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Exclusive/ Aimé Gogué, Président de l’ADDI : « C’est UNIR qui a bloqué les réformes »
Publié le jeudi 19 novembre 2015  |  icilome


© aLome.com par Lakente Bankhead
Aimé Gogué, candidat a la présidentielle 2015
Lomé, le 24 janvier 2015, Hotel de la Muget. Le Professeur Aimé Tchaboré Gogué a été désigné, samedi dernier, candidat à la présidentielle de cette année, au terme du congrès de l’Alliance des démocrates pour un développement intégral (ADDI).


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Violences à Mango, élections locales, union de l’opposition, les réformes, nouveau Code pénal adopté par l’Assemblée nationale ; voilà des sujets brûlant de l’heure sur lesquels le président de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), Aimé Gogué, est revenu dans une interview exclusive qu’il a accordée à notre Rédaction. Lecture !



icilome.com : Comment avez-vous vécu les événements de Mango, d’abord en tant que citoyen, et ensuite en tant que représentant des populations à l’Assemblée nationale ?

Prof Aime Gogue : C’est un phénomène très tragique, d’abord nous avons perdu 7 personnes et des blessés graves et des arrestations de jeunes, une mésentente entre la population et les forces de l’ordre. Donc lorsqu’il y a des troubles, lorsqu’il n’y a pas d’entente entre les forces de sécurité et la population, c’est toujours très regrettable, parce les forces de sécurité sont là pour protéger la population et l’armée ne peut pas travailler sans l’aide et le soutien de la population. La population est d’abord la première force militaire de protection du pays, il doit avoir une synthèse, une entente entre les deux. Lorsqu’il y a mésentente comme ce qui s’est passé à Mango, lorsqu’il y a des richesses qui détériorent les relations harmonieuses qui doivent exister entre l’armée et la population, ce n’est pas une bonne chose pour quel que bord que ce soit. Donc pour nous c’était très tragique.

La deuxième chose, ça traduit une façon de penser et de mettre en œuvre une politique qui n’est pas bonne. Dans la mesure où, de plus en plus, on a découvert que lorsque vous voulez mettre en œuvre une politique, il faut la participation de la population, ce qui permet une adhésion de la population. Ce n’est pas toutes les politiques qui sont nécessairement bien acceptées a priori par les populations. Mais par des explications, par des mesures compensatrices, on peut arriver à obtenir une certaine adhésion de cette population. Lorsqu’on néglige cela, je crois que c’est aussi dangereux.

Ça veut dire que soit la politique n’est pas bien formulée, ça veut dire que le gouvernement n’est représentatif ou bien ne compte pas sur la population pour se faire élire, pour se maintenir au pouvoir, ce qui dans tous les cas, n’est pas une bonne chose pour notre pays. Donc, c’est très tragique, nous avons vécu ça avec amertume, surtout que nous connaissons le problème de la faune surtout qu’on l’appelait, la faune de la Kéran qui couvrait les préfectures de la région des Savanes spécifiquement la Kéran, l’Oti, Kpéndjal et une partie de Tone et puis de Tandjoaré. Et si c’est ça qui est revenu de la même manière, c’est grave. ça été très catastrophique et très mal géré par la population de telle sorte qu’en ce moment, dans les années 70 et 80, la population sentait que le gouvernement préférait protéger plus les animaux que les hommes. C’est une mauvaise conception, c’est une très mauvaise perception. Si un gouvernement, un régime arrive à faire sortir ça à sa population, c’est très grave, c’est très dramatique. Donc pour nous, c’est une situation que nous ne comprenons pas.

