Togo - C’est pour la seconde fois en moins d’une année que les membres de l’Association des victimes de la torture au Togo (ASVITTO) se font disperser à l'occasion d'un sit-in qu'ils organisent devant le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, cadre abritant également le ministère de la Justice de Tchalim Tchicthao.
L’association du Commandant Olivier Amah Poko voulait par ce sit-in exiger la mise en liberté de celui-ci qui est accusé par les autorités togolaises d’avoir appelé au « soulèvement de l’armée » dans une interview accordée en mai dernier à une radio privée de Lomé.
Autre exigence de l'ASVITTO à l'endroit de l’État, l’application des recommandations de la Cour de justice de la CEDEAO qui, dans son arrêt du 3 juillet dernier dans l’affaire Kpatcha Gnassingbé contre l’État togolais avait demandé à la République du Togo de prendre les « mesures urgentes et nécessaires » pour réparer la « violation des droits » des personnes détenues dans le cadre de l’affaire dite d’atteinte à la sûreté de l’État.
Les forces de l’ordre déployées dans la matinée de jeudi devant les bâtiments du ministère de la Sécurité ont reçu l’ordre d’empêcher la réunion, a appris l’Agence Afreepress auprès des organisateurs. « Nous reviendrons pour tenir notre manifestation si nos exigences ne sont pas satisfaites », a indiqué Atcholi Kao, Secrétaire général de l’ASVITTO.
L’ancien Commandant de gendarmerie Olivier Amah Poko, président de l’ASVITTO est détenu à la prison civile d’Atakpamé (180 km au nord de Lomé) après son arrestation en mai dernier pour appel au soulèvement de l’armée, accusation l'ancien officier a toujours rejeté.