Le mercredi 27 novembre prochain, cela fera quatre (04) semaines exactement que le Premier ministre togolais, ministre par intérim de la Santé a été évacué en France suite à des ennuis de santé. La presse juste au lendemain de son évacuation, a largement fait échos de cette information avant que le gouvernement, face à la polémique, ne décide de communiquer sur le sujet le mercredi 06 novembre, soit une semaine après. « Dans les divers, le chef de l’Etat a rendu compte au conseil de l’état de santé du Premier ministre qui a été évacué en France d’urgence et opéré avec succès d’une péritonite », a déclaré la ministre de la Communication à la lecture du communiqué ayant sanctionné le conseil des ministres.
Officiellement, on admet désormais que l’homme de Kpélé-Tsavié, l’ancien sociétaire de la CPP devenu un défenseur invétéré d’UNIR suite à son mercato politique, est malade et indisponible. Mais pour combien de temps encore? Toute la question est là aujourd’hui. Si on s’en tient au communiqué du conseil des ministres qui a déclaré qu’il a été opéré avec succès, l’on s’attendait à ce que l’homme rejoigne le plus rapidement possible son poste resté vacant jusque-là. Mais aucun signe de vie depuis. On avait cru que lors de sa visite officielle en France, Faure Gnassingbé profiterait de l’occasion pour rendre une visite à son premier collaborateur. Là aussi, rien n’a filtré, au point que certains affirment que le fils à Eyadema aurait préféré la visite des voitures électriques à l’état de santé de son Premier ministre.
Au niveau des médias d’Etat ou privés associés à cette visite officielle, personne n’a pris l’initiative d’aller rendre une visite de courtoisie à l’homme pour nous ramener au moins des images le montrant dans un état mieux que celui que la rumeur décrit. A ce jour, en dehors de cette fameuse péritonite diagnostiquée et opérée, comme annoncé par le gouvernement, personne ne sait réellement de quoi souffre Arthème Ahoomey-Zunu. Dans le sérail du pouvoir, certains parlent d’un cancer pendant que d’autres avancent la thèse de l’empoisonnement. Une chose est certaine, l’état de santé du Premier ministre ne s’est pas vraiment amélioré. Sa situation, selon des sources à Paris, serait préoccupante. L’homme parlerait difficilement et son état aurait entraîné son transfert dans un autre hôpital, l’hôpital américain de Neuilly. Sa dulcinée présentatrice à la TVT a déserté son émission phare « Plateau de la Semaine » pour se rendre au chevet son mari. Maudite péritonite, dirait l’autre.
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, des réseaux s’activent depuis quelques jours pour pousser le Premier ministre malade à la sortie. La République ne peut indéfiniment attendre un malade, soutiennent-ils, avec une forte dose de cynisme.
Même si ces arguments tiennent la route, il serait un tout petit peu indécent d’annoncer le remplacement d’un Premier ministre pendant qu’il est encore sur son lit d’hôpital. Mais les réseaux anti Ahoomey-Zunu n’ont que faire de la décence. Le pays ne peut s’accommoder d’une longue absence d’un Premier ministre, ministre par intérim de la Santé alors que le président de la République lui-même passe la plupart de tout son temps dans les airs à la recherche des parties du monde que Christophe Colomb n’a pu découvrir. A ce jour, le Togo dispose d’un gouvernement toujours incomplet, d’un Premier ministre indisponible. Du coté de l’Assemblée nationale, on est encore loin de l’ouverture de la session budgétaire. Quant à Ahoomey-Zunu, après sa sortie de l’hôpital, il sera certainement astreint à un long et strict repos avant la reprise de toute activité.
Dans cette logique, le temps ne joue pas forcement en sa faveur et ses détracteurs pensent bien saisir l’occasion pour le pousser définitivement à la sortie. Est-ce « the end of the road » pour l’homme de Kpélé-Tsavié ? Même si ceux qui ne le supportent pas dans le serail sont désormais à l’offensive, la dernière décision revient à Faure Gnassingbé. Et lorsqu’on sait de quelle manière il a reconduit son collaborateur, on peut sans risque affirmer qu’il risque de mordre à l’appât. Les jours à venir nous situeront. En attendant, on ne peut souhaiter qu’un bon rétablissement au Premier ministre.