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La chronique mensuelle de L’Afrique des Idées
Publié le vendredi 1 janvier 2016  |  Financial Afrik


© aLome.com par Parfait
Ouverture de la 41e Assemblée générale de la conférence permanente des chambres consulaires africaines et françaises (CPCCAF)
Lomé, le 19 novembre 2015. Salle de conférence du siège panafricain d`Ecobank. 140 délégués représentant 26 chambres africaines, 1 chambre belge, et 13 chambres françaises prennent part à la 41e Assemblée générale de la conférence permanente des chambres consulaires africaines et françaises (CPCCAF), pour renforcer les liens économiques entre l`Afrique et les pays européens.


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La chronique de « L’Afrique des Idées » est à lire chaque mois dans le mensuel Financial Afrik. Le premier jet paru dans le numéro 24 traite de la croissance inclusive, un concept dans l’air du temps chez les économistes, les sociologues et les politiques.

La naissance d’un concept: la croissance inclusive


Si les inégalités entre pays se sont considérablement réduites au cours de la dernière décennie, laissant espérer l’émergence d’un processus de convergence des niveaux de vie, les inégalités à l’intérieur mêmes de certains pays n’ont cessé de s’amplifier.


Ces tendances contradictoires représentent un danger pour la durabilité du développement observé dans les pays les plus pauvres. L’unité d’une nation est menacée quand son processus de développement s’accompagne d’une fracture sociale où certains groupes sont bénéficiaires de ce développement quand d’autres y sont perdants. Une étude récente du FMI suggère même que sur le long terme l’accroissement des inégalités au sein d’un pays pénalise ses perspectives de croissance. A l’exigence de croissance économique s’ajoute l’impératif de réduction des inégalités, donnant naissance à la notion de croissance inclusive.

Le point de vue des économistes et l’apport des chercheurs de L’Afrique des Idées



Les économistes ont un intérêt de longue date pour l’analyse des liens entre croissance et inégalités. Les premières théories dont celles de l’économiste Kuznets les amenaient à considérer l’accroissement des inégalités comme un corolaire naturel du processus de développement. Cet accroissement ne serait qu’éphémère si bien que les inégalités se résorberaient une fois que la nation aurait atteint un certain niveau de développement. Ces théories ont cependant été mises à mal par une série d’observations faites sur des pays d’Asie du Sud-est qui ont connu une augmentation fulgurante de leur niveau de vie sans pour autant que cela ne s’accompagne d’une montée des inégalités. Ces expériences ont permis de reconsidérer l’idée selon laquelle la croissance économique pouvait être réalisée aux bénéfices ces des plus pauvres.

C’est donc pour prendre en compte l’incidence de la croissance sur l’ensemble de la population que les réflexions ont abouti à la notion de croissance inclusive. Cette notion repose sur l’observation selon laquelle les épisodes de croissance économique n’affectent pas uniformément les personnes issues de différents genres, ethnies, origines géographiques, et qu’il était important de déterminer quels groupes sociaux participaient au processus de développement et quels bénéfices ils en tiraient.

Ainsi, pour que la croissance inclusive soit au service d’une prospérité partagée, il est nécessaire de la conceptualiser et de la mesurer. Une conceptualisation semble faire consensus et distingue la croissance favorable aux pauvres, qui se concentre sur les individus sous le seuil de pauvreté, de la croissance inclusive qui est plus générale et met en avant une croissance qui bénéficie à tous les groupes de la société.

Le bénéfice dont il s’agit ici peut faire référence à un accroissement de la consommation, des opportunités sociales ou l’accès à des emplois plus décents. Les chercheurs de L’Afrique des Idées sont convaincus que la conceptualisation de la croissance inclusive est déterminante pour aboutir à une prospérité plus partagée. Ils partent du triple constat que:

• L’outil le plus communément utilisé pour l’analyse de la croissance par les organisations internationales et les gouvernements repose sur l’hypothèse contraignante et irréaliste selon laquelle il n’y aurait pas de mobilité sociale.

• La définition même de croissance inclusive exige de s’intéresser à des groupes sociaux ayant une existence réelle et non des individus statistiques, anonymes, appartenant à des catégories de revenus fictifs.

• Une meilleure définition de la croissance inclusive est instrumentale à la mise en place d’une mesure qui servirait de repère au débat sur la capacité de la croissance économique africaine à réduire la pauvreté et les inégalités.


Un nouveau cadre conceptuel pour apprécier le caractère inclusif de la croissance


Le cadre conceptuel proposé par les chercheurs de L’Afrique des Idées repose sur une méthodologie développée par le Professeur François Bourguignon* qui l’ avait appliquée à des données macro- économiques. Les chercheurs proposent comme unité d’analyse les groupes d’individus dont les caractéristiques demeurent inchangées dans le temps et décrivent comment leur consommation est a affectée lors d’un épisode de croissance.

L’opérationnalisation de ce cadre de réflexion a l’avantage de ne pas nécessiter des enquêtes qui suivent les mêmes individus dans le temps car elles sont encore rares sur le continent africain. De plus elle est en parfaite cohérence avec la notion de suivi de groupes d’individus similaires dans le temps sur laquelle repose la définition de croissance inclusive. En plus elle offre la possibilité d’évaluer dans quelle mesure ces groupes tirent profit d’un épisode de croissance et d’identifier les groupes sociaux qui en profitent le plus. Son application au cas du Sénégal révèle une valeur ajoutée importante pour le décideur publique. En particulier, la prise en compte de la mobilité des personnes entre les différentes classes de revenu amènent à des conclusions bien différentes de celles obtenues à partir du cadre actuellement en vigueur.

L’analyse montre que sur la période 2001-2006, les personnes les moins éduquées ont le plus profité de la croissance. Ce résultat démontre clairement que le Sénégal a connu une croissance économique inclusive entre 2001 et 2006; contrairement à ce que suggère le cadre d’analyse qui ignore la mobilité des personnes entre les classes de revenu. Le défi qui demeure sur cette question est la mise en place d’un indicateur qui permettrait de classer systématiquement les pays en fonction de l’inclusivité de leur croissance économique. Des travaux en cours à L’Afrique des Idées s’attaquent précisément à ce défi.

Les auteurs

–Georges Vivien HOUNGBONON, doctorant à la Paris School of Economics et directeur de publication de L’Afrique des Idées.

Arthur Bauer, Etudiant en politiques publiques à Harvard University et chercheur à L’Afrique des Idées.

L’Afrique des Idées (www.terangaweb.com)
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