La conférence nationale souveraine, à cause de la faune avait déclaré, la région des Savanes, une zone sinistrée. Evidemment, il y a aussi la zone productrice de phosphate et j’étais alors au ministère des Plans dans le gouvernement de transition. J’avais fait inscrit au budget d’investissement national, une ligne budgétaire de 500 millions de F CFA. Ça devrait être renouvelée durant quelques années encore pour pouvoir réhabiliter la population, dédommager la population de tous les dégâts qu’il y a eu. Donc l’objectif était d’essayer de les compenser partiellement des pertes, des préjudices subis. Bon, vous savez que le gouvernement de transition n’a pas duré, moi j’avais fait seulement un an au ministère du Plan. La ligne budgétaire n’a pas été exécutée, c’était pour l’installation des infrastructures sociales, les pistes pour la population pour leur donner un semblant de niveau de vie, ce qui n’a pas été fait.

Aujourd’hui, la réhabilitation de cette faune est-il une urgence pour le Togo ?

Vous savez, c’est les coups subis et le drame qu’ont vécu les populations qui font que c’est difficile pour eux d’accepter rapidement ; un travail de pédagogie devrait être élaboré depuis. Maintenant, on ne peut pas savoir si la population était prête, si elle agirait violement si l’interlocuteur d’en face n’avait pas déchaîné une telle machine de répression. Vous savez dans toutes les communautés, dans nos communautés traditionnelles, il y a ce qu’on appelle des forêts sacrées, dans toutes les communautés, il y a des zones protégées, mais il y a plusieurs notions de zones protégées. Il y a des zones où on ne peut pas avoir accès, généralement, ce sont les forêts sacrées, on dit personne ne doit aller, il y a des zones où les populations peuvent survivre avec des années, il y a des zones où vous avez impression que vous pouvez avoir des activités d’agroforesterie.

Ils vont protéger l’environnement ou bien ils vont cultiver, protéger et semer des arbres, ça serait reboisée qu’ailleurs, etc. Donc tout ça, il faut l’examiner d’abord pour voir quel type d’aire protégée on va installer là-bas. Mais la tendance était renvoyée tout le monde encore, je crois que ce n’est pas bon.

Est-ce une urgence ? Disons que avoir une aire protégée dans la zone, probablement c’est nécessaire, mais quel type d’aire protégée, il faut avoir, quel type de rapport il faut avoir avec la population, quel type de dédommagement il faut leur donner, tout ça il faut l’étudier. Vous ne pouvez pas renvoyer des gens comme ça, comme s’ils viennent de nulle part. C’est des citoyens, ce ne sont pas des rebelles, vous ne pouvez pas vous lever un jour pour les renvoyer. Non, c’est totalement incompréhensible ce qui s’est passé. Ca traduit la manière de penser de ce régime vis-à-vis de la population. C’est regrettable, les Togolais devraient réagir, leur faire comprendre que cette manière de diriger le pays n’est pas convenable. C’est l’une des raisons pour lesquelles les gens se sont révoltés.

Pensez-vous que la pétition peut faire son effet, c’est-à-dire amener le préfet et les présidents de délégations spéciales à démissionner ?

C’est eux qui gèrent l’encadrement de la manifestation le font mal. D’accord, il y a d’autres responsabilités, mais eux c’est directe, c’est eux qui doivent faire appel aux forces de l’ordre, c’est eux qui doivent dire comment les forces de l’ordre doivent intervenir avant que les forces de l’ordre n’interviennent. Donc ils sont vraiment impliqués dans cette affaire, dans la violence qui est survenue. C’est pourquoi nous appelons à ce qu’on les dégage. Il faut qu’on applique nos propres textes. C’est adressé au chef de l’Etat. En fait, on n’a pas besoin de la pétition avant qu’il les dégage, surtout qu’il y a morts de personnes, on n’en avait pas besoin. Toutes les ressources qui sont dépensées pour faire venir les forces de l’ordre pour protéger ce préfet qui a déconné, qui a entretenu un langage tribal et haineux, toutes ces ressources si on prenait une partie, on aurait pu améliorer la sécurité à Lomé. Les gens se plaignent de l’insécurité à Lomé. Regardez ces diversions, ces détournements de ressources, donc est-ce qu’ils vont écouter ?

