Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Editorial
Article



 Titrologie



Autre presse N° 001 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Editorial

La succession familiale et dynastique en politique… selon Dr Ihou
Publié le vendredi 11 decembre 2015  |  Telegramme 228


© Autre presse par DR
Feu Gnassingbé Eyadema, ex-président de la république togolaise


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier


Il y a six (6) systèmes politiques qui gèrent le monde : la monarchie absolue (exemple : l’Arabie saoudite) ; la monarchie constitutionnelle (exemples : le Royaume-Uni, le Maroc…) ; la démocratie à système présidentiel (exemples : le Bénin, les USA…) ; la démocratie à système parlementaire (exemples : l’Allemagne, l’Ile Maurice…) ; la démocratie à système semi-présidentiel ou semi parlementaire (exemples : la France, le Togo…) et la démocratie directe ou démocratie consociationnelle (exemple unique au monde : la SUISSE).


Une enquête mondiale a posé cette question à 10.000 habitants de cette terre, vivant sur les cinq continents :
«Dans quel pays souhaiteriez-vous de préférence vivre ? »…
Et 78 % des sondés ont répondu, sans hésitation, en désignant les trois pays nordiques européens suivants : Danemark, Suède, Norvège…

Quand les migrants syriens, irakiens, palestiniens ou autres, ont décidé récemment de fuir leurs pays en feu, leur destination préférée la plus proche était l’Angleterre, puis l’Allemagne…
Dans les monarchies absolues, la succession politique se fait de façon familiale comme dans les monarchies constitutionnelles, en ce qui concerne les monarques… L’exemple le plus emblématique aujourd’hui est le Royaume-Uni où la reine ELIZABETH II règne sur ses sujets depuis un peu plus de 60 ans, record absolu, et son fils Charles piaffe d’impatience raisonnable de lui succéder… Au Maroc, Mohamed VI à succédé à son père Hassan II. Au Danemark, en Norvège, en Suède, au Japon, au Pays-Bas, en Belgique, à Monaco, etc., ce sont ces monarchies constitutionnelles qui montrent un visage le plus sérieux et le plus accueillant, et il fait bon y vive, selon tous les sondages sans exception, réalisés jusqu’à ce jour !


Dans les monarchies absolues, où le pétrole coule à flot, il n’y a pas de démocratie au sens occidental du terme, mais presque tous les habitants profitent de la manne pétrolière et le niveau de vie au Qatar, en Arabie Saoudite, aux Emirats Arabes UNIS, à Bahreïn etc. , laisse rêveurs les africains et plusieurs millions de négro-africains y travaillent, dans des conditions parfois épouvantables , tout en gagnant dix fois mieux là-bas que dans leurs pays d’origine. Ces monarchies ont fait profiter leurs peuples de leurs richesses… En visite à Ryad en 1992, avec quelques collègues ministres de la Santé comme moi, nous avons été surpris de la qualité des infrastructures hospitalières et sanitaires du pays, et la visite du CHU de la ville nous a laissé pantois ! La plus chère université du pays avait coûté la bagatelle de 6 milliards de dollars US, la plus chère du monde à l’époque et l’hôpital du Roi Fayçal n’avait rien à envier aux hôpitaux américains et européens, bien au contraire… et les cadres étaient en majorité saoudiens, formés dans les meilleures facultés du monde ! Aucun automobiliste ne demandait aux pompistes de lui servir tel ou tel montant de carburant, mais tous faisaient le plein de leur véhicule (l’essence coûtait 0,7 f CFA le litre à l’époque !)…

Et l’école et les soins de santé étaient presque gratuits !
Dans les monarchies constitutionnelles, la vie y est agréable et le bien-être garanti pour l’immense majorité des citoyens, pour ceux et celles qui veulent bien travailler ! Ce n’est pas un hasard si tous les migrants veulent aller en Angleterre ! Moi même j’ai été étonné, en tant que réfugié politique arrivé en Hollande en juillet 1997, de voir qu’on nous a attribué, ma femme et mes deux enfants, une villa de trois chambres(au premier étage) et au rez-de-chaussée, un « open keuken » et un salon spacieux, avec à l’extérieur un jardinet !. Nous avions une allocation de 2100 florins (environ 1100 euros) mensuels, une allocation familiale de 310 florins pour mes deux enfants et un ticket de transport public pour nos cours de langue gratuits et pour l’école des enfants qui est gratuite aussi pour eux ! J’avais presque honte en percevant tous ces avantages et j’avais les larmes aux yeux en pensant à mon pays, le Togo…Et nous avions bénéficié d’un prêt sans intérêt et non remboursable de 11.000 florins (près de 6000 euros) pour notre installation !


