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Liberté N° 2101 du 31/12/2015

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Bilan de la «gouvernance» de Faure Gnassingbé en 2015
Publié le lundi 4 janvier 2016  |  Liberté


© Présidence de CI par DR
Célébration du 40 ème anniversaire de la CEDEAO à Abuja
Jeudi 17 Décembre 2015 . Abuja. Célébration du 40 ème anniversaire de la CEDEAO à Abuja en présence du président de la république Faure Gnassingbé


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(...) C’est un rituel que la nuit de la Saint-Sylvestre, Faure Gnassingbé parle pour la seconde fois de l’année à ses compatriotes chéris (sic) pour leur souhaiter une bonne année. Mais quel bilan réaliste pouvons-nous faire de 2015 qui égraine ses dernières heures ? Allons à la découverte de ses grands traits synoptiques.


Au-delà du bling-bling

Dans la nuit de demain, les Togolais auront droit au second speech de l’année de « Miabé Faure» qu’eux-mêmes ils ont « librement » choisi le 25 avril 2015 pour les soumettre à la diète éternelle. Ce ne sera pas à un état de la Nation qu’ils auront droit, comme l’y oblige la Constitution en son article…, mais à un one man show. Faut-il le souligner, le voisin béninois Boni Yayi avec qui Faure Gnassingbé a lancé les travaux de construction du barrage d’Adjralala samedi dernier à Aplahoué au Bénin et qui compte quitter le pouvoir au terme de ses deux mandats légitimes l’année prochaine, lui, a respecté la Constitution et ses concitoyens et s’est déféré à cette obligation lundi dernier.

Au Togo demain soir, c’est un bilan bling-bling qui sera peint. Il sera énuméré les initiatives tous azimuts de propagande politicienne, à l’instar des nombreux produits de l’établissement Victoire Tomegah-Dogbé et fils, le programme Threshold intermédiaire du Millenium challenge account dont a récemment bénéficié le Togo, l’élection présidentielle sans une seule goutte de sang, l’organisation prochaine du fameux sommet sur la sécurité maritime, entre autres actions, pour peindre un Togo « eldoradoïque » sous Faure Gnassingbé en 2015. Mais avant cette séance de torture (sic) pour les Togolais, allons à la revue de l’année en termes des réalités malheureuses que les populations ont vécues.
Sur le plan politique et démocratique

D’abord la frauduleuse d’avril et le 3e mandat de Faure Gnassingbé. C’est sans doute le fait le plus marquant de l’année. Alors qu’il bouclait son second mandat au pouvoir, et en gentleman, devrait s’éclipser pour laisser la place à quelqu’un d’autre, il a cru devoir prétexter de la Constitution tripatouillée laissée en héritage par son défunt père Eyadéma pour postuler à un 3e mandat. Pour y arriver, il a refusé la mise en œuvre des réformes constitutionnelles et institutionnelles recommandées par l’Accord politique global (Apg) du 20 août 2006. Les institutions de la République étant instrumentalisée, la validation de sa candidature a été une formalité. Sa victoire aussi.

L’élection présidentielle du 25 avril a été organisée dans les conditions favorables à la fraude, et la suite des événements l’a assez prouvé. Les fraudes, manipulations, achats de consciences, traficotages de procès-verbaux, bourrages d’urnes étaient ostentatoires. L’obscurantisme du pouvoir a eu raison de la vigilance du Général Siaka Sangaré de la mission de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif). C’est à travers un gangstérisme électoral que la victoire de Faure Gnassingbé a été proclamée par Taffa Tabiou, sur la base des résultats non vérifiés. Sa victoire et du coup son acquisition du 3e mandat furent validées par la Cour constitutionnelle.

L’autre fait non moins important qui aura aussi marqué l’année sur le plan politique et démocratique, c’est sans doute le refus de « Miabé », au cours du 47e sommet de la Cedeao le 19 mai à Accra au Ghana, de signer le protocole pensé par l’organisation en vue de l’harmonisation de la limitation à deux des mandats présidentiels dans l’espace.

Droits de l’Homme et impunité

Le 2 novembre dernier, après plusieurs années de tergiversation, le pouvoir a enfin fait adopter un nouveau Code pénal au goût d’inachevé laissé dans la gorge des Togolais. Alors que la torture est un crime imprescriptible dans les conventions internationales dont le Togo est partie, le pouvoir n’a pas cru devoir lui conférer aussi ce caractère. C’est une criminalisation de moitié qui a été faite. Selon le texte adopté, les auteurs de ces crimes qui sont monnaies courantes dans des affaires signalées comme celles d’atteinte à la sûreté de l’Etat ou encore Agba Bertin, ne pourront plus être poursuivis après cinq ans.

