M.Nicolas Berlanga-Martínez, le nouvel ambassadeur et chef de la Délégation de l’Union européenne (UE) au Togo a entamé lundi, une tournée à l’intérieur du pays, afin de toucher du doigt des projets financés par l’Union à travers notamment les différents Fonds européens de développement (FED).
M.Berlanga-Martínez (51 ans), a pris fonction le 2 octobre dernier. Le diplomate européen est accompagné du ministre togolais de la planification Djossou Sèmondji et de certains cadres de la délégation de l’UE à Lomé.
Ce périple permettra à la délégation d’évaluer le chemin déjà parcouru et recenser les besoins, les ressources du 11è FED étant en train d’être programmées.
Environ 142 milliards de F.CFA (216 millions d’euros) seront débloqués par l’UE en faveur du Togo pour la période 2014-2020 au titre du 11ème FED, soit une augmentation de 70% par rapport au montant alloué pour le 10ème FED (2008-2013).
Dans l’agenda de M.Berlanga-Martínez et sa délégation, trois grands projets à visiter : le Projet d’Aménagement Urbain au Togo (PAUT), le Projet d’Appui à la réforme de la Justice et à la promotion des Droits de l’Homme (PAJDH) et le projet d’alimentation en eau potable de la ville d’Anié. Et ils vont parcourir jusqu’au vendredi, sept localités du pays.
Le PAUT dont la convention a été signée le 13 novembre 2007 pour un montant de près de 13,9 milliards de F.CFA vise à appuyer le ministère de l’urbanisme et de l’habitat (MUH) pour la réalisation de travaux de voirie et d’assainissement urbains et s’inscrit dans le cadre général de la politique nationale urbaine visant à rééquilibrer l’armature urbaine togolaise, à améliorer l’assainissement et à limiter la dégradation des conditions de vie en milieu urbain. Il a pour objectif d’améliorer de façon durable le tissu urbain au Togo. Démarré depuis février 2009, il prendra fin le 31 décembre 2014.
Le PAJDH pour sa part, vise à contribuer à la consolidation de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance au Togo à travers le renforcement de la sécurité judiciaire, de la sécurité juridique et l’amélioration de l’accès des populations au droit et au service public de la justice. Démarré depuis le 20 juin 2008, il a été financé par l’UE pour un montant de 6, 297 milliards de F.CFA et s’est achevé le 31 mars 2013.
Quant au principe d’alimentation en eau potable de la ville d’Anié, il est basé sur la mise en place d’une conduite fonctionnant en siphon, alimentant une station de
traitement de type filtration lente. Les eaux filtrées sont stockées dans une bâche avant d’être refoulées vers le château d’eau et le réseau de distribution. Ce projet exploite les eaux de surface et pompe l’eau du réservoir de barrage de la société SINTO (Société chinoise de fabrication de sucre et d’alcool à brûler).
Atakpamé et Anié, première étape de la tournée
La première étape de cette tournée a conduit lundi dernier, M.Berlanga-Martínez à Atakpamé (environ 175 km au nord de Lomé). Après une visite de courtoisie aux autorités locales (notamment Kokou Allagbé, préfet de l’Ogou et Rachid Garba, adjoint au Maire de ville, la délégation s’est entretenue avec des membres de l’Association de Jumelage Atakpamè-Niort (France) sur des projets réalisés grâce à la coopération entre ces deux localités : construction de bibliothèque, aménagement et assainissement, prêt aux groupements, adduction d’eau etc.
Le haut responsable européen a aussi visité l’abattoir de la ville, un vieux bâtiment construit dans les années 60 - qui abrite quelque 70 bouchers - et dont le point d’eau a été réhabilité.
La délégation s’est ensuite rendue successivement au Tribunal de Première Instance d’Atakpamé (bâtiment de deux salles d’audience équipées de micros dont la réhabilitation a été majoritairement financée par l’UE) et la gare routière de la ville (où le diplomate a échangé avec des représentants des différents syndicats des conducteurs routiers).