Nous souhaitons qu’ils écoutent même avant que les gens l’ai signée, s’ils n’écoutent pas, vous savez, ils ne sont nécessairement liés par les pétitions, mais les Togolais aussi ne sont pas habitués aux pétitions, c’est la première pétition que l’on lance sur le plan politique ici, on verra ce que ça va donner, certains vont avoir peur, c’est la pétition, d’autres diront non qu’il n’y aura aucune conséquence, mais non, c’est fausser le débat. C’est une manière de manifester son sentiment vis-à-vis d’une politique donnée. Dans des pays, en Suisse par exemple, il n’y a pas de pétition, c’est des référendums, donc il faut que les gens aient le courage d’exprimer vraiment leur mécontentement sur la manière dont cette crise a été gérée, on signe la pétition, c’est un moyen de pression, on espère que beaucoup de gens signeront et que le gouvernement et le président en tête seront sensibles aux revendications de la population.

Comment comptez-vous obligez le pouvoir RPT/UNIR à organiser les élections locales ?

C’est lié encore ce que nous avons dit. Disons que ce n’est pas maintenant après les législatives, même des présidentiels que les gens parlent des locales. Vous vous rappelez, on a parlé des locales avant même les législatives de 2013. Nous au niveau de l’ADDI, nous avons proposé à nos collègues du CST et de l’Arc-en-ciel, nous avons dit que le problème des locales, lorsque qu’on fait le tour dans le pays maintenant, surtout lorsque j’ai fait ma campagne présidentielle, j’ai constaté qu’une large majorité de la population veut et les réforme et les élections locales.

La crise de Mango qui vient de se passer traduit clairement la nécessitée des locales, disons qu’on ne dira pas que la population de Mango qui allait gérer totalement la faune dans leur zone, mais la responsabilité des élus locaux est importante et donc devrait être améliorée. Vous voyez, en principe, le président de la délégation spéciale de Mango doit être impliqué dans l’appel des agents de sécurité, mais est-ce que vous avez attendu parler de lui ? Ça, c’est faute d’élections locales. Ils ne représentent rien. Donc pour nous, c’est capital. Nous avons vu déjà en 2012, nos collègues, pour qu’on implique un peu la société civile et la population dans son ensemble, dans cette promotion de la démocratie à la base. Si nous voulons la démocratie, il faut que ce soit déjà dans les villages et dans les hameaux, que tout le monde s’implique.

Les élections locales, c’est capital pour nous tous. Mais malheureusement notre proposition n’avait pas passé, nous nous disons qu’il ne faut pas que la population pense que c’est les partis politiques seuls qui peuvent faire bouger les choses au niveau des élections locales, d’ailleurs, il l’a même été prouvé que si c’est les partis politiques au niveau central qui encouragent, qui poursuivent et ont des candidatures au niveau des élections locales, il n’est pas possible de promouvoir du leadership locale. Or, si la population locale elle-même pense que c’est son problème et elles s’impliquent, automatiquement vous verrez les leaders politiques qui vont émerger. Peut-être, il y a beaucoup de gens ici à Lomé, qui pensent qu’ils vont être maires à Dapaong, Atakpamé etc. Non, il y a des gens dans ces localités qui ont suffisamment de carrure, une bonne connaissance du milieu pour assurer ce rôle. Donc nous pensons que les organisations de la société civile, les populations elles-mêmes doivent s’impliquer et c’est elle qui doit être à la tête de cette lutte pour les élections locales. Nous avons commencé le travail.

L’union de l’opposition, ça vous tente ?

