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Pascal Bodjona, ce prisonnier encombrant
Publié le vendredi 30 octobre 2015  |  icilome


© Autre presse
Pascal Bodjona en détention


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D’aucuns croiraient qu’il est devenu le prisonnier encombrant de part sa forme ("ministre grand format", comme on l'appelait). Loin de là. Pascal Bodjona, l’ancien ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, détenu à la prison civile de Tsévié dans une rocambolesque affaire d’escroquerie internationale, devient une arrête dans la gorge de ses détracteurs, à cause des procédures judiciaires alambiquées qui l’ont conduit à la prison.



La semaine dernière, Amnesty International a publié un document dans lequel il demande sa libération ou alors que la justice togolaise organise son procès. Du coup, cette demande de cette Ong international très connu dans le monde semble provoquer du remue-ménage dans certains milieux où on ne jure que par le maintien de l’ancien collaborateur de Faure Gnassingbé en prison.

C’est ainsi que des mains tapies dans l’ombre dans ces milieux distillent dans l’opinion l’information selon laquelle Pascal Bodjona, depuis sa cellule, se prépare à porter sur les fonts baptismaux un nouveau parti politique. "De l’hérésie", a fait remarquer Cyr Adomayakpor, puisque selon ces informations, c’est ce dernier qui piloterait provisoirement le nouveau parti de Pascal Bodjona.

Du montage, des manœuvres, de la manipulation et du dilatoire, on a tout connu dans ce petit rectangle de pays. Chez nos confrères de radio Fréquence 1, Cyr Adomayakpor a vigoureusement démenti cette information. Certes, ce dernier, se sentant porteur d’un idéal pour le Togo, est animé par la création d’un parti pour mieux véhiculer ses idéaux. Mais ses déplacements pour aller voir un vieil ami détenu à la prison de Tsévié ne voudra pas dire que c’est Bodjona qui lui crée cette formation politique.

Cette fois-ci, les gens ont bien compris la manœuvre qui consisterait à distiller dans l’opinion la création d’un parti politique par l’ancien ministre pour encore s’acharner contre lui, même en prison. Il est vrai que Pascal Bodjona avait dit que personne ne l’empêchera de faire de la politique. Mais ce n’est quand même pas en étant en prison (dans la gueule de ceux qui pourront être tôt ou tard ses adversaires) qu’il va créer un parti politique.

Il nous souvient encore que dans un passé récent, cette même personnalité a été accusé de soutenir le Collectif « Sauvons le Togo » (CST), une organisation des partis politiques de l'opposition et des associations de défense des droits de l'Homme qui a fait tant peur au régime RPT/UNIR, le mouvement Appel des Patriote de Fulbert Attisso et d’autres, alors même qu’il était encore au gouvernement.

Aujourd’hui, toutes ces agitations après la sortie de Amnesty International montrent que ceux qui, par des contorsions juridiques, ont mis l’ancien Directeur de cabinet de Faure Gnassingbé en prison, se reprochent quelque chose et ont du mal à reposer leur tête. Pascal Bodjona est devenu un prisonnier encombrant.


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