Lorsque depuis l’extérieur, des diplomates et pas des moindres décident de faire des affaires avec l’image du pays, c’est que ces derniers s’inscrivent dans la droite ligne des méthodes de crapules du système qui régente le pays. Un régime aussi pourri que celui des Gnassingbé qui régente le Togo d’une main de fer depuis plus de 50 ans ne peut produire des cadres véritablement honnêtes. Les affaires étrangères au Togo se sont, au fil du temps, inscrites au registre des « affaires étranges », avec des ambassadeurs, parfois des ministres qui monnaient les voix du pays contre de l’argent pour faire passer des résolutions aux Nations Unies.
Un ambassadeur du Togo auprès de l’ONU à New York ne peut devenir qu’un Crésus s’il s’inscrit dans la dynamique de vendre son pays pour si peu. Il se dit que Kodjo Menan, l’ambassadeur du Togo auprès des Nations Unies à New York récemment rappelé au pays n’hésitait pas à gratifier des ministres en séjour aux USA de billets de banque. Où trouve t-il l’argent ? Installé depuis des années à New York, le super ambassadeur et son comptable ne s’entendaient sur rien du tout sauf sur l’argent. Les deux hommes, tous anciens au pays de Barack Obama se sont chamaillés devant leur ministre de tutelle de passage aux USA. Quelques semaines plus tard, une première décision de Lomé rappelle le comptable. Elle sera suivie par une seconde qui rappelle cette fois-ci l’ambassadeur lui-même. Ce mouvement, de retour au pays touche presque tous les ambassadeurs du Togo à l’extérieur depuis plus de 5 ans, mais le cas de celui de New York et son comptable va ressortir des magouilles.
Kodjo Menan a joué à la résistance jusqu’à l’arrivée de Faure Gnassingbé à New York le mois dernier. Il supplie ce dernier de lui accorder un répit de quelques mois. Mais selon des sources bien informées, le Prince refuse de donner une suite à sa demande. Son retour au pays est désormais acté. Pourquoi le super ambassadeur aux Nations Unies rechigne-t-il à rentrer au pays ? Investigations faites, il est apparu que l’homme s’est livré à des malversations dont il cherche à nettoyer les traces avant de regagner le pays. Kodjo Menan s’est acheté une résidence à New York immatriculée au nom de son fils qui serait un militaire dans l’armée américaine. Il fait louer ensuite cette demeure à l’Etat qu’il transforme en résidence officielle de l’ambassadeur. Pendant ce temps, la résidence officielle elle-même est laissée à l’abandon et sert parfois à des activités douteuses. Et pourtant il avait reçu du Trésor public des dizaines de millions pour la réfection de cette résidence. Un travail qui n’a jamais été fait.
Lorsque la décision de son rappel est arrivée, et craignant que le pot aux roses ne soit découvert, il sollicite une société de gardiennage sénégalaise à New York pour réfectionner la résidence. Cette société n’étant pas spécialiste en la matière, a envoyé ses agents faire un badigeonnage approximatif avec une facture bien gonflée. Voilà comment des diplomates gèrent le patrimoine du Togo à l’étranger.
Kodjo Menan doit regagner Lomé dans les jours qui viennent; mais il ne compte pas rester dans la puante capitale togolaise ou se conformer à la nouvelle disposition qui dit qu’après 5 ans à l’extérieur, il faut passer trois ans au pays avant de repartir. Il a déjà depuis New York actionné des leviers pour rebondir ailleurs. Noellie Victoire Sidemeho Dzidudu Tomegah-Dogbé, Directrice de Cabinet de la Présidence, éternelle cumularde de la République lui prépare discrètement un point de chute. Ce sera certainement Genève si Faure Gnassingbé se décide à céder aux caprices de sa dévouée Directrice de Cabinet.
Au Togo, les prévaricateurs, ceux qui prennent des libertés avec les deniers publics ont toujours le vent en poupe. Le cas Kodjo Menan n’est que la partie visible de l’iceberg. La diplomatie togolaise, au-delà du bling bling de son patron qui, visiblement, voyage plus que Laurent Fabius et John Kerry réunis, ne sert qu’à déclamer des intentions, histoire de faire croire au monde entier que le Togo aussi existe. Pendant que les agents du ministère des Affaires étrangères sont obligés de s’agglutiner dans des bureaux insalubres, la ligne budgétaire de 9 milliards inscrite dans la loi de finance ne sert qu à des voyages sans utilité pour le pays, comme les séjours en Azerbaïdjan, en Chypre, en Lettonie, en Malaisie au Zimbabwé etc. Que du gâchis avec les magouilles et autres affaires étranges à ce ministère.