Le Canada aussi est une monarchie Constitutionnelle et le souverain est la reine d’Angleterre, Elisabeth II. Après l’emblématique Premier Ministre ELLIOT TRUDEAU, c’est aujourd’hui, son fils, Justin TRUDEAU, qui vient d’être élu Premier Ministre ! Une succession familiale décalée qui leur fera sûrement du bien, selon les canadiens eux-mêmes. C’est rare, les successions politiques familiales au niveau des Chefs de gouvernement dans ce système, mais ce qui est très fréquent, c’est qu’il n’y a pas de limitation de mandats pour ces Premiers Ministres. Vous restez aussi longtemps que vous faites bien votre job !


Les pays à système politique présidentiel et semi présidentiel sont caractérisés aussi par une stabilité de vie pour ceux qui veulent bien travailler. Ceux qui connaissent le sens de l’expression « le rêve américain » savent que vous pouvez être pauvre au départ et vous retrouver millionnaire ou milliardaire si vous avez les neurones qui fonctionnent bien et si vous n’êtes pas feignant. Vous pouvez être Président de la République, comme Barak OBAMA, tout en étant Noir et pauvre au départ ! Ici, il n’y a pas en principe de succession familiale, mais tout est possible ! Ainsi, Georges Bush a été Président des USA, puis son fils George W. Bush a géré la première puissance économique du monde pendant deux mandats et un troisième Bush veut tenter sa chance aux primaires des Républicains dans moins d’un an ! Bill CLINTON a été Président des USA, et sa femme Hillary risque de lui emboîter le pas à la prochaine élection présidentielle. Les KENNEDY ont tenté le coup, mais Robert Kennedy, le candidat favori, avait été assassiné…


En Afrique, les successions familiales du pouvoir ont commencé au Togo, avec l’accession au pouvoir de Faure Gnassingbé, en 2005, dans les conditions dramatiques que l’on sait… Puis, le président togolais s’est repris et a été réélu en 2010 et 2015 dans des conditions transparentes. Il n’y a plus de limitation de mandat présidentiel dans notre Constitution, à cause de la bêtise monumentale de l’opposition togolaise, qui a boycotté les législatives de 1999 (alors qu’elle avait la majorité absolue à celles de 1994 !), laissant place à une Assemblée monocolore du Parti RPT au pouvoir, et qui a sauté le verrou de la limitation des mandats ! Ceux qui sont à l’origine de ce cadeau au régime Gnassingbé Eyadema ont pour noms Gilchrist Olympio, Jean-Pierre Fabre, Patrick Lawson, Me Ayawovi Agboyibo, Mr Edem Kodjo, Mr Zarifou Ayeva, Mr Léopold Gnininvi, et bien d’autres…


Au Congo Kinshasa, Joseph KABILA a succédé à son père assassiné, et se débat pour voir s’il ne peut pas briguer un troisième mandat, alors que les mandats sont limités à deux en RDC. Aucun de ses fils ou filles n’a l’âge pour briguer la présidentielle aujourd’hui, mais peut-être dans dix ou 15 ans ! Ce n’est pas le cas au Congo Brazzaville, où le Président Denis Sassou N’Guesso, profitant de la légèreté de ses opposants, vient de faire passer, sans coup férir, une révision constitutionnelle sautant le verrou de la limitation des mandats au Congo Brazza ! Et son fils peut lui succéder, s’il se présente et s’il est élu !


Au Bénin, un certain ZINSOU apparait depuis peu sur les écrans radars, rappelant au bon souvenir des béninois, la présidence d’un certain ZINSOU, dans les premières années de l’indépendance du pays…


Mais ce qui semble focaliser l’attention des leaders politiques nègres actuels, c’est la limitation des mandats présidentiels à deux ! Pourquoi ne pas apprendre aux populations à voter utile et à renvoyer du pouvoir, à la fin de leur premier mandat, un Mocky Sall, ou un Rock Christian Marc Kaboré, s’ils ne sont pas bons ? Pourquoi ne pas apprendre au peuple à voter massivement NON à un référendum proposé par un chef d’Etat, surtout s’il veut se maintenir au pouvoir ?