Vous savez, nous avons toujours lutté pour l’union de l’opposition, aucun parti politique au Togo, ne peut pas dire qu’il a cru, qu’il a travaillé beaucoup plus pour l’union de l’opposition que ADDI, ça n’existe pas. Mais, nous disons que l’union de l’opposition ne veut pas dire l’unicité de candidature. Avant, on assimilait les deux. Mais enfin de compte, on a constaté par expérience, dans l’histoire, que l’unicité de candidature ne s’est jamais présentée aux élections, jamais, nous avons fait des recherches, on n’a pas trouvé. Mais des actes unitaires oui, ça c’est monnaie courante. Si vous prenez le cas du Burkina, c’est ça. Est-ce qu’ils ont discuté de candidature unique, tout le monde savait que s’il y avait élection, il y aurait plusieurs candidats, ils ont travaillé pour obtenir entre guillemet pour bloquer les réformes. Nous on voulait obtenir les réformes. Ils ont obtenir le résultat. Au Sénégal, ils n’ont pas parlé de candidature unique, ils ont travaillé ensemble, ils ont eu plein de candidats. Ils ont eu un résultat satisfaisant. Donc pour nous, il faut arriver à séparer l’union de l’opposition et la candidature unique. Les gens nous disent non, avec un tour, vous diminuez vos chances, je dis non. La candidature unique, quel est son objectif ? C’est optimisé, augmenté le nombre de voix de notre candidat. Vous pouvez obtenir le même résultat en diminuant le nombre voix du candidat du régime.

Si vous avez des candidats qui ont pour rôle de réduire le nombre de voix que le candidat du pouvoir va obtenir, vous arrivez au même résultat. Vous savez dans notre pays, avec la représentativité, la sociologie politique, c’est rare qu’un candidat soit populaire dans toutes les régions du pays. Pourquoi ne pas favoriser les gens dont l’objectif est de réduire le nombre de voix du candidat du régime. Nous n’avons pas réussi à convaincre, mais nous allons continuer à travailler sur ça. Nous avons dit pour nous au niveau de l’ADDI que l’union de l’opposition, nous avons eu toujours des problèmes lorsqu’on arrive au niveau du choix de candidat. Mais entendons-nous que voilà, nous sommes tous d’accord, voilà comme on n’arrive pas, on peut, et c’est pratiquement les mêmes choses, dire que tel candidat, c’est lui qui a plus de chance, c’est lui qui est le candidat major. Nous, c’est notre stratégie. On a expliqué aux camarades, ils ne veulent pas.

Bon, l’union de l’opposition, nous sommes pour ça, mais candidature unique, je ne crois pas qu’on puisse s’engager encore dans ça. Nous avons dit, mais il est possible qu’on s’engage, ce n’est pas certain que tous les partis seront candidats, ceux qui s’entendent pour avoir un candidat, qu’ils s’entendent pour avoir un candidat. Mais à partir de là, il faut que les autres partis politiques puissent attendre pour avoir une stratégie commune. Nous disons stratégie commune et non unité de candidature, c’est tout ce que nous disons. Mais actuellement, il y a des propositions sur la table. Il y a le NID qui a commencé en proposant que les partis Ablodé se réunissent d’abord. Mais c’est ridicule. Non, entre nous, c’est ridicule. En 90, des jeunes se sont engagés, ils connaissent Ablodé encore et maintenant, si on veut même les leaders des Ablodé, on sème plus de confusion au niveau de l’Ufc, je ne dis pas les militants de Ufc, mais ceux qui sont devant.

Ensuite CAP 2015 a pris le relais pour lancer le mot d’ordre de l’union de l’opposition. Premièrement, ce n’était pas ça la préoccupation du discours, c’était lors du discours de leur anniversaire. C’est entre autres, qu’il a annoncé. Or, c’est un élément très important, mais disons qu’il a lancé. Mais après, ils se reprennent et disent que l’union de l’opposition ne concerne pas tout le monde, ça concerne certains. Sur quel base on peut dire qu’aujourd’hui au Togo que certains ont laissé Faure au pouvoir.

Nous nous pouvons dire que c’est l’Anc qui a bloqué, nous pouvons le dire, nous pouvons dire d’accord en 94, on dit que c’est Edem Kodjo avec son idée de « parti charnière » qui a créé des problèmes. C’est vrai que ça a créé des problèmes, mais en même temps, on peut dire que Agboyibo aurait pu comprendre que feu Eyadema va jouer entre eux et choisir quelqu’un d’autre. Il aurait pu accepter une autre stratégie pour qu’ensemble avec Edem Kodjo ça aille de l’avant. La même critique peut se poser à l’Ufc quand on n’a nommé Agboyibo en 2006. Ils ont refusé de collaborer avec Agboyibo, peut-être s’ils avaient collaboré avec Agboyibo, on n’aurait les réformes depuis 2006.

