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Viols sur fond de rites vaudous: 8 et 15 ans requis contre les accusés
Publié le vendredi 29 novembre 2013  |  AFP


© Autre presse par DR
Le palais de justice de Lomé


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BOBIGNY - Des peines de 15 et 8 ans de réclusion criminelle ont été requises vendredi devant la cour d’assises de Seine-Saint-Denis contre l’oncle et la mère d’une adolescente de 14 ans violée à plusieurs reprises sous prétexte d’exorcisme vaudou.

L’avocate générale a requis une peine de 15 ans contre un Togolais de 28 ans jugé pour avoir violé sa nièce, mais aussi pour avoir imposé des violences sexuelles à ses deux soeurs aînées, entre 2010 et début 2011, lors de cérémonies rituelles.

"Cette croyance vaudou qui est invoquée n’est qu’un habillage", a estimé Aurélie Belliot, dénonçant des actes "inadmissibles". L’accusé "ne souffre d’aucune pathologie mentale. Il est pleinement responsable de ses actes", a-t-elle ajouté.

Huit ans de prison ont été réclamés contre la mère des trois adolescentes, âgée de 41 ans, accusée d’avoir cautionné les violences exercées lors des cérémonies mais aussi d’avoir fourni des préservatifs au violeur présumé afin qu’il "désenvoûte" sa fille cadette.

"C’est elle qui a convaincu sa fille, c’est elle qui l’a mise en confiance (...) Elle a ni plus ni moins livré sa fille au violeur, sous son toit", a dit l’avocate générale, évoquant un "tandem redoutable".

L’adolescente, aujourd’hui âgée de 17 ans, vivait à l’époque des faits au domicile de sa tante, à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), où elle avait emménagé pour suivre des études dans un établissement jugé plus strict par sa mère.

C’est dans une chambre de cet appartement, situé dans la Cité des Joncherolles, qu’elle a été violée à cinq reprises par l’accusé, qui prétendait vouloir "chasser le mauvais esprit" qui se trouvait en elle.

Des faits reconnus par l’accusé, qui s’est excusé à plusieurs reprises à l’endroit des victimes, mais pas par la mère des adolescentes, qui a nié tout au long du procès avoir été au courant des viols infligés à sa fille cadette.

"Ce déni, c’est un deuxième viol. C’est le viol de l’âme", a déclaré l’avocat de l’adolescente, Me Daniel Merchat.

"Ce procès, c’est aussi le procès de l’obscurantisme, c’est celui du sectarisme". Ma cliente "a été plongée en plein moyen-âge", "prise au piège d’une mini-secte", a poursuivi l’avocat.

L’accusé, installé en France depuis 14 ans, organisait régulièrement des rituels vaudous, avec sa belle-soeur, prétendant pouvoir les "protéger" en leur passant un oeuf parfumé sur le corps.

Lors de ces séances, il leur imposait des lavements génitaux et leur entaillait les mains et les pieds avec une lame de rasoir, avant d’insérer dans les plaies une poudre noire considérée comme magique.

"Ce contexte d’occultisme, d’obscurantisme, il a eu sa part dans le passage à l’acte", a dit l’avocate du jeune homme, Me Claire Doubliez, évoquant "une croyance profonde" de l’accusé, à l’époque des faits, dans la magie noire.

Ce dernier, lors du procès, a raconté avoir violé l’adolescente sur injonction d’un prêtre vaudou, pour éviter un décès dans sa famille. Deux solutions lui avaient, selon lui, été proposées: coucher avec une mineure ou tuer un albinos.

"Ce contexte peut sembler complètement irrationnel, mais on ne peut pas le balayer", a affirmé Me Céline Bochet, avocate de la mère.

Le verdict est attendu vendredi soir.

vab/pau/DS

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