Lors de sa rencontre vendredi dernier à Paris avec François Hollande, le président togolais, Faure Gnassingbé (photo), avait mis en garde la communauté internationale face à la menace qui pèse sur la Centrafrique. ‘Si ce pays tombe dans l’oubli, si la communauté internationale ne fait rien, nous risquons d’avoir un sanctuaire pour les terroristes en RCA. Et cela nous ne pouvons pas l’accepter’, avait-il déclaré.
Washington vient de lui emboiter le pas.
La diplomatie américaine s'est alarmée mardi d'une situation de pré-génocide en République centrafricaine, à mesure que le pays s'enfonce dans les violences inter-communautaires, notamment entre chrétiens et musulmans.
Le directeur du bureau Afrique du département d'Etat, Robert Jackson, a parlé d'une situation pré-génocidaire.
Le pays vit au rythme d'affrontements entre chrétiens et musulmans, entre groupes d'auto-défense et ex-rebelles de la Séléka (au pouvoir depuis mars après avoir renversé le président François Bozizé), auxquels s'ajoute une forte poussée du banditisme à Bangui.
Enfin, le chaos favorise le développement de groupes islamistes dont certains ont quitté le Mali pour rejoindre la RCA.
Le président du Togo tire la sonnette d’alarme et demande à la France de prendre le leadership d’une campagne destinée à mobiliser la CEAAC, l’ONU et les pays occidentaux pour prévenir une nouvelle catastrophe.
Paris organisera début décembre une conférence sur la paix et la sécurité en Afrique à laquelle participera Faure Gnassingbé. Nul doute que la situation en Centrafrique sera au centre des débats.