(Petite chanson pour rigoler, pas pour provoquer la révolte).
Ça chauffe, Monsieur Le Fort, ça chauffe!
Quoi? Quelqu'un m'a volé un fauve?
Où donc ça chauffe, s'il vous plaît?
Dites-moi si c'est dans mon Palais
Ou encore dans ma royale faune
Hors de cela il n'y a pas d'aune
Pour bien mesurer ma santé
Et même ma légitimité
Que j'ai, par mon père, dans le sang,
Lui, fier et robuste Eléphant
Pas à l'Assemblée nationale
Ce lieu sûr, paisible où l'on dort
Prince, vous connaissez bien ce sport
Ni parmi votre gent animale
Dites-vous ça chauffe ou on fauche?
Ça chauffe à droite, on fauche à gauche
Tout se passe toujours comme prévu
Vous atteindrez donc votre but
Les rôles sont bien distribués
Dans cette solide comédie!
Jouez! Qui parle du nombre de tués?
Mais chantez-moi démocratie
Avez-vous compris: je l'ordonne
Oui, je veux aussi qu'on entonne
L'hymne que mon père vous a appris
Monsieur, vous c'est vous, lui, c'est lui
Comment? M'avez-vous bien compris :
Lui, c'est moi aujourd'hui.
Je lui ressemble, oui ou non?
Oh, Prince éléphanteau, pardon.
C'est un peu compliqué, mais d'accord
Puisque vous êtes Monsieur Le Fort...
Démo…! Voilà pour vous démo…!
Comment? Vous faites le rigolo?
Excusez-moi, je tousse un peu
Mais au fond je suis très sérieux
Démo! chez les civilisés
Tout comme chez mes doux chimpanzés
La même aussi chez les léopards
Quoi, qui ose dire soudards?
Insolent, quel est ce langage?
Non, je respecte la gent sauvage
Alors, encore démo! Démo!
Du moment où ça s'arrête aux mots
C'est une des plus merveilleuses choses
Qu'on adapte bien à toutes les sauces.
Ça chauffe aussi dans toutes les rues.
Ils disent nos instances corrompues
Ils déchirent déjà vos affiches
Car vous les traitez moins que des biches
Quoi, mes affiches? Moi leur Miabé?
Ils disent maintenant : Tombé ! Tombé !
Les tricots à mon effigie ?
Ce ne sont plus qu’inutiles gadgets
Que les uns gaiement foulent aux pieds
Riz, macaroni et petits sous...
Ces gens sont devenus des fous
Ça chauffe Monsieur du Sud au Nord
Il ne suffit plus d'être Le Fort
Je crains, Monsieur, qu'un jour tout brûle...
Tout brûle ailleurs, mais pas chez moi
Car mon monde consomme toujours froid
Monde formidable qui bien calcule!
Monde qui prend mes billets de banque
Même quand je déclenche mon bang!bang!bang!
Ça chauffe, mais va se refroidir
Tels sont notre plan et notre plaisir:
Avoir ma propre démocratie
Copieuse, à ma table à ma table bien servie
Mais ils peuvent renverser la table
Ils verront de quoi je suis capable
Quand j'allumerai mon propre feu
Qu'ils se souviennent seulement un peu
De mon père, de moi, nos exploits...
Monsieur, j'ai peur que cette fois...
Ils crient maintenant: dégage!dégage!
Mais d'où leur vient donc ce courage?
Je ne suis pas Blaise, pardon, blasé
Ce mouvement sera écrasé!
Compa...Compa...Compa...
Vous bégayez, éléphanteau
Voulez-vous peut-être dire: combat?
A un peuple voisin comparer
Le mien si paisible et si beau
Qui ne se laisse pas égarer
Dans une sombre aventure
Je préfère le déluge, je le jure!
Cher Monsieur, ce peuple se rebelle
Il vise votre Colombe paternelle
Notre Colombe ? Ha !plutôt leur tombe !