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Trésor public : Ces retro-commissions qui agacent les opérateurs économiques
Publié le lundi 2 novembre 2015  |  L'Alternative


© aLome.com par Parfait
Centre administratif des services économiques et financiers (CASEF)
Lomé, le 26 octobre 2015. Visage du CASEF en cette fin d`année 2015.


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La situation économique et financière du Togo se dégrade davantage. Les caisses de l’Etat sont vides. Au Trésor public, les fonds manquent pour faire face aux dettes. Pour satisfaire les créanciers, certains agents du Trésor sont accusés de se livrer à des pratiques peu recommandables. C’est une affaire de retro-commissions qu’ils perçoivent sur les remboursements des dettes. Dépassés les opérateurs économiques se plaignent.


« De la respiration à l’asphyxie ». Les perspectives même à moyen terme ne sont pas bonnes pour le Togo qui va à une déconfiture économique totale. Dans la cagnotte nationale, la question de disponibilité financière se pose avec acuité. Chose évidente, le pays éprouve de sérieuses difficultés de trésorerie pour satisfaire ses créanciers. Au Trésor public, une pratique douteuse est en cours : les paiements des dettes se font par amitié.

En effet, le Togo s’est endetté auprès de certains opérateurs économiques à qui il a confié la réalisation des travaux publics. Après exécution des marchés ces derniers peinent à se faire payer par le Trésor public. Et pour cause, le fonds manque. Mais puisque souvent dans la cagnotte, il y a peu d’argent disponible pour payer (il n’y en a pas pour tout le monde), sont servis les opérateurs à qui on exige un versement de 10% de retro-commission.

Et c’est devenu monnaie courante dans la boîte. De 10%, on est passé à 20% voire à 30%. Cette pratique qui prend l’allure d’un racket instauré dans les services du Trésor public, pénalise les opérateurs économiques qui, visiblement, n’en peuvent plus. Puisque pour exécuter les travaux, ils disent recourir souvent aux services des banques de la place à qui ils sont redevables.« Puisqu’il n’y en pas souvent beaucoup, si tu veux être privilégié et vite payé, on te fait appel et on te demande d’avancer quelque chose. Comme ça, on fait accélérer ton dossier pour te servir», relève une source.

A la Rédaction de L’Alternative, des plaintes, récurrentes nous sont parvenues. Suite à ces plaintes nous avons tenté pendant plusieurs jours de rencontrer le Directeur général du Trésor public, en vain.

Mercredi dernier, nous avons essayé de prendre attache avec le Directeur du Trésor. Là aussi, peine perdue. On l’aura compris, cette manoeuvre dilatoire consiste à éviter la presse sur les faits allégués.Toujours est-il que le gouvernement qui dit faire de lutte contre la corruption sa bataille doit s’intéresser à cette affaire pour arrêter l’hémorragie.

Mais en attendant, la difficulté du Trésor public à rembourser ses dettes relance le débat sur la situation économique et financière du pays. En effet, le dernier rapport du Fond monétaire international (Fmi) a révélé « une forte augmentation de la dette publique et du déficit du compte courant ».

«Depuis 2012, le Togo s’est endetté à un taux élevé que prévu. La dette publique s’est accrue de 46 pour cent du PIB en 2012 à 59 pour cent tandis que le déficit du compte courant s’est accentué, passant de 7,5 pour cent à 13 pour cent du PIB. Les paiements considérables de service de la dette ont exercé des pressions de liquidités considérables sur le budget », a indiqué le Fmi.

En l’espace de trois ans, la dette du Togo a connu une augmentation accrue, allant 1006,23 milliards, soit 46,77% du PIB en 2012 à 1536,87 milliards, soit 62,5% du PIB en 2015. De façon générale, les intérêts de la dette publique du Togo progressent de 42 millions F CFA par jour, 1,75 million F CFA par heure, 29 240 F CFA par minute et 487 F CFA par seconde, soit un taux annuel de 1%. La grande inquiétude est que le solde primaire du Togo est faible, ce qui explique les difficultés pour le pays à rembourser ses dettes.

De -53,9 milliards en 2012 à -41,8 milliards en 2015, le solde primaire est déficitaire et le sera de -10,8 milliards en 2020. Alors que de -150 milliards en 2012 à -302 en 2015, le solde des comptes courants du Togo restera dégressif de -346 milliards en 2020. De quoi à être pessimiste pour l’avenir du pays. La situation économique et financière du pays est alarmante. « Avec le 2ème rapport, la situation du Togo est passée de préoccupante à la critique », a fait remarquer Thomas Koumou président de l’Association Veille économique.

En juin dernier, le Togo a dû recourir dans le marché de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) à une levée de fonds de près de 30 milliards de F CFA.

Il se raconte que face à cet endettement de l’Etat et à un budget en déficit, le Fmi s’est proposé d’aider à rembourser les dettes intérieures, mais le Togo a refusé et promis de le faire lui-même. Mais le jour passe et la situation se dégrade davantage. Selon des analystes, ce refus de Lomé s’explique par le fait que certains marchés publics ne sont pas bien passés dans les meilleures conditions.

Le Fmi en voulant aider au remboursement des dettes intérieures, chercherait peut-être à voir clair dans les choses. Ce qui, certainement, n’arrangerait pas Faure Gnassingbé et ses « amis de la petite minorité ».

PCK (L'ALTERNATIVE)

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