M.Berlanga-Martínez a également visité la rue bitumée - sur environ 2 km - dans le quartier Koeroma, ainsi que les deux grands ponts qui desservent la ville : celui de Kossikopé et celui de la Rue Bamba Agbonou-Campement.
L’étape d’Atakpamé a pris fin à l’Evêché de la ville où s’est tenue un quadrilogue entre la délégation, les services déconcentrés de l’Etat, la société civile, les autorités locales et le secteur privé dans le cadre de la programmation du 11è FED.
Plusieurs doléances ont été faites lors de la rencontre : la réhabilitation de l’abattoir et construction d’un cadre plus grand pouvant desservir toute la ville, la construction de kiosques dans la nouvelle gare routière et de petits centres de santé, aménagement de la Rue Texaco-Gbèko, gestion des déchets, électrification de la zone de Talo, aménagement des rues.
Selon M. Berlanza, il est important de descendre sur le terrain et de toucher du doigt, la réalité : "Mes premières impressions sont positives, car j’ai constaté qu’il y a un envie de progresser et de faire bien. Tout cela nous donne envie de continuer à discuter et à planifier ensemble à moyen terme avec les autorités locales, régionales et nationales en vue de faire en sorte que la solidarité européenne continue et que cette dynamique positive puisse continuer de manière plus inclusive".
Pour le ministre de la planification, cette visite de terrain permet de toucher du doigt les réalisations et de voir ce qui reste à faire.
"C’est une opportunité qui nous est donnée de toucher du doigt les réalités du terrain. Nous sommes en train de programmer les ressources du 11è FED et l’un des aspects de cette programmation est la contribution de l’UE au développement des villes secondaires", a souligné Djossou Sèmondji.
"Les besoins sont énormes, et cette visite nous a permis aussi de mieux appréhender la manière dont il faut programmer ces réalisations pour qu’elles puissent répondre le plus efficacement possible aux besoins de cette population", a-t-il ajouté.
Cette première étape a pris fin avec la visite à Anié du projet d’Alimentation en Eau Potable (AEP), financé à hauteur de 1,242 milliard de F.CFA par le 8è FED.
Démarré depuis 2010, le projet sera achevé fin novembre prochain.
Il s’agit d’un site de traitement de l’eau équipé d’un système de siphonage qui permet de pomper l’eau du barrage vers la station de traitement.
Selon Koffi Alidjinou ingénieur hydraulicien, l’eau du barrage est pompée (7% du volume) vers la station de traitement grâce à un système de siphonage pour y être filtrée. Après long processus de filtration incluant la coagulation, la floculation, la décantation, etc. l’eau traitée est déversée dans une bâche et renvoyée vers le château d’eau et le réseau de distribution. Ce site est prévu pour être géré par la Togolaise des Eaux (TdE).
La ville de Kara, deuxième étape du périple
La visite s’est poursuivie mardi à Kara (environ 420 km au nord de Lomé) où plusieurs projets ont été également touchés du doigt par M.Berlanga-Martínez et sa délégation notamment les infrastructures routières, le projet pilote issu de la coopération Syndicat Interdépartemental de l’Assainissement de l’Agglomération (Parisienne)/Commune Kara et la Cour d’Appel de Kara.
La délégation également tenu une séance de travail au Palais des congrès avec la société civile, les services déconcentrés de l’Etat, les autorités locales et le secteur privé.
La rencontre a été sanctionnée par la signature d’une convention de 599.000 euros, fonds octroyé à une Association de solidarité internationale œuvrant pour le soutien du développement des communautés de base et des populations vulnérables dans les milieux ruraux, périurbain et urbain. La subvention servira au financement à hauteur de 75,75% d’un Projet de « Renforcement de la participation communautaire pour la protection de l’environnement et la restauration de la fertilité des sols dans les préfectures de la Kozah et de la Binah (nord).
Ce mercredi, M.Berlanga-Martínez mettra le cap sur Dapaong et Cinkassé (environ 670 km au nord de Lomé). FIN