On peut dire qu’eux aussi, ils ont aidé à maintenir Faure au pouvoir. Donc ces éléments de discrimination, je ne pense pas que ça soit correct. Nous à notre niveau, c’est claire que ce n’est pas correct. Nous pensons que dans tout ce monde-là, les gens ont fait des erreurs stratégiques. Je ne pense pas que si on dit aujourd’hui à Jean-Pierre Fabre, que toi tu as œuvré pour maintenir Faure au pouvoir, il ne va pas accepter.

Nous nous pensons que ce n’est pas eux qui ont bloqué les réformes, c’est Unir qui a bloqué les réformes, ça c’est pour nous, c’est très évident. Mais nous pensons que le comportement de l’Anc n’a pas aidé à ce qu’on obtient ces réformes, ils ont adopté une autre attitude sinon aurait eu ces réformes et peut-être, s’il avait été candidat en 2015, en 2020, il ne sera plus candidat. Mais maintenant, il n’a pas été candidat en 2015, il faut qu’on lutte encore pour qu’il ne soit pas candidat en 2020. Vous voyez et puis s’il avait accepté obtenir les réformes avant les élections, il est possible qu’il aurait beaucoup plus de force pour ces élections. Donc éliminer les gens sur des bases que je dirai scientifiquement non, d’accord que les gens aient voulu chaque fois que le changement se passe par eux, c’est égoïste, ça, je ne suis pas d’accord. Mais dire qu’il travaille pour que Eyadema et Faure restent au pouvoir, là si on veut considérer, il y aura beaucoup de gens qui vont passer à la trappe.

Le nouveau Code pénal adopté par l’Assemblée nationale le 2 novembre dernier vous paraît parfait ?

Nous avons marqué notre désaccord sur certains articles, d’abord sur l’imprescriptibilité de la torture. J’étais très net sur ça. Il y a un progrès dans la mesure où la torture devient un crime, mais nous avons voulu que ce soit un crime imprescriptible. Bon, nous n’avons pas eu gain de cause. Ensuite, il y’a le problème de liberté d’expression et la liberté de presse, liberté d’expression c’est les articles 497, 491, où on peut vous poursuivre quand vous écrivez des choses ou dites des choses même si vous n’avez pas publié. Même si vous avez seulement l’intention, vous voyez là où ça amène, susceptible de créer des troubles, vous voyez là où ça peut amener les interprétations des magistrats, ça c’est pour le public en général, c’est liberté d’expression. Maintenant on passe à la liberté de presse, ça aussi j’ai pris position, personnellement très clairement.

Ensuite, il y a le financement des partis politiques. D’abord l’implication des militaires dans la vie politique, il y un progrès dans le mesure où on a pris des dispositions pour sanctionner les infrastructures en matières électorales où les achats de conscience, les fraudes, les trafiques d’urnes seront sanctionnés, ça c’est des problèmes, mais il n’y a pas de disposition sanctionnant les militaires qui mènent des activités politiques, qui font les campagnes politiques. Or ça, on l’a vue, on le voit tout le temps et lors de la présidentielle dernière, ça été catastrophique. Nous, personnellement à ADDI, on avait voulu introduire une loi les sanctionnant.

