« Je ne vois pas d’objection dans la salle. Je déclare l’accord de Paris pour le climat adopté.». C’est par ces mots, suivis d’un petit coup de marteau à l’emblème de la COP que Laurent Fabius a annoncé l’adoption de l’accord tant attendu. Accueilli par une grande salve d’applaudissement, cet accord qualifié d’«énorme» par Barack Obama, est selon Greenpeace « un tournant qui relègue les énergies fossiles du mauvais côté de l’histoire ».
Les 195 pays présents s'y engagent à limiter le réchauffement climatique et en dessous des 2°C initialement prévus et à « poursuivre les efforts pour limiter la hausse à 1,5°C ». En outre, les 100 milliards $ par an qui seront débloqués dès 2020 pour le financement de cet objectif seront revus à la hausse au plus tard en 2025.
Les pays devront en outre se revoir tous les cinq ans pour réviser leurs objectifs en matière de réduction de gaz à effet de serre. Cependant, certaines dispositions demeurent floues dans l’accord adopté. Entre autres, les pertes et dommages liés aux effets négatifs du réchauffement climatique. S’il reconnait l’importance de la prévention et de la minimisation de ces phénomènes, il exclut toute responsabilité ou compensation des pays du nord à l’endroit des pays du sud. En outre, l’objectif à long terme a été dilué par rapport aux autres versions de l’accord. A la place des 40 à 70% de réduction des émissions par rapport à 2050, il prévoit de parvenir à zéro émission nette dans la seconde moitié du siècle par le biais d’un équilibre entre les émissions d’origine anthropique et leur absorption par les puits de carbones. Autant de points qui ont fait déclarer Matthieu Orphelin, le porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot « Ce projet est une bonne base pour les 10 ans à venir, mais il faut le compléter sur certains points.».
«La COP21 est une étape importante dans la lutte contre le changement climatique mais Paris n’est pas magique et l’accord ne nous donne pas les moyens de maintenir la hausse des températures en dessous des 1,5 degrés nécessaires pour protéger les populations les plus vulnérables des conséquences toujours plus désastreuses du changement climatique», a tenu à préciser Romain Benicchio, porte-parole d’Oxfam France.