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Hagnaboe Koffi : «Moi je suis fier de ce que je fais et j’y gagne mon pain quotidien »
Publié le jeudi 28 novembre 2013  |  AfreePress




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Togo - A 30 ans, Hagnaboe Koffi dit «Fo Kofa » a de quoi réaliser ses rêves. Après quelques études primaire et secondaire sans succès, Kofi a décidé de se prendre en charge, en se mettant, en apprentissage. Après deux ans, il finit la tapisserie et se trouve confronté aux problèmes de ressources pour créer son atelier. De là, lui vînt l’idée d’apprendre à cuisinier avec pour objectif de gagner de l’argent pour réaliser son principal rêve, celui de monter son atelier de tapisserie. «Il n’y a pas de sot métier, chacun doit vraiment lutter pour ses rêves », a-t-il confié dans l’entretien qui suit à l’Agence Afreepress.
Afreepress.info : Comment êtes-vous arrivé à ce métier de cuisinier ?

Hagnaboe Koffi : Par passion et par nécessité ! Passion parce que vu la fierté que ce travail me procure. Ensuite, la nécessité découle du fait qu’à la base, j’ai commencé avec la tapisserie. Je suis lancé dans la cuisine tout simplement parce que je suis en train de chercher l’argent pour ouvrir mon atelier de tapisserie.

Afreepress.info : Souvent à Lomé, la plupart des cafétérias sont détenus par des Maliens, Guinéens… et les gens les préfèrent. Vous arrivez qu’à même à tirer votre épingle du jeu ?

Hagnaboe Koffi : (rire…). C’est vrai, la plupart des cafétérias appartiennent aux étrangers et ils ont une forte clientèle. Toutefois, ce qu’il faut relever est que, les Togolais qui s’y lancent dans ce domaine d’activité le font si bien au point qu’ils ont aussi leur part de marché et les clients apprécient. Nous aussi, nous avons des compétences dans ce domaine et il faut les valoir.

Afreepress.info : Une idée sur votre chiffre d’affaires ?

Hagnaboe Koffi : Quotidiennement, nous faisons une recette de trente mille francs CFA et cela varie selon les jours. En un an, nous tournons autour de 600 mille francs CFA et plus.

Afreepress.info : Cet argent vous revient de droit ou vous avez un patron à qui vous faites les comptes ?

Hagnaboe Koffi : Je ne suis pas le propriétaire du local dans lequel je travaille. J’ai un patron qui a investi dans l’implantation du local et c’est à lui que je fais les comptes et il me paie 35 mille francs CFA à la fin du mois.

Afreepress.info : Ce salaire est trop insuffisant pour te permettre de réaliser ton projet d’atelier?

Hagnaboe Koffi : Ce n’est vraiment pas grand-chose, mais j’essaie de bien gérer cette somme. Je vis avec ! J’économise pour acheter le matériel pour mon atelier de tapisserie. Au plus tard à la fin de l’année 2014, j’aurai le nécessaire pour ouvrir mon propre atelier. En 18 mois, j’ai déjà fait assez d’économies pour devenir mon propre patron.

Afreepress.info : Mais, pas aisé d’épargner en ces temps difficiles ?

Hagnaboe Koffi : J’ai évoqué la bonne gestion de ses finances et de faire des économies. Aussi, les micro finances nous aident beaucoup aujourd’hui en nous accordant de petits prêts. Mais, si vous voulez moi mon secret, je mets souvent quelque chose de côté pour mes réalisations futures.

Afreepress.info : Puisque vous vous sentez à l’aise ici et que vous gagnez votre vie de façon convenable, pourquoi envisagez-vous de quitter la cuisine pour la tapisserie ?

Hagnaboe Koffi : Je ne compte pas quitter définitivement. J’ai deux projets, avoir un atelier de tapisserie que je pourrai confier à quelqu’un et continuer aussi avec la cuisine. Mon ambition, c’est devenir un véritable chef d’entreprise.

Afreepress.info : De combien a-t-on besoin pour ouvrir une cafétéria ?

Hagnaboe Koffi : Il faut au minimum 150 mille francs CFA pour commencer et au maximum 700 000 FCFA pour pouvoir faire la baraque et autres décorations. Je peux affirmer sans me tromper que mon patron qui a investi 700 mille francs CFA dans cette affaire l’a déjà amorti depuis.

Afreepress.info : Et votre atelier de tapisserie, de combien aviez-vous besoin pour commencer?

Hagnaboe Koffi : Je crois qu’avec 200 000 francs CFA, je pourrais commencer, ne serait-ce pour acheter le matériel de travail et construire une baraque.

Afreepress.info : Est-ce à dire que depuis bientôt deux ans, vous n’aviez pas économisé les 200 000 francs FCFA?

Hagnaboe Koffi : Ce n’est pas pour l’argent que je suis encore là. Sans vous mentir, j’ai déjà économisé plus que ce que je voulais. Tout ce qui me retient encore ici, c’est que mon patron ne veut pas que je quitte la cafétéria sans avoir trouvé un remplaçant à ma hauteur. Et comme, je viens de le dire, je m’organise pour pouvoir gérer les deux activités, mon atelier et la cafeteria.

Afreepress.info : Quel est le plat le plus consommé dans votre cafète ?

Hagnaboe Koffi : Les spaghettis sont beaucoup consommés. Le plat est à 500 francs CFA et c’est accessible pour toutes les bourses. Pour la clientèle, nous sommes d’abord moins chèrs et toutes les couches sociales viennent manger chez nous. Ensuite, nous avons une façon particulière d’accueillir les gens. Il faut être jovial, compréhensif avec les clients et ceci leur donne le plaisir de revenir.

Afreepress.info : Votre réaction sur ceux qui pensent que ce job est destiné aux femmes ?

Hagnaboe Koffi : Aujourd’hui, il y a cette question du genre dont tout le monde parle. Je pense que par rapport à cette question on ne peut plus penser qu’il y a des jobs exclusifs réservés aux femmes. Ce que l’homme fait, la femme aussi peut le faire. Donc ce métier, je le fais avec toute la fierté possible et sans me fier aux préjugés.

Afreepress.info : Un conseil à donner aux jeunes qui veulent vous emboîter le pas ?

Hagnaboe Koffi : A ces jeunes, je dirai qu’il n’y a pas de sots métiers comme on le dit souvent. On peut partir de rien du tout pour devenir quelque chose demain. Moi je n’ai rein à envier à ces bureaucrates qui attendent la fin du mois pour toucher un salaire qui ne peut pas couvrir toutes leurs dépenses. Moi je gagne au jour le jour. Même si on me réserve un petit salaire par mois, ce que je gagne en fin de journée est très important et m’aide à subvenir à mes besoins. Les jeunes frères doivent penser à éclore les talents qui dorment en eux tout en s’orientant vers les métiers dans lesquels ils sont forts et non vers les métiers qu’ils considèrent comme élogieux. Moi je suis fier de ce que je fais et j’y gagne mon pain quotidien.
Propos recueillis par Mao A.

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