Le problème de financement de parti politique, là c’est la catastrophe. D’accord, il y a un aspect qui est positif, c’est le fait de vouloir maîtriser, contrôler ou même interdire le financement extérieur des partis politiques. Reconnaissons-le, c’est une bonne chose, même si certains d’entre nous, des partis politiques bénéficient du financement étranger, mais on n’interdit pas le financement de la diaspora, c’est des étrangers qu’on ne veut pas. Pourquoi c’est relativement correct ? Il faut éviter que les étrangers contrôlent la vie politique d’un pays. Mais c’est très complexe à mettre en place. Pour les entreprises étrangères, c’est relativement facile, mais dans des pays corrompus, le régime en place, le parti politique au pouvoir bénéficie du financement extérieur par le détournement des ressources des projets. Aux élections, un ministre est là, il y a des projets, il envoie des agents en mission lors de la campagne électorale, ils ont des frais de mission, ils utilisent les voitures, des projets pour aller en mission, c’est un financement indirect du projet au parti politique. C’est ça qui est compliqué, il faut trouver des moyens, c’est difficile mais nous devons y réfléchir. Moi j’ai demandé qu’on interdise le financement. Maintenant plus grave, le contrôle par le financement des entreprises publique, dans nos pays le financement par les entreprise publique ça c’est automatique, on doit l’abolir, c’est totalement inadmissible qu’une entreprise publique finance un parti politique. Malheureusement, vous le constater. Ça se fait allègrement sans contrôle, donc nous voulons qu’on contrôle cela, nous n’avons pas obtenir gain de cause. Ensuite, c’est le financement privé national par des entreprises. Quand vous prenez les entreprises privées, on ne veut pas le contrôle des étrangers, les entreprises nationales, il n’est pas évident que quelqu’un puisse donner 80% des ressources de la campagne des élections, quelle est l’indépendance de ce gars qui sera élu par rapport à cette entreprise.

Donc pour nous, il faut limiter la contribution et puis c’est la même chose pour les instituts, il ne faut pas qu’un institut dépense une certaine somme dans la compagne d’un individu. Ensuite, il faut la transparence, quand quelqu’un donne 10 millions a un candidat, il faut qu’on connaisse qu’il a donné 10 millions à ce candidat, il faut que ce soit transparent, tout ça, nous avons proposé, mais ça n’a pas passé. Il faut qu’on ait la possibilité de faire des propositions.

Revenons à l’article 497, il faut reconnaître que tous les partis politiques de l’opposition ont soutenu votre position, notamment il faut féliciter Me Doe Bruce. Etant avocat, il a mieux formulé, explicité notre position qui était devenue position commune, malheureusement , ça n’a pas passé, ils ont donné comme raison qu’il y a des statuts particuliers du code de la presse et de la communication qui dispose qu’en ce qui concerne la liberté, c’est le code qui régis la profession et s’il y a un problème, les gens seront jugés selon leur statut particulier. Ce qui nous inquiète, c’est l’interprétation que le juge peut faire, que le magistrat peut faire et surtout lorsqu’on met « susceptible de créer de trouble politique ».

C’est ça qui nous inquiète. Ce que j’ai remarqué, c’est que nous n’avions pas pu travailler en symbiose avec la presse. Je trouve regrettable que la presse soit intervenue sur ça en aval, je crois qu’on devrait faire un travail de commun en amont, vous devez nous dire vos préoccupations, on devrait voir ensemble quelle stratégie monter pour défendre ensemble ces dispositions qui sont liberticides, le gouvernement reconnaît une semaine en avant la cellule MCC (Millénium Challenge), ils nous ont félicités, ils nous disaient qu’ils ont été fiers de prouvé aux Usa que le Togo est un pays où la liberté de presse est acquise, il n’y a pas de criminalité, le Togo est fier de ça.

Nous avons senti qu’il y a une tendance au durcissement de la répression à travers ce code, si on est en économie, on peut dire augmenter les amendes. Quand il y a évolution du niveau de vie, l’augmentation des amandes est plus élevée que le niveau de vie, même s’il y a des dispositions assez contraignantes dans le code, il est évidement de sanctionner. Il y a certains progrès, mais nous pensons que ce durcissement était totalement inutile et le fait d’éviter le financement des partis politiques c’est un manquement assez grave, mais c’est une loi, une loi n’est pas figer, on espère que les collègues vont comprendre pour qu’on puisse la modifier.

Des projets pour cette fin d’année à l’ADDI ?

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