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Oti/Mango : Arrestation, répression, exaction, pillage, le bilan de la descente des militaires
Publié le mercredi 2 decembre 2015  |  L'Alternative


© aLome.com par Parfait
Marche de protestation du MMLK -contre les violences à Mango- qui n`est jamais allée à son terme, à cause de tirs de gaz lacrymogène.
Lomé, le 13 novembre 2015. Plusieurs ressortissants de la Préfecture de l`Oti ont répondu à l`appel à manifester du MMLK pour dénoncer les violences meurtrières à Mango et la repénalisation du délit de presse dans le Code pénal togolais.


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Depuis la révolte des 6 et 7 novembre 2015 avec le lourd bilan de 7 morts par balles et de nombreuses arrestations, la ville de Mango est toujours au centre de toutes les tensions et convulsions. Face aux revendications des populations, notamment l’abandon du projet de réhabilitation des aires protégées, la libération de tous les détenus, le limogeage du préfet autoritaire, le pouvoir de Faure Gnassingbé n’a d’autres solutions que la force brute. Une brutalité qui contribue à envenimer la situation.

Le jeudi 26 novembre, une manifestation pour exiger la libération des trois derniers détenus incarcérés à Dapaong a tourné à l’émeute . Face à l’usage des gaz lacrymogènes des forces de l’ordre, les manifestants ont répondu par des jets de pierre, des pneus brulés , des barricades, le saccage du véhicule du Président de la délégation spéciale, et le pic, le lynchage du Commissaire régional des Savanes Mouzou Kossi. Pour contrer cette situation qui ressemble fort à un début d’insurrection, le pouvoir de Faure Gnassingbé a dépêché des renforts militaires dans la ville, notamment les bérets rouges de Kara, les bérets noirs du Camp Nipourma plus au Nord et ceux de Temadja au Sud.

Matraques, gourdins, fusils à balles réelles, tels sont les instruments de répression dont ces militaires ont fait usage pour transformer la ville de Mango en un champ de guerre. Des maisons entièrement brulées, des boutiques saccagées et pillées, des engins à deux roues incendiés, des pirogues détruites , voilà le triste spectacle auquel se sont livrées les forces armées dont la mission première est de protéger le territoire et les citoyens. Un vendredi noir qui a vu les populations de cette ville quitter leurs domiciles pour se réfugier dans la cour du centre de santé.

D’autres, notamment les jeunes, pour fuir les exactions, ont pris le chemin du Ghana dont la frontière se trouve à 5 km. C’est après ces exactions d’une rare sauvagerie que Faure Gnassingbé a cru bon devoir limoger le tristement célèbre colonel Préfet Awaté Hodabalo, annoncer l’installation d’un nouveau chef canton et enfin, donner l’ordre pour le repli des militaires après leur opération de « vengeance » sur les populations civiles aux mains nues.

Dans la foulée, Jacques Ouadja Gbandi, un homme aussi controversé (cité dans le rapport de la CNDH comme ayant participé aux séances de torture contre les détenus de l’affaire d’atteinte à la sureté intérieure de l’Etat) a été nommé le préfet. Un gendarme controversé à la place d’un militaire tristement célèbre pour dire aux populations de Mango que seule la force pourra les tenir en respect. Si dans la ville, il règne un calme précaire, la tension est toujours perceptible suite aux nombreuses exactions et pillages exercés par les militaires dépêchés en renfort. La ville elle-même ressemble à un champ de guerre avec des maisons brulées , des boutiques saccagées. Un jeune homme a d’ailleurs été tué, portant le bilan à 8 civils . A Lomé, les ressortissants de Mango ne décolèrent pas . La marche prévue samedi a été étouffée par un impressionnant dispositif de sécurité au carrefour Tokoin Trésor.

Les mesures prises en Conseil des ministres permettront-elles de mettre fin à la spirale de la violence dans cette ville ? Rien n’est moins sûr tant que les jeunes encore détenus à Dapaong ne seront pas libérés . Une chose est certaine, à voir l’expédition de l’armée à Mango , Faure Gnassingbé vient une fois encore de démontrer, comme ce fut le cas en 2005, qu’il est prêt à utiliser les militaires pour massacrer de nouveau les Togolais . Ces exactions insoutenables et sauvages se déroulent quelques semaines après que le Togo a intégré la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies.


Ferdi-Nando
L’ALTERNATIVE – N°479 du 1er Décembre 2015


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