Après de longues années de croissance fulgurante, la finance islamique s’apprête à affronter des vents contraires l’année prochaine. Selon un rapport publié le 19 octobre par l’agence de notation Standard and Poor's (S&P), la croissance de cette industrie financière présentée comme une alternative au système financier mondial frappé par une crise éthique devrait ralentir en 2016, en raison notamment des aménagements réglementaires et de la chute des cours du pétrole.
«La croissance de la finance islamique devrait tomber à un taux à un chiffre en 2016 contre des taux (annuels) de 10 à 15% tout au long de dernière décennie», souligne l'agence. Et d’ajouter : «cette industrie fait désormais face aux défis de la baisse du prix du pétrole, des changements du cadre réglementaire pour les banques et les compagnies d'assurance et de sa propre fragmentation».
L’industrie de la finance islamique est tirée principalement par la Malaisie et les pays du Golfe. Or, ces derniers sont très touchés par la chute des prix du pétrole.
S&P s’attend, toutefois, à ce que les actifs du secteur passent d'environ 2000 milliards de dollars actuellement à quelque 3000 milliards de dollars au milieu de la prochaine décennie.
Selon le chef du département finance islamique chez S&P, Mohamed Damak (photo), les modifications des réglementations relatives aux banques et aux compagnies d’assurance halal devraient «aider à résoudre les problèmes liés à l'absence d'instruments de gestion des liquidités et à appliquer plus rigoureusement le principe de partage des profits et des pertes».
Née dans les années 70, la finance islamique fonctionne dans le respect de trois grands principes de la charia : la proscription de la collecte des intérêts (riba), le partage des risques et des profits entre prêteur et emprunteur et l’interdiction d’investir dans des activités illicites comme l'armement, la fabrication et la distribution de l'alcool, les jeux de hasard, la pornographie et l'industrie porcine.... suite de l'article sur Autre presse