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Protection de l’Environnement au Togo : L’utilisation des sachets plastiques non biodégradables, pourquoi les togolais s’y accrochent ?
Publié le lundi 25 novembre 2013  |  icilome


© Autre presse par DR
Mme Dédé Ahouéfa EKOUE, ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières


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Togo -
Le constat majeur que l'on fait lorsqu’on se promène dans les coins et recoins des quartiers et villes de Lomé, c’est l’encombrement par des voix, des sachets plastiques non-biodégradables. C’est dire que, malgré les campagnes médiatiques, malgré les sensibilisations faites à l’endroit des populations, l’invitation à l’utilisation des sachets biodégradables n’est pas passée. Les populations de Lomé utilisent-elles les sachets biodégradables? Combien sont-elles à l’utiliser ? Difficile encore de le savoir puisque, un tour dans les marchés de la capitale montre que les campagnes de sensibilisation et autres n’ont pas apporté un grand changement dans les habitudes.

Pourtant, face aux cris de cœur des Ongs intervenants sur les questions liées à l’environnement, le gouvernement togolais avait fini par comprendre l’importance et les dangers qu’il y a dans l’utilisation de ces sachets. Pour se faire, le 13 janvier 2012, le gouvernement togolais avait décrété la fin de l’utilisation des sachets en plastique.

Cette interdiction a été la préoccupation d’autres pays notamment la Mauritanie, le Mali et qui avaient pris respectivement une résolution dans ce sens : la production, la commercialisation et l’usage de sachets plastiques sont désormais interdits. Une mesure qui fait de l’Afrique le continent le plus répressif envers ces sacs nocifs pour l’environnement. La Tanzanie, l’Ouganda, l’Afrique du Sud et le Kenya ont d’ores et déjà banni les sachets de petite taille. Plus radicaux, le Rwanda et la Somalie les ont, quant à eux, totalement interdits.

Alors qu'une telle interdiction est mise en application dans ces pays précités, l’on constate malheureusement que, au Togo, la mise en application du décret, reste la pomme de discorde entre les Ongs en guerre contre l’utilisation desdits sachets. Tout se passe comme si, au Togo, tout est à l’étape de décision sur papier. Pourtant, le décret pris, avait même fixé un moratoire aux importateurs et aux producteurs de sachets et emballages plastiques.

En effet, afin de trouver une solution au phénomène et passer à l’étape des sachets biodégradables, les autorités du Togo se sont réveillées et avaient pris en janvier 2011, un décret fixant les modalités de gestion des sachets et emballages plastiques au Togo. Ledit décret met fin à la production, l’importation, la distribution et la commercialisation des sachets et autres emballages en plastique non biodégradables. Un moratoire de six mois avait été accordé aux opérateurs économiques importateurs et de neuf mois aux producteurs de sachets et emballages plastiques pour se conformer aux dispositions du décret. Mais quel est le constat aujourd’hui au sein de la population ?

Aujourd’hui, une petite enquête nous a permis de constater que, les togolais sont de plus en plus accrochés aux sachets plastiques ces derniers temps. Dans les marchés de la place, les femmes revendeuses n’ont pas peur d’emballer leurs produits vendus aux clients dans des sachets non biodégradables.

Kpondjo Ambroise, porte-parole du collectif des Ongs sur les questions environnementales au Togo estime que, la balle est dans le camp du gouvernement sans oublier les ministères associés pour la mise en application du décret et les industriels qui continuent malgré tout de produire lesdits sachets.

Des responsables de l’observatoire Ouest Africain de l’Environnement (OOAE), de Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE) et de l’Association de Secours et d’Orientation Lissungi du Togo (ASOL-TOGO) ne ménagent aucun effort dans la sensibilisation des populations sur les dangers liés à l’utilisation des sachets non biodégradables. Mais peine perdue.

"Quand un état prend un décret et qui fait office de loi, nous pensons que les industriels se plient automatiquement. Mais tel n’est pas le cas. Les importateurs doivent respecter à la lettre ce décret mais au Togo les gens continuent malheureusement malgré les campagnes de sensibilisation d’utiliser les sachets non biodégradables", a déploré Ambroise Kpondjo, mine serrée.

Selon une estimation, les habitants de la terre utilisent 500 milliards de sacs plastiques par an. Inconnus il y a quelques décennies, ces sacs sont utilisés une fois seulement et se retrouvent sous forme d’entraves aux rivières, d’ordures au bord des routes, sur des arbres, et partout sur les belles plages et dans l’océan. Ils bouchent les caniveaux et les égouts, provoquant le débordement des eaux usées qui sont sources de maladies.

Sur 10 personnes à qui nous avons tendu notre micro, 8 affirment n’avoir jamais utilisé le sachet biodégradable, 5 personnes d’entre nos enquêtées disent n’avoir jamais vu le sachet en question. Dans le marché d’Hanoukopé à Lomé, il est difficile de voir les sachets biodégradables sur les étalages.
"Quelle est la couleur du sachet dont vous parlez ?", nous demande, Jean, 34 ans, menuisier de son état.

"Moi je suis toujours avec les sachets ordinaires. Quand je vais au marché, c’est ce que les bonnes femmes me donnent. Je ne peux pas refuser", a expliqué Mohamed Jafar, surpris à sa sortie du marché de Totsi, avec deux sachets plastiques ordinaires remplis des pâtes alimentaires, du riz, de la viande etc pour la fête de la Tabaski.

Mohamed n’est pas la seule personne à avoir recours aux sachets plastiques ordinaires. De nombreux étalages visités dans ce marché, nous ont révélé que, l’utilisation des sachets biodégradables n’est pas rentrée dans les habitudes.

Mme Kayissan, assise devant son étalage n’a pas voulu répondre à notre question sur la non-utilisation des sachets biodégradables. Mais en discutant avec elle, ce qu’on peut retenir se repose sur le coût lié à ces sachets, qui, explique-t-elle, ne peut pas l’aider à se tirer d’affaire.

Certes, dans certaines sociétés de commerce comme les supermarchés, les sachets ordinaires et les biodégradables s’utilisent simultanément.

Au moins 3 milliards de ces sachets plastiques sont utilisés chaque année à Lomé, selon les statistiques de l'Association "Pour un Avenir Ensoleillé (PAE)", œuvrant dans le domaine de la protection de l’environnement.

D’après les enquêtes, il faut environ 300 ans pour que les sachets plastiques non biodégradables se décomposent. Aux Émirats arabes unis, environ la moitié des animaux à bosses périssent des suites de famine causée par la consommation de plastique. En Mauritanie, même problème. "Près de 80 % des bovins tués aux abattoirs de Nouakchott sont porteurs de sacs plastiques dans leur panse", avait laissé entendre le ministre mauritanien de l’Environnement.

Dossier réalisé par ATISSO Yao Linus

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