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Que se passe-t-il dans la tête de Faure à l’investiture de Roch Marc Christian Kaboré?
Publié le mercredi 6 janvier 2016  |  L'Alternative


© Autre presse par Dr
Roch Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso


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« C’est un grand moment de la vie d’un peuple que celui où tout le monde ou presque tout le monde s’applique à employer les mots dans leur sens véritable ». Cette réflexion de Louis Aragon dans Servitude ou Grandeur des Français nous replace dans l’effervescence des actualités pour nous faire voir, par-delà nos frontières du Nord, de l’Ouest et de l’Est les célébrations démocratiques qui rassemblent le monde autour de la transparence électorale et de l’Etat de droit. Les concepts d’élection, de démocratie, de prestation de serment, d’investiture ont un charme, un poids dans tous les pays présents au Faso, parce qu’ils ne souffrent d’aucune amputation grave de la normalité, pour une vacuité, d’affront ou de mépris pour l’intelligence humaine.


La reconnaissance est nationale, régionale, mondiale et l’accompagnement du peuple burkinabé en ces heures glorieuses de célébration de la démocratie érige une cathédrale de respect, d’inclination pour leurs leaders, le chef de la transition, l’heureux élu et pour toute la population. Les hommes valeureux qui donnent une orientation éthique, morale, citoyenne à leurs pays laissent leurs empreintes dans le déroulement de la vie des nations. Ils sont des modèles, de références, des principes d’identité qui nourrissent la postérité, des générations entières. Notre existence en tant qu’homme n’a de sens que dans la socialité, ce que nous faisons pour nous-mêmes pour grandir en même temps que nous imprimons au corps social une transcendance réalisée. Ce cachet de responsabilité assumée pour faire coïncider notre responsabilité avec l’épreuve du temps et trouver en nous les ressorts du bond en valeurs qui diffusent une espérance partagée est l’élévation qui nous fait homme.

A voir comment le monde pétille d’admiration pour les Hommes Intègres, un fouet à notre orgueil, à ce saut moral et citoyen du chemin parcouru nous chavire d’émotion, de solidarité. Nous nous sentons profondément Burkinabés en ces heures glorieuses d’exemplarité dans la marche du monde à la lumière de la démocratie. Ce temps de cristal se partage dans une hilarité pure, dans la profondeur de la conscience humaine. Même les vaincus de la présidentielle au Faso sont auréolés d’une sérénité de transparence et sont convaincus que le gagnant ne s’est nullement hissé sur le podium de la palme d’or par une falsification électronique ou par terrorisme électoral qui s’appuie sur les crimes de masse ou la menace des crimes de masse. Ils félicitent d’un « Fairplay » le gagnant à la couronne de la légitimité et de la légalité.


Aux petits bonheurs électoraux du peuple burkinabé, le monde est debout sur le champ du triomphe républicain. Parmi les visiteurs qui ont un cran de leaders, il y a aussi une intrusion malheureuse, un visage hideux qui déteint la solennité de la courbe ascendante de modernité au Faso. Sur le parvis de la démocratie délibérative du peuple burkinabé, cette singularité affreuse, doit, s’il peut encore se sentir homme, être renversé de honte. Son nanisme politique le met trop à l’étroit pour s’éclater librement et laisser épancher sa joie devant une telle réussite électorale. En ce haut lieu de célébration de la vérité des urnes, il y a une odieuse mauvaise conscience plantée aux premières loges des hommes valeureux. Elle est une curiosité frappée de mépris et le silence parlant des Hommes Intègres la foudroie dans l’isoloir de la distanciation. Faure GNASSINGBE, le champion du terrorisme électoral et des crimes de masses qui ont fait en 2005, selon l’identification de la LTDH 811 tués, est dans le simulacre pestilentiel d’accompagnement et de solidarité avec le peuple frère et voisin du Nord.

