Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article




  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Économie

Un homme de prospective
Publié le lundi 18 novembre 2013  |  Republicoftogo


© Autre presse
Kako Kossivi Nubukpo, maître de conférence, agrégé en Sciences économiques, directeur exécutif du Centre autonome d’études et de renforcement des capacités pour le développement au Togo (CADERDT)


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Kako Kossivi Nubukpo (photo), maître de conférence, agrégé en Sciences économiques, directeur exécutif du Centre autonome d’études et de renforcement des capacités pour le développement au Togo (CADERDT), a rejoint fin octobre le gouvernement.
Il est chargé de la Prospective et de l’Evaluation des politiques publiques. En quoi consiste son job, comment compte-t-il aiguiller l’action publique ? L’intéressé donne des précisions dans l’entretien qui suit.
Republicoftogo.com : Etes-vous une sorte de ‘Madame Irma’ qui lit l’avenir économique du Togo dans une boule de cristal ?
Kako Nubukpo : Le Togo ne dispose pas, à l’heure actuelle, de mécanisme d’exploration systématique du futur, par quoi se définit la réflexion prospective. Cette dernière permet d’introduire plus de cohérence dans la gestion et la planification du développement en articulant de façon rationnelle les perspectives à long terme avec les programmes de moyen terme et les projets à court terme.
La prospective est la démarche qui vise, dans une perspective à la fois déterministe et holistique, à se préparer aujourd’hui pour demain. Elle consiste à élaborer des scénarios possibles sur la base de l’analyse des données disponibles (état des lieux, tendances lourdes, phénomènes d’émergence) et de la compréhension et prise en compte des processus socio psychologiques.
La prospective doit aussi s’appuyer sur des analyses rétrospectives, notamment les études d’impact. Il s’agit donc de synthétiser les tendances et d’offrir des visions (scénarios) spatiotemporelles dans un souci d’aide à la décision stratégique. Elle acquiert ainsi une double fonction de réductrice des incertitudes face à l’avenir et de priorisation ou légitimation des actions.
L’objectif global de mon ministère est donc la formulation, à travers un processus participatif, d’une vision de l’avenir souhaitable du pays, et une vision partagée par la grande majorité des citoyens togolais.
Republicoftogo.com : L’évaluation des politiques publiques, dont vous avez la charge, est une exigence règlementaire systématique dans de nombreux pays développés. Comment concrètement souhaitez-vous la mettre en place au Togo et dans quel but sachant que le contexte est différent ?
Kako Nubukpo : L’évaluation des politiques publiques s’inscrit dans un nouveau paradigme, celui de la gestion axée sur les résultats. Il convient, sur la base de la vision issue de l’exercice de prospective, de définir des objectifs mesurables, des indicateurs de performance et d’impact, afin de s’assurer que les politiques menées sont bien en phase avec les objectifs définis. Pour sa réussite, l’évaluation se fait ex ante, à mi-parcours et enfin ex post. Comme vous le constatez, notre objectif est de réussir en douceur la transition d’une gestion de l’action publique définie en termes de moyens à une gestion axée sur les résultats, dans le droit fil de la chaîne dite « PPBESE », c’est-à-dire Planification, Programmation, Budgétisation, Exécution, Suivi, Evaluation.
Republicoftogo.com : Incontestablement, le Togo a fait des progrès sur le plan économique. Que faut-il faire, selon vous, pour améliorer les choses en termes de croissance, de lutte contre le chômage, de climat des affaires, d’ augmentation des investissements privés étrangers ?
Kako Nubukpo : Le Togo s’est doté d’une stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi (SCAPE), qui constitue le cadre dans lequel vont s’inscrire les initiatives économiques en cours et à venir. Cette stratégie se fonde sur cinq axes, à savoir, la recherche des secteurs à fort potentiel de croissance, le développement des infrastructures, celui du capital humain et de l’emploi, le renforcement de la gouvernance et enfin la promotion d’un développement humain, équilibré et durable.
Ces axes constituent les balises de l’action publique et privée, devant nous permettre de réaliser une croissance forte, inclusive et durable. Evidemment, tout le défi réside dans la mise en œuvre effective de la SCAPE. Le gouvernement s’y attelle, avec le concours des partenaires au développement.
Republicoftogo.com : Des rumeurs insistantes font état d’une prochaine dévaluation du Franc cfa. Quelle est votre réaction ?
Kako Nubukpo : J’apporte un démenti catégorique à ces rumeurs qui proviennent de la volonté d’un journaliste de faire un scoop à peu de frais à partir de mon intervention lors du 40e anniversaire de la Banque ouest-africaine de développement, il y a quelques jours à Lomé. En effet, parlant de la nécessité d’accroître la compétitivité externe des économies de l’Union économique et monétaire ouest Africaine, j’ai simplement relevé l’impact négatif d’un Franc CFA fort sur nos exportations de coton, dans un contexte d’appréciation de l’Euro, monnaie à laquelle le CFA est rattaché de manière fixe, vis-à-vis du dollar américain, monnaie du commerce international.
Cet exemple a été donné pour réaffirmer la nécessité pour les décideurs de l’UEMOA d’œuvrer pour une cohérence accrue de nos politiques publiques. Il n’a nullement été question du Togo dans mon intervention. J’ai toujours pensé que c’est ensemble (les 8 Etats de l’UEMOA) que nous devons affronter les défis de notre futur économique, en particulier monétaire. Mon appréciation personnelle des choses me pousse vers un régime monétaire plus flexible que le régime actuel, mais ceci est une question qui ne concerne pas spécifiquement le Togo. Je regrette profondément que des propos inventés par un journaliste aient pu provoquer de l’incompréhension auprès de l’opinion publique.

 Commentaires