Togo - On ne finira pas avec les contradictions sur la scène politique togolaise. Alors que quelques semaines plus tôt, Kofi Yamgnane avait annoncé tambours battants sa candidature ferme pour la présidentielle de 2015 au Togo, ce dernier revient aujourd’hui à la faveur d’une sortie chez nos confrères de RFI pour indiquer que, « si un candidat est mieux placé que moi, je me désisterais ». Mais il informe au même moment que sa « candidature est beaucoup plus pertinente que beaucoup d’autres », sans donner de nom. Mais on se rappelle que dans une précédente sortie, il avait nommément parlé de Jean-Pierre Fabre qui d’après lui ne pourrait pas faire l’affaire de la candidature unique de l’opposition togolaise face au candidat du pouvoir en place. Toutefois, la bonne note de cette nouvelle sortie de M. Yamgnane est qu’il dit souhaiter « vraiment l’unicité de la candidature. Je suis prêt absolument à chercher l’unité de l’opposition, mais je crains très fort de ne pas pouvoir y arriver parce que les égos sont énormes ».
Alors que dans un livre qu’il a fait paraitre sur la démocratie en Afrique, il se veut pessimiste quand au renversement des régimes par la voie des urnes, le président de l’Association Sursaut Togo se justifie par une conviction personnelle selon laquelle, « la fraude est énorme ». « Ils ont des méthodes de fraude qui dépassent l’entendement. C’est compliqué de se dire qu’on peut vaincre ce pouvoir par les urnes. Mais si on s’organise bien, on doit pouvoir le faire. L’essentiel c’est de pouvoir annoncer les vrais résultats sortis des urnes avant eux, avant la manipulation », a déclaré M. Yamgnane.
Alors que l’on a encore en mémoire ses déboires alors même qu’il s’est déclaré candidat à la présidentielle de 2010, avec cette question de double date de naissance sur ses dossiers, Yamgnane se veut serein et indique que le problème est réglé. Mieux, il dit que « c’est un problème qu’ils ont inventé parce que moi tout petit, mes parents m’ont déclaré né le 11 octobre 1945 et puis j’ai retrouvé en 2008 sur le nouveau passeport que le Togo m’a confectionné, je me suis rendu compte qu’ils avaient écrit le 31 Décembre 1945. Et c’est ça qu’ils ont utilisé, c’était une pièce montée ». « Maintenant, c’est la même date sur les deux cartes. Il faudra qu’ils trouvent autre chose », a-t-il rassuré. En tout il se dit « curieux de savoir ce qu’ils vont trouver comme raison », pour l’écarter une nouvelle fois de la course pour la présidence togolaise, lui qui a fait la quasi-totalité de sa carrière politique en France. Et sur le point de la non-connaissance plus approfondie des populations togolaises que certains adversaires politiques aussi bien de l’opposition que du pouvoir brandissent à sa défaveur, l’ancien Secrétaire d’Etat français, a informé qu’il connait « aujourd’hui mieux le Togo que beaucoup d’opposants ou beaucoup de gens du pouvoir ». Ceci pour la simple raison qu’en 1 an et demi, il a « visité les 342 cantons du Togo, aucun homme politique togolais ne l’a fait. Ni le pouvoir ni l’opposition. Je connais les 2885 chefs de village. Je suis allé à leur rencontre, j’ai vu les gens chez eux ». Est-ce suffisant pour prétendre briguer la magistrature suprême ?
En tout cas, il a promis « reprendre la même campagne, parce que les gens l’attendent ». « Ils disent, il faut revenir, on vous attend. On n’a jamais eu confiance dans le pouvoir et on n’a pas confiance dans l’opposition. Il faut revenir, on a besoin de vous. Je vais recommencer cette campagne là », a-t-il conclu.
M.G, Lomé
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