Moins d’une semaine après la mise en examen de trois responsables de sa Fédération internationale (IAAF), le monde de l’athlétisme attend avec impatience le rapport de l’Agence mondiale antidopage (AMA), qui doit être dévoilé lundi 9 novembre, pour mieux cerner l’ampleur du scandale de corruption.
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Les grandes lignes en sont déjà connues : des responsables de l’IAAF, en particulier son ancien président Lamine Diack, sont soupçonnés d’avoir reçu des sommes d’argent en contrepartie de la couverture de pratiques dopantes, principalement en Russie. Selon l’un de ses coauteurs, ce rapport pourrait même « bouleverser le fonctionnement de ce sport ».
Tout est parti de reportages réalisés par la chaîne allemande ARD en décembre 2014 puis en août 2015. Avec des témoignages d’anciens dopés russes, devenus lanceurs d’alerte. Rapidement, l’AMA a mis sur pied une commission d’enquête indépendante afin de creuser en profondeur ces allégations. Au travail depuis janvier 2015, c’est cette commission qui doit rendre publiques ses conclusions lundi, vers 15 heures à Genève.
Trois mises en examen pour corruption
La justice française s’est, quant à elle, emparée de l’histoire depuis plusieurs semaines, avec des perquisitions et des auditions qui ont abouti la semaine dernière à trois mises en examen. La première, la plus explosive, a été celle du Sénégalais Lamine Diack, 82 ans, président de l’IAAF jusqu’en août dernier, et mis en examen pour corruption passive et blanchiment aggravé. Les deux autres touchent des proches, à commencer par son conseiller juridique, le Sénégalais Habib Cissé, ainsi que l’ancien médecin responsable de la lutte antidopage à l’IAAF, le Français Gabriel Dollé. Tous deux sont mis en examen pour corruption passive.
Dans l’attente des conclusions de l’AMA, des premières fuites ont également révélé un réseau un peu plus large, même s’il reste centré sur le clan Diack. D’après Mediapart et Lyon Capitale, qui ont pu avoir accès aux conclusions du rapport, deux des fils de Lamine Diack, Pape Massata et Khalil, sont également impliqués.
Et en Russie, la Fédération d’athlétisme n’aurait pas hésité à faire chanter ses propres athlètes pour qu’ils payent de leur poche le silence de l’IAAF sur leurs pratiques douteuses.... suite de l'article sur LeMonde.fr