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Revision de la composition de la Ceni : La fraude a été flagrante avec l’’institution politisée’
Publié le vendredi 11 decembre 2015  |  Icilome


© aLome.com par Parfait
1er meeting du CAP 2015 depuis la proclamation des résultats provisoires du scrutin du 25 avril par la CENI: ces opposants contestent toujours les chiffres de la CENI.
Lomé, le 09 mai 2015. Terrain de BENIGLATO, centre-ville de Lomé. CAP 2015 reste ferme dans sa position de contestation des chiffres du scrutin du 25 avril donnés par la CENI et donne jusqu`au 15 mai à cette Commission pour retoucher les PV.


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Mercredi, en Conseil des ministres, il a été annoncé plusieurs décrets dont celui portant sur la révision de la composition et du fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Le gouvernement fonde sa démarche sur « le caractère politique très affirmé » de la CENI. Mais au-delà de cet argument que nombre d'acteurs politiques ont déjà soulevé avant la dernière présidentielle, l’ombre de Francis Pedro Amuzun, représentant du CAP 2015 dans cette institution lors de l'élection présidentielle du 25 avril dernier, planerait sur cette décision.


«S’agissant des communications, le Conseil a suivi un premier exposé relatif à la mise en œuvre des recommandations de la commission électorale nationale indépendante (CENI). Au nombre des recommandations suivies par le conseil, figure la révision de la composition et du fonctionnement de la CENI togolaise, dont le caractère politique apparaît très affirmé », lit-on dans le communiqué sanctionnant le conseil.


Pour plus de précision, le gouvernement justifie sa motivation par le fait que le « caractère politique est la cause principale des difficultés rencontrées par la CENI depuis sa création avec un impact négatif sur le processus de démocratisation dans notre pays ».

Il y a de quoi s’interroger sur la portée de cette démarche du gouvernement qui veut subitement dépolitiser la CENI. Surtout que c'est quelques mois après la frauduleuse élection présidentielle d'avril dernier, où la proclamation des résultats par Taffa Tabiou a été un scandale, suivi à travers le monde.

En réalité, le régime n'est pas près d'oublier la nuit du mardi 28 avril 2015, où le 2e Vice-président était sur le point d'arracher "le torchon" sur lequel étaient griffonnés les résultats frauduleux de la présidentielle.

« Qu’est-ce que tu fais monsieur le président? C’est ça la plénière? Les CELI dépouillées ne sont que 14 ou as-tu donc trouvé le reste des résultats? », demanda Francis Pedro Amuzun à son président Taffa Tabiou, aucunement gêné. Devant la télévision nationale, il proclama les résultats qui seront plus tard entérinés par la Cour Constitutionnelle, aux bottes du régime.

Le régime RPT/UNIR sait qu'il serait suicidaire pour lui de rendre la Ceni neutre. Et sur ce plan, on voit mal ce pouvoir le faire. L'annonce de cette décision n'est que de la poudre aux yeux, puisque sûrement la pression des partenaires est passée par là.


Ce que ce pouvoir s'apprête à faire en réalité, c'est encore de mettre ses pions dans cette institutions, sous prétexte qu'ils sont de la société civile. N'a-t-on pas appris que Taffa Tabiou est neutre?

Alors de quelles difficultés parle concrètement le gouvernement ? Cette question mérite d’être posée afin de savoir les motivations réelles de ce décret.

Il faut remarquer que le pouvoir n’est pas prêt à céder la place à un autre. Aussi pose-t-il des actes qui l’arrangent. Et les exemples sont légion. Le refus des réformes constitutionnelles et institutionnelles, le nouveau code pénal, etc.

C’est ainsi qu’il faut anticiper sur cette subite volonté de réformer la CENI. En effet, lors de la dernière présidentielle, les choses ne s’étaient pas déroulées comme l’aurait voulu le régime en place. Présenter au peuple une élection « frauduleusement claire », tel a été visiblement le plan mis en place. Mais, le Vice-président Francis Pédro Amuzun a mis un grain de sable dans la machine à fraudes.


Ces faits illustrent à suffisance comment le pouvoir en place opère par le biais de la CENI, par une technique « soft » tendant à faire croire que Faure Gnassingbé a réellement gagné les élections. Le cas Clément Aganahi avec son fameux logiciel SUCCES qui a connu un échec cuisant par la détermination de l’opposition et surtout de Pedro Francis Amuzun est patent.

Le gouvernement n’oubliera pas de sitôt la ténacité du Vice-président de la CENI. La nature rancunière lui confère cela. Et c’est en ce sens qu’il faut comprendre si la décision de réviser la CENI ne viserait pas les « éléments difficilement incontrôlables » de l’opposition.

La démarche consisterait à éviter dans l’avenir les « trouble-fêtes » de la trempe de Pedro Francis Amuzun, et placer des représentants facilement corruptibles et donc politiquement neutre. Ce qui nécessiterait le recours à certains membres de la société civile.



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