Toujours concernant ce nouveau Code, il urge de souligner la (re)pénalisation ouverte du délit de presse ramenée, avec l’introduction de l’article 497 qui réserve des peines de prison aux journalistes. Même si les gouvernants, du Premier ministre au préposé à la Communication en passant par les députés Unir tentent de rassurer et faire croire le contraire, personne n’est dupe, l’intention est bien claire.

Massacre de Mango. Comment oublier ces événements malheureux qui illustrent peut-être à eux seuls l’année 2015 ? Pour l’instauration d’une faune pour le bien-être des animaux, c’est la baïonnette qui a été réservée aux populations de la localité qui, hantées par les souvenirs du passé, sont descendues dans les rues le 6 novembre pour dire non à ce projet. Des tirs à balles réelles et à bout portant ont été exécutés sur les manifestants ; ce qui sent aux yeux de certains comme des exécutions. Certains ont été écrasés par un char, un véhicule de guerre. Au finish, ils étaient huit (08) habitants du milieu à être tués, en plus d’un policier ; un état de terreur est imposé aux populations. Même si les gouvernants ont promis des arrêts de rigueur et des sanctions disciplinaires contre les auteurs de ces exactions, Dieu sait ce qu’il en est en réalité.
Sur le plan économique et social

Bonne gouvernance, gestion transparente des ressources, voilà autant de vertus que chantent souvent les gouvernants. Mais l’année 2015 a été marquée par des scandales de rétro commissions impliquant des proches collaborateurs de « Miabé » et des arrêts de chantiers consécutifs.

Mais pendant que des ressources communes prennent des destinations obscures, ce sont les pauvres populations qui sont encore saignées à blanc pour renflouer les caisses noires. On n’en voudrait pour preuve que l’augmentation scélérate des prix des produits pétroliers le 21 juillet 2015, alors même que le baril de pétrole était dans une tendance baissière générale. La descente du coût sous la barre des 40 dollars ou les réclamations des organisations de défense des droits des consommateurs n’ont nullement ému le pouvoir. C’est seulement lorsqu’il lui a plu qu’il a consenti à une réduction légère ce 24 décembre 2015. La vie chère est le lot quotidien réservée des populations.

Alors que les jeunes déshérités de l’emploi par l’Etat se débrouillent dans la vente du carburant de contrebande afin de pouvoir joindre les deux bouts, ils sont l’objet d’une traque meurtrière.

Au nom du renflouement des caisses de l’Etat, les opérateurs économiques sont harcelés et envoyés presqu’ailleurs. Les réformes mal conduites ont pratiquement vidé le Port autonome de Lomé où les affaires tournent au ralenti. Les dernières couches professionnelles dont l’avenir est en péril sont les transitaires. Et pourtant l’on déclare le mandat actuel social.

Il est allégué actuellement une étude qui constaterait le recul de la pauvreté, du chômage et autres fléaux sociaux. Réalisée par l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (Inseed), l’enquête basée sur l’expression des ménages ferait ressortir de fortes tendances traduisant une amélioration des conditions de vie de la population. Les indicateurs de la pauvreté et les inégalités se seraient améliorés dans l’ensemble du pays, l’incidence de pauvreté serait passée de 58,7% en 2011 à 55,1% en 2015 soit 3,7 points. Mais curieusement, cela n’a pas empêché l’Onu et des structures internationales de classer notre pays comme le plus malheureux au monde. La dernière, c’est un rapport du Fonds monétaire international (Fm) qui classait, en octobre dernier, le Togo comme le 10e pays le plus pauvre au monde, avec un Produit intérieur brut (Pib) de 578,1 dollars par habitant. La pauvreté et la misère sont simplement endémiques.
Plus encore

Implication supposée du pouvoir de Lomé dans le putsch de Gilbert Diendéré en septembre dernier, instrumentalisation à outrance de la justice dans l’affaire Pascal Bodjona, adhésion à une coalition islamique contre l’Etat islamique avec le risque que cela représente pour le Togo, « UNIRisation » à outrance de la vie politique et socioéconomique, scandale du tilapia contaminé…il faut avouer que l’année a été suffisamment remplie en 2015 avec Faure Gnassingbé. En attendant les belles promesses pour 2016…

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