Cette extériorité de circonstance du « Bébé GNASS » pour un soutien, à la démocratie, à la transparence électorale n’est-elle pas si mal cousue pour apparaître comme une sympathie ?

La gravité de cette encombrante ne réside-t-elle pas dans le regard de réprobation d’un peuple qui lui en donne un prix de serpillière ?

Dans l’enfermement du piège de l’illégitimité et du rejet permanent, quelles solutions le mal aimé de la sous-région peut-il envisager dans sa théâtralisation du faux pour se conformer aux normes démocratiques si enviables pour les Togolais ?

1) Mémoire et honneur

Notre mémoire a essentiellement deux fonctions : le souvenir et l’oubli. Elle a l’aptitude de colporter notre histoire sur le tableau de notre représentation pour nous faire voir le relevé de notre parcours ou la synthèse du déroulement de notre vie dans la normalité existentielle de notre vécu, de nos réalisations, de notre construction sur les appuis de nos objectifs et de nos centres d’intérêt.

En même temps que notre mémoire se fait le miroir de notre propre trajectoire, du chemin parcouru, elle met en relief nos réussites, nos erreurs, nos fautes, nos échecs pour nous permettre de nous rectifier, de nous racheter, de nous corriger pour ne pas choir de l’évolution du monde, du progrès, de l’humaine condition et de la socialité que nous portons et par laquelle nous affirmons notre identité, notre altérité, notre reconnaissance en tant qu’homme.

Nous avons une base sociale intégrée en nous à l’ombre de laquelle nous évoluons. Cette référence forme le sillon de notre orientation. Elle est la charpente de l’équilibre de notre personnalité. Nous ne pouvons pas avancer dans nos choix sans prendre en considération
le levier social, le regard des autres. C’est pourquoi, pour résoudre les problèmes qui nous sollicitent et pour prendre les bonnes décisions, notre mémoire opère une exhumation de notre histoire propre pour nous éviter de tomber dans le ghetto de nos petitesses, de nos faiblesses avilissantes, dans un singulier vouloir-vivre, c’est-à-dire, une volonté de s’accrocher à n’importe quoi, y compris par le vol, le viol, le crime et toutes les formes d’immoralité, d’asocialité, de criminalité.

L’effort de transcendance, de dépassement par lequel nous réalisons nos objectifs dans la responsabilité de notre engagement sur le châssis des valeurs nous vaut un mérite, une appréciation relevée d’admiration. Cette fierté ressentie au fond de nous-mêmes pour avoir été
à la hauteur des espérances, de la confiance placée en nous est une félicité. Notre éminence de qualité applaudie et notre authenticité vertueuse au service de la collectivité nous bâtissent des honneurs. La couronne des honneurs a besoin d’un cran distinctif en valeurs.

Vouloir des honneurs sans en avoir le moindre mérite, en pataugeant dans les pourritures terrestres, dans la rapine électorale, dans les éclaboussures abjectes des crimes de masse, c’est vouloir se passer de sa propre mémoire par amnésie volontaire ou par mauvaise
conscience. La hantise des honneurs dans un traficotage du mérite est un misérabilisme conceptuel, une atrophie périlleuse du bon sens, un scorbut de l’esprit. Ce qui s’appelle « bon sens », ce n’est pas la raison dont chacun de nous est si bien pourvu gracieusement par la nature. Mais la capacité d’ordonner sa raison, de l’adapter rigoureusement aux circonstances particulières avec une sensibilité éthique qui fait la marque de notre intelligence.

Comment est-il possible d’avoir une notoriété, de désirer des honneurs sans le label de qualité, sans franchir le pas de la transcendance pour s’affirmer en référence ? On peut faire un passage en force à une élection, on peut organiser un coup d’Etat permanent pour confisquer le pouvoir. Mais, les honneurs sont de l’ordre de la noblesse des actes et non dans le passage en force qui est plutôt une sottise ahurissante de brutalité qui confirme une souffrance mortelle en légitimité.