Dans la démocratie parlementaire, comme en Allemagne et à l’Ile Maurice, l’Exécutif est assuré par le Chancelier ou Premier Ministre. Il n’y a pas de limitation de mandat en Allemagne et Angela Merkel en est à son troisième mandat. Le peuple regarde plutôt les performances du locataire de la Primature et le débarque à la fin du premier mandat si nécessaire. Il n’accorde pas coûte que coûte deux mandats à un chancelier pour la beauté de ses yeux ! Mais s’il est bon, on le laisse continuer son œuvre salvatrice, et c’est ce que les Singapouriens ont pensé de leur Premier Ministre LEE KUAN YEW, qui a fait de Singapour, en 31 ans de règne, un paradis terrestre ! Il a tiré sa révérence, à 91 ans, laissant ce paradis, parti de rien, parmi les plus économiquement grands de ce monde !
L’exception suisse : En Français, la Confédération Suisse, ou en Allemand, Schweiz et Schweizerische Eidgenossenschaft, en Italien, Svizzera, et en Romanche, Svizra et Confederazium svizra, ce pays de 41.285 km2, pour une population de 8,081 millions d’habitants en 2013, ayant comme hymne national, la Cantique Suisse, donne l’exemple d’une démocratie directe et fédérative unique au monde !


Le pouvoir Exécutif relève du Conseil fédéral, une instance collégiale composée de sept (7) membres de même droit, élu par l’Assemblée fédérale. Chaque année, ce collège nomme l’un de ses membres aux fonctions de Président de la Confédération pour une durée d’un (1) an. Ce « Primus inter pares » dirige les séances hebdomadaires du Conseil, mais ne jouit d’aucun droit particulier vis-à vis de ses pairs…

Le pouvoir Législatif est représenté par un Conseil National de 200 membres, et un Conseil des Etats de 46 membres, représentant les 26 cantons qui constituent le pays.
Au moins 4 fois par an, les Suisses sont appelés à se prononcer sur des projets de lois nationaux, et peuvent même décider de l’augmentation des impôts qu’ils doivent payer ! Si c’est au Burkina Faso, ils auraient brûlé 4 fois par an leur Parlement, à supposer qu’ils arrivent à construire un Parlement tous les 4 mois (c’est pour rire hein !).

Comme on le voit, le pouvoir est aux citoyens ! Ainsi, depuis 1848, date de l’entrée en vigueur de leur Constitution actuelle, les Suisses ont eu recours à plus de … 565 fois au référendum, soit plus de la moitié des référendums nationaux réalisés dans le monde ! Heureusement que nous ne sommes pas au Congo Brazzaville, sinon, on aurait brûlé le pays 565 fois déjà (oh, c’est pour rire un peu hein !) !


Il est évidant ici qu’on ne peut pas avoir de succession familiale du pouvoir ou c’est la Suisse qui aurait brûlé 565 fois (c’est pour rire hein !) !


Pourquoi il n’y a pas de monarchies en Afrique, aujourd’hui, à part le Maroc et le Lesotho ?
En passant en revue les monarchies constitutionnelles, on se rend compte que c’est dans ces monarchies qu’il fait mieux vivre : Suède, Norvège, Danemark, Royaume-Uni, Japon, Pays-Bas, Monaco, etc. En Afrique, les monarchies ont été décimées par la colonisation et les luttes internes, et c’est à l’histoire qu’appartiennent l’empire zoulou du roi CHAKA ZOULOU (de sinistre souvenir), les royaumes du Dahomey, du Mali, du Burundi, du Ghana, du Congo, etc.

L’Afrique n’a pas eu la chance d’avoir des monarchies constitutionnelles, à part le Maroc et la caricature de monarchie du Lesotho, où le roi actuel, LETSI III n’est qu’une caricature d’un vrai souverain…Peut-être que le destin du continent noir aurait changé si nous avions des monarchies constitutionnelles, en plus de nos républiques, nées seulement en 1960, pour la plupart d’entre elles. Le dernier empereur du continent, Hailé Sélassié fut sauvagement assassiné et aujourd’hui ce sont des résidus de monarchies, comme le royaume Ashanti qui donnent la nostalgie aux africains…


Est-ce la nostalgie de notre passé monarchique, qui pousse certains dirigeants actuels du continent, à vouloir instaurer des successions familiales et dynastiques dans nos pays ?


Dr David IHOU, Consultant en Géopolitique et stratégique
... suite de l'article sur Autre presse


 Commentaires