C’est sous la casquette de président de l’association Organisation pour le développement intégral et participatif (ODIP) que Sylvain Dagban, l’un des chefs des cantons de Bè, était face à la presse mardi.
Au bord de la lagune de Bè, à des dizaines de mètres de l’endroit où la Société africaine de dragage (SAD) extrait et commercialise le sable lagunaire, les membres de l’association et les populations affectées par les travaux ont exprimé leur désarroi et exigé la cessation des activités. « L’objectif est d’amener les autorités à mettre fin à cette activité destructrice ; également amener l’opinion nationale et internationale à appréhender le mal qui ronge les populations riveraines », a déclaré le président de l’ODIP.
A l’en croire, sa démarche procède d’une série de plaidoyers adressés à la Mairie, aux chefs canton de Bè, à l’entreprise SAD et qui sont restés sans suite. Et comme des pièces à conviction, des images vidéo ont été projetées aux journalistes.
A l’évidence, il y a bien un risque réel d’une éventuelle catastrophe écologique. Des puits effondrés ou asséchés, des pavés en bordure de la lagune effondrés, avancée de l’érosion sur les rivages, sont entre autres, ce que l’association appelle des « signes avant-coureurs d’une catastrophe écologique ». Car, selon Sylvain Dagban, l’extraction du sable engendre un déséquilibre que la nature tente de combler. La nature en rétablissant l’équilibre occasionne des dégâts collatéraux dont sont victimes les populations riveraines. « J’ai dû quitter ma maison qui est au bord de la lagune pour Adakpamé. Là aussi je suis confronté aux inondations », a déploré Yao Tchadjo, prête traditionnelle.
Le représentant de l’Agence nationale de gestion de l’environnement (ANGE), Koffi Adadji, a tenu à préciser que l’extraction du sable ne relève pas de son ministère de tutelle. Mais plutôt du ministère des Mines à qui il revient d’interdire ou non l’extraction du sable. Il a justifié sa présence par la question environnementale qui sous-tend les travaux. A ce titre, Koffi Adadji a rassuré que des études scientifiques sont en cours pour établir les liens des dégâts avec l’activité de l’entreprise SAD. A l’en croire, ce ne sont que des constats empiriques pour le moment.
Un argument qui n’a pas convaincu les membres de l’association ODIP et les populations affectées qui se sont demandées à quand la fin de leur calvaire.
Pour Sylvain Dagban, la sensibilisation et les plaidoyers doivent continuer. Il ne compte pas baisser les bras et envisage de saisir la justice.