Toute l’incongruité sonore du voyage du fils du « Timonier » pour une célébration démocratique de la transparence électorale brûle d’un malaise à prendre l’héritier du trône au sérieux. « Bébé GNASS » est trop à l’étroit, dans ses petits souliers, dans un mal-être offensant pour tout le peuple togolais qui n’éprouve un brin de fierté à subir celui qui fait office de leader, assis sur un strapontin et tremblant d’un regard évasif comme s’il ne savait pas trop ce que vaut de jouer des coudes pour être présent au milieu de ce beau monde que les pays ont souverainement délégués sans contestation électorale. Quelle insoutenable épreuve de légèreté à vouloir paraître leader ! Il y a indubitablement un gage de confiance en soi dans le mérite. Sans cette confiance, notre infirmité est saillante.

Dans les yeux de KABORE, scintille une grandeur que jamais nous n’avons vue dans la rétine de Faure GNASSINGBE en trois séances de prestation de serment sous la protection des blindés, des chars, des fusils mitrailleurs… La dissonance des cérémonies d’investiture entre tous les chefs d’Etat présents au Faso pour une solidarité affirmée de transparence des urnes et celle du fils d’Eyadéma, illustre copieusement le ridicule enfermement de prestation de serment dans la précipitation pour une attestation d’usurpation de pouvoir qui s’effectue dans la bande du Sud de Burkina.

Au fond des hommes à l’étroit dans leur quête de célébrité, s’éclate un complexe corrosif qui leur forme des brides d’une ankylose impossible à éliminer. A la lumière de la civilisation, du progrès et des valeurs, les pacotilles du mimétisme et les contrefactions grotesques s’exposent sans s’imposer. Elles sont frappées de mépris du regard des autres. Elles sont ébranlées dans leurs artifices et désadaptées dans les rangs de grandeur pour subir une déchirure lancinante, un traumatisme du déclassement qu’imposent les revers publics. Les hommes savent, malgré les camouflages qu’ils utilisent, ce dont ils sont dépouillés et la souffrance du manque inextinguible les rend mortellement nains.

2) « Bébé GNASS » peut-il grandir ?

La hantise du nanisme et de l’illégitimité persécute le petit prince profondément troublé d’une relégation hors d’une antichambre de célébrité, au sous-sol des curiosités d’une civilisation morte. Ce rang de bibelot qu’on lui accorde depuis plus de dix ans ne lui permet guère de se coudre un habit de notoriété, de reconnaissance. Malgré sa promptitude à répondre au rendez-vous des sommets et à exhiber un droit d’aînesse pour jouer des rôles importants dans les attributions des leaders, le traitement qui lui est toujours réservé se dessine dans les périphéries des charges strictement subalternes. Il s’agite en doyen dans une fronde mépris. Ses ambitions lorgnées pour prendre la tête de la CEDEAO sont brisées par une ligue de réprobations véhémentes des chefs d’Etat de la sous-région qui ont préféré la taille de Macky SALL, quoiqu’il n’ait que deux ans d’occupation de palais à la suite d’une élection propre, transparente et incontestable avec les Félicitations du vaincu.

Les handicaps de l’héritier du trône sont implacables : platitudes électorales, transgressions spectaculaires des dispositions constitutionnelles, viols aggravés des lois, du code électoral et violences inouïes en répression, en massacres, en usurpation, en rapine dans une légalité tronquée et une légitimité impossible. Les chefs d’Etat de la sous-région ont bien conscience qu’un tel libertin ne peut s’exprimer en leurs noms. Leurs réactions est à l’évitement. Cet ostracisme de fait a des incidences traumatisantes sur l’homme qui a la faiblesse de ne croire qu’en force pour réaliser ses objectifs.

