Menaces d’attentats : Bientôt des badges et macarons pour avoir accès à la Résidence de la Caisse

Société

Publié le samedi 12 decembre 2015 | L'Alternative

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Caisse nationale de Sécurité sociale
Lomé, le 21 août 2015. Quartier résidentiel de la Caisse. Siège de la CNSS.

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Édition de 20H du JT du dimanche 6 septembre 2015

- 9/9/2015

Dans le dossier

Activités Gouvernementales 2015

«Face aux menaces d’attentats qui planent sur notre sous-région, le ministère de la Défense et des Anciens combattants nous a chargés de mettre en place un dispositif de contrôle d’accès tant pour les résidents que pour leurs véhicules ».

C’est en ces termes qu’une lettre circulaire signée de l’indéboulonnable Directeur Général à vie de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) Koffi Kadanga Walla que nous passons en fac-similé informe les résidents de la résidence de la Caisse des mesures de sécurité qui seront prises face à la menace des attentats qui planent dans la sous-région. Le signataire de la lettre circulaire évoque des instructions reçues du ministère de la Défense et des Anciens combattants qui se trouve être Faure Gnassingbé, lui-même résident à la Caisse.

Si on en arrive à donner des instructions pour la mise en place d’un dispositif de contrôle d’accès jusqu’aux badges et macarons, cela signifie clairement que les autorités ont des informations sur les menaces qui planent sur le pays. Dans un article que nous avons publié récemment dans nos colonnes, nous avions justement fait échos de ces cellules dormantes qui essaiment les mosquées au Togo et poussent comme des champignons sans aucun contrôle.

Même les imams togolais s’inquiètent de la présence sur notre sol des mouvements plus ou moins suspects et l’Union musulmane, selon nos sources, a été informée. Dans certaines contrées du Togo, notamment Kpélé, Atakapmé, Tchamba, Cinkassé et bien d’autres, les prières sont rémunérées à raison de trois mille francs la séance dans certaines mosquées. Dans certains pays africains et parfois à majorité musulmane qui ont déjà été victimes des attentats terroristes, des mesures fortes sont prises, notamment l’interdiction du port du voile intégral, la fermeture des mosquées suspectes, l’arrestation d’imams qui prêchent le radicalisme, la surveillance des dons financiers venant du Qatar et de l’Arabie Saoudite, etc.

Pour revenir à la lettre circulaire sur instruction du ministère de la Défense, on constate que nos dirigeants commencent par prendre des mesures pour se prémunir eux-mêmes des risques d’attentats. Cette « Bunkérisation » a priori compréhensible suscite quand même des questions et inquiétudes. Il nous revient que ces derniers temps, la plupart des ministres connus ou presque ont déménagé de leurs domicile en ville pour résider à la Caisse.

On imagine que la menace n’est plus virtuelle, mais réelle. Alors que font-ils pour préserver les Togolais ordinaires de ces risques d’attentats déjà que les forces de sécurité sont débordées par les bandits, malfrats et braqueurs qui sèment la désolation tous les jours dans les quartiers ? Devons-nous tous quitter nos quartiers insalubres pour envahir la Résidence de la Caisse, la Cité OUA et Millénium ? Pourquoi les populations ne sont-elles pas informées de ces risques de menaces afin de prendre des mesures de précaution?

Quiconque connaît le zèle du militaire togolais, il n’est pas exclu que la mise en place de ce dispositif de sécurité crée des désagréments non seulement aux résidents de la Caisse, mais aussi aux visiteurs et usagers, étant donné que ce lieu concentre une école internationale (BritishSchool), un supermarché (Ramco), des cours de tennis et une piscine fréquentés par le public. Vivement que la sécurité au Togo soit pour tous les citoyens et non une catégorie de personnes privilégiées.

Ferdi-Nando (L’ALTERNATIVE)

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