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L’insécurité n’épargne plus personne à Lomé: Un gendarme tué, un militaire grièvement blessé, un voleur brulé vif et deux autres lynchés
Publié le samedi 7 novembre 2015  |  L'Alternative


© aLome.com par Parfait
Difficile d`échapper aux nouvelles rues dans la banlieue nord de Lomé
Lomé, le 24 août 2015. Nouvelles voies de circulation à Agbalepedogan et à Agoè.


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Plus personne n’est épargné par le phénomène grandissant de l’insécurité au Togo. Civils comme hommes en uniforme sont désormais tous dans le viseur de ceux qui sèment la terreur dans le pays, particulièrement dans la capitale, avec armes blanches et/ou à feu. Cette semaine, un gendarme est décédé des suites de ses blessures suite à une attaque avec armes blanches des malfrats. Un autre agent, lui, militaire, est actuellement sous soins intenses au CHU Sylvanus Olympio à la suite d’une attaque nocturne de lugubres individus.

Les images sont insoutenables. Le corps du gendarme git dans le sang. Des traces de poignard y sont visibles. Le poignet du militaire est, lui, presque entièrement tranché par des coups de machettes reçus en pleine circulation de la part des inconnus. Il est en situation délicate, apprend-on de sources médicales.

Mercredi, un présumé voleur qui se serait dissimulé sur le toit d’un véhicule avant de tenter d’en prendre le contrôle, prenant par le cou, pour l’étrangler, une dame à bord, n’a pas eu le temps de s’échapper. Il aurait tenté, selon les sources, de se volatiliser, mais la population a pu le maîtriser. Son histoire s’arrêtera là ! Il sera passé au supplice du feu. Nous sommes à Nukafu.


Le même jour, deux autres malfrats qui tentaient de subtiliser le sac d’une dame, victime il y a quelques semaines déjà de vol, seront surpris par des jeunes revenants d’un vidéo club. Eux, échapperont à la mort grâce à l’intervention des agents de sécurité arrivés sur les lieux. Mais ce ne sera pas avant d’être lynchés. Ils auront même la chance d’être évacués par les pompiers.

Quelques jours plus tôt, c’est le notaire, ex-candidat à la présidentielle de 2015, Me Tchassona Traoré, qui a vu son cabinet situé à Nukafu, sur le boulevard Jean-Paul II, cambriolé par des malfrats, visiblement bien équipés et qui ont semblé utiliser des clés passe-partout. Depuis deux décennies qu’il occupe ce bureau, témoignera-t-il, c’est la première fois qu’il est victime d’une telle « opération ».

Avant lui, c’est l’image d’un jeune, le corps gisant au sol, transpercé par une balle tirée sur lui par des inconnus qui ont aussi emporté sa moto…qui a ému sur la toile.

Depuis quelques mois, chaque nuit accouche de son lot d’horreurs. La quiétude aquitté ceux qui, pour plusieurs raisons, sont obligés de traîner dehors jusqu’à la tombée de la nuit avant de rentrer chez eux. Et même chez soi, il faut toujours prier de ne pas avoir de sinistres visites, comme ce fut le cas avec notre confrère Abi Alfa du journal Le Rendez-Vous.

La multiplication des cas d’insécurité à Lomé ne constitue plus des cas isolés. Il y a bel et bien une recrudescence du phénomène, avec les conséquences pour les citoyens. Naturellement, un Faure, un Yark, un Massina ou un Koudouovoh, respectivement le chef de l’Etat et ministre de la Défense, ministre de la Sécurité, Directeur de la Gendarmerie et Directeur de la Police nationale, seront peut-être les derniers à voir la lame tranchante de la machette d’un brigand pénétrer leur chair jusqu’aux os pour y tracer les sillons d’écoulement de leur sang et de déversement de leurs viscères. Eux, ils ont à leur disposition des agents et outils de sécurité rémunérés et entretenus par le contribuable. Ils peuvent donc passer des jours et des nuits tranquilles sans s’inquiéter outre mesure qu’un braqueur s’aventurerait vers eux.

Mais s’ils se font un minimum de soucis pour la population, ils mettraient tous les moyens en œuvre pour opposer une riposte rapide et efficace aux semeurs de désolation au sein de la société. Ce n’est pas le cas. La plus grande intervention qu’on retiendra depuis la nouvelle flambée de l’insécurité dans notre pays, est celle des autorités pour menacer les populations contre la vindicte populaire, une réaction qui a paru pour beaucoup comme une sorte de protection garantie aux voleurs, qui, même s’ils finissent par être jetés en prison, en ressortent après quelques années plus dangereux qu’avant.

Lorsqu’il s’agit de traquer les contrebandiers de produits pétroliers, on voit comment le gouvernement y met de la hargne, sans pitié, faisant ouvrir le feu sur les jeunes qui se livrent à cette activité.

Lorsqu’il s’agit de réprimer les manifestations publiques, on voit le pouvoir sortir les grands moyens, face aux civils désarmés. Mais là, il s’agit d’individus de sinistre réputation, hyper dangereux, armés, souvent récidivistes qui circulent en toute quiétude, allant jusqu’à oser déposséder des usagers de la route de leur véhicule, en pleine ville, à peine 19h sonnant. Pour Faure, Yark, Massina, et les leurs, ce n’est pas encore grave. Peut-être que ce le sera le jour où une «fille Gnassingbé » se retrouvera face aux braqueurs.

Mensah K
L’ALTERNATIVE – N°472 du 06 Novembre 2015



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