A Accra en 2015, lors du passage de témoin de la CEDEAO, la grande question de représentativité d’un chef sans la moindre dimension d’exemplarité a maintenu « Bébé GNASS » dans l’isoloir de la honte et ce vestibule de confinement le dessèche de ses illusions. Le déshonneur le poursuit pour lui retourner le miroir de ses exploits à rebours dans ce monde de progrès et d’ascendance de la voix des collectivités locales.

Nous avons vu comment les forces de la transition au Burkina ont récusé le palais de Kégué dans la cérémonie de confirmation de Michel KAFANDO dans le fauteuil de la République pour la conduite du pays, après la mise en échec du coup d’Etat de DIENDERE. Comme une salissure à flétrir la vaillance et l’honneur des Hommes Intègres, Faure GNASSINGBE a été prié d’éviter de souiller la bravoure du peuple burkinabé par une incongruité de présence tout à fait immorale. Aujourd’hui, pour quelque léger assouplissement diplomatique, une indulgence lui est accordée pour tout au moins une leçon de prestation de serment et d’investiture. Rien ne se fait à la dérobée comme au Togo où sous le feu de la contestation d’un pouvoir usurpé des mitraillettes, des blindés et des chars pour un fait accompli par prestation de serment en toute promptitude.

La tragédie du faux succès isole les bonnes consciences d’un aval au vol de la victoire électorale. L’honneur rendu à RMC KABORE en cette investiture tourne la tête du « brigadier » de la démocratie Togolaise qui n’a jamais connu un tel sommet de la gloire, après trois victoires acquises qui se démentent d’elles-mêmes par les moyens d’emprunt dont le dégoût est éclatant. L’investiture en fête nationale, en tambour, à la fanfare auquel le prince de Kégué a si longtemps rêvé sans jamais y parvenir pour cause de désertion généralisée des leaders de la sous- région, fait l’unanimité de célébration chantante, accompagnée au Faso, avec une pléthore de chefs d’Etat pour un aval à la transparence électorale et à un chef élu souverainement et incontesté. Cette épisode de célébration est un coup d’humiliation de ce prince qui n’a fait que de vaines courses pour son investiture manquée pour une indisponibilité de distance prise contre lui par ses pairs.

Les hommes de l’infamie récoltent en des formes multiples et sévères les ordures de leur immoralité, de leur inconséquence, de leurs pauvres âmes. Ni à Accra, ni à Ouaga, ni dans la sous-région encore moins dans son propre pays, le fils d’Eyadéma n’a de reconnaissance. Il est dans une nullité de propagande, d’agitation. Cette odieuse image d’un homme sans étoffe, ni dimension de représentativité républicaine entretient au fond de lui un déchirement permanent. Le déplacement forcé de Ouaga pour une hypocrisie de soutien au triomphe de la démocratie ne comble pas au fond du prince héritier les
défiances qui l’assomment et le maintiennent dans le gouffre de l’obscurité. Dans sa tête, la reconnaissance et la légitimité pourraient le sortir d’une situation de risée si seulement il parvenait à réussir le « sommet du siècle » auquel il jette toute son énergie. Peut-être le rachat de notoriété dépendra –t-elle d’une brillante organisation de « La piraterie maritime », une fixation inespérée pour la grandeur…

Rien ne se substitue à l’histoire pour faire grandir les hommes que la vérité. L’élévation de l’âme s’opère dans la droiture, dans la justice, dans l’équité. Dans les valeurs se construit la notoriété. Il n’y a pas de politique de triomphe sans l’éthique intégrée à l’esthétique de visibilité pour un capital de confiance. La reconnaissance est dans le respect des hommes, des contrats pour lesquels ils s’engagent à bâtir le présent et à réinventer l’avenir par des espérances lumineuses. Refuser les réformes du consensus national, c’est refuser de se servir des conjonctures politiques pour grandir. Nain et cousu de complexes, il restera !

Par Didier Amah DOSSAVI, L’ALTERNATIVE – N°487 du 05 Janvier 2016

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