Le Congrès américain a adopté dans la soirée du vendredi 18 décembre la réforme de la gouvernance du Fonds monétaire international (FMI) qui donne plus de poids aux grands pays émergents.
Adoptée en 2010 par les chefs d’Etat et de gouvernement du G20 à Séoul, puis par la communauté internationale dans son ensemble, cette réforme nécessitait d’être ratifiée par les Etats membres du FMI à hauteur de 85% du capital de l’institution. Mais les Etats-Unis qui disposent de 16,7% du capital du FMI ont bloqué cette réforme pendant environ cinq ans en refusant sa ratification. «Le feu vert du Congrès des Etats-Unis est un pas en avant majeur et bienvenu qui va renforcer le FMI dans son rôle de garant de la stabilité financière mondiale», a commenté la directrice générale de l’institution multilatérale, Christine Lagarde.
La réforme introduit une redistribution des cartes du pouvoir au sein de FMI, avec un renforcement de la position des grands pays émergents. Avec 16,4% des droits de votes, les Etats-Unis conservent leur droit de veto et leur position dominante.
Le Japon maintient sa position de deuxième actionnaire avec 6,1% des droits de vote. Il est cependant désormais talonné de près par la Chine, dont les droits sont passés de 3,8% à 6%. Les poids respectifs de l’Inde, la Russie et le Brésil s’accroissent également.
Le renforcement du poids des grands émergents s’est fait aux dépens des pays européens.
L’Allemagne a été reléguée au rang de quatrième actionnaire avec 5,3% des droits de vote. La France et le Royaume-Uni connaissent de leur côté une réduction de leurs droits de 4,3% à 4% chacun.
L’adoption de la réforme de la gouvernance du FMI fait suite aux tentatives des pays émergents de redessiner l’architecture financière mondiale et de briser la domination occidentale sur la gouvernance des différents bailleurs de fonds multilatéraux déjà existants.... suite de l'article sur Autre presse