturbé les activités au niveau du palais de justice de Lomé ce jeudi.
Conséquence pas d’audiences, car les juges ne peuvent pas statuer en l’absence des greffiers. Le mouvement a été réussi aussi grâce au concours du ministre Tcitchao qui a décidé de fermer la grande salle d’audience pour empêcher les grévistes de tenir une assemblée générale.
Mais en faisant cela il a porté un coup de main au mouvement.
Mais plus grave a été sa décision prise de lister les grévistes pour des retenues salariales. Une décision qui n’est pas du tout appréciée du côté des auxiliaires de la justice qui parlent d’intimidation. Ils envisagent de durcir le mouvement si le ministre ne revient pas sur sa décision.
« Nous avons les textes qui nous permettent de durcir le mouvement mais nous ne voulons pas en arriver là mais si les situations nous pousse nous serons obligé de durcir le mouvement », menace Me Attikpohoun kokou, président du comité de suivi de la pétition.
Pour lui leurs revendications sont légitimes. « Nous ne sommes pas en infraction. Le droit nous reconnait la possibilité pour nous de montrer notre désapprobation par rapport à une situation donnée », souligne-t-il.
Quant à l’injonction du ministre qualifiant le mouvement de débouche inutile d’énergie en ces temps de campagne électorale et demandant sa suspension pour que la nouvelle assemblée qui sera sortie des urnes puisse se plancher sur leur statut, les greffiers ne l’entendent pas ainsi. Ils se disent prêts à aller jusqu’au terme des 72 heures de grève.
« Nous voulons qu’il nous prenne au sérieux. Nous n’avons jamais grevé c’est pourquoi ils ne nous prennent pas au sérieux », rétorquent-ils.
Ainsi donc les 190 greffiers des cours et tribunaux du Togo se disent déterminés à passer outre ces injonctions quitte à paralyser le déroulement normal des activités judiciaires.
La justice togolaise a connu pour sa lenteur à cela il faut ajouter 72 heures d’inactivité, imaginons le manque à gagner pour les justiciables et l’Etat.
Face à la détermination des grévistes il va falloir que le ministre fasse balle à terre pour trouver un juste à la crise vue que son secteur est ces derniers temps miné par des mouvements d’humeur à répétition.