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Tout ce qu’on ne te dira pas, Mongo-Dany Laferrière
Publié le dimanche 10 janvier 2016  |  Icilome




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J’ai dû patienter pour avoir ce livre, mais il le mérite amplement. C’est toujours un réel plaisir de lire du Dany Laferrière, j’apprécie énormément sa philosophie de vie. Pour moi, c’est un auteur rock’n’roll. L’introduction de cette œuvre est au présent, un temps qui amène tout de suite le lecteur dans l’univers que nous conte l’auteur, et surtout permet de visualiser la scène plus rapidement : « Je descends la rue Saint-Denis vers le fleuve. On m’arrête au coin de la rue Cherrier. C’est un jeune homme au début de la vingtaine ». Tout cela semble un peu banal, mais de cette rencontre, va naître une conversation délicieuse entre ce jeune homme africain qui débarque fraîchement au Canada et l’immense académicien, qui nous relate lui aussi son arrivée à Montréal pendant les Jeux olympiques de 1976, fuyant la dictature de Duvalier à Haïti. Tout au long de ma lecture, plusieurs émotions ont transpercé ma personne : le rire, la compassion et la joie. Je tiens à préciser que les commentaires que l’auteur insère entre les pauses de dialogues sont tout aussi délectables les unes les autres ! Ce livre est pour moi la preuve de la simplicité, de la proximité et de l’humanisme de Dany Laferrière. Je me suis vraiment régalé devant certains dialogues à la construction humoristique, voire conjecturale. Pour revenir sur le livre, voici quelques extraits:

«La plupart des gens prennent l’Afrique pour un pays où l’on ne fait qu’attendre la mort. Je suis étonné par un tel manque de curiosité».

«En débarquant à Montréal, j’avais vingt dollars en poche, ce qui ne faisait pas de moi un touriste».

«Tout nouveau-né est un immigré qui doit apprendre pour survivre les codes sociaux. Une société ne livre ses mystères qu’à ceux qui cherchent à la comprendre, et personne n’échappe à cette règle implacable, qu’on soit du pays ou non».

«Quand on quitte son pays, on ignore qu’on ne reviendra plus. Il n’y a pas de retour possible, car tout change tout le temps. Les lieux, les gens, les usages. Même notre façon d’appréhender la vie. Si on ne change pas, les autres, eux, changent, et de cette manière nous changent. Perpétuel mouvement. Mais on ne sait pas ce que le temps fera de nous. On peut visualiser l’espace plus facilement. Le temps, c’est le monstre invisible qui dévore tout sur son passage. Ce genre de choses arrive à notre insu. On débarque dans un pays. On y passe des années. On oublie tout ce qu’on a fait pour survivre. Des codes appris à la dure. Chaque mauvais moment annulé par la tendresse d’un inconnu. Un matin, on est du pays. On se retrouve dans la foule. Et là, brusquement, on croise un nouveau venu et tout remonte à la surface».

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