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«La formalisation du secteur informel doit représenter un objectif à long terme pour les États africains»
Publié le mardi 12 janvier 2016  |  Financial Afrik




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Michel Abdelouhab, fonctionnaire détaché au Ministère des affaires étrangères. Professeur de sciences économiques, il pilote au sein du centre culturel français ce projet qui vise à capter le secteur informel vers le formel. C’est la première fois qu’un centre culturel français s’investit dans l’économie. « Pour définir le secteur informel en utilisant 4 critères : la taille de l’activité, l’enregistrement, la sincérité des comptes, la fixité du lieu de travail, l’accès au crédit et le statut fiscal de la firme. Il reste cependant important de dissocier le gros informel et le petit informel. Conséquences de divers crises économiques et de l’exode rural, le secteur informel a été et reste un formidable amortisseur social. La problématique du secteur informel est de nos jours crucial dans la mesure où il prive le budget de l’Etat de ressources financières importantes, dans un contexte de baisse des cours de pétrole et donc de la fiscalité pétrolière ». déclare-t-il dans cet entretien accordé à Financial Afrik.

Entretien réalisé par Youcef MAALLEMI

Quelles sont, selon vous, les causes du développement du secteur informel en Afrique?

Le développement du secteur informel est une conséquence direct de chocs économiques exogènes qu’ont subit les économies africaines : Passage d’une économie planifiée à une économie de marché, dévaluation du franc CFA en 1994, crises économiques dans les pays occidentaux qui, par effet domino, impactent négativement les économies africaines, surévaluation du CFA par rapport aux devises étrangères obérant de fait la compétitivité des produits de la régions sur les marchés mondiaux,, sécheresse dans les régions rurales, sous productivité du secteur agricole. Ces facteurs ont développé un exode rural vers les métropoles, et donc gonflé le secteur informel. En outre, le climat des affaires, qui dépend directement de la politique conjoncturel de l’Etat, explique aussi l’importance croissante de ce secteur. Un environnement des affaires négatif pousse l’entrepreneur à opter pour l’informel. En effet, il est possible d’y rentrer immédiatement, avec une mise de fond minimum.

Pensez-vous que ce facteur du niveau éducatif est un élément distinctif de différentes parts ou de niveaux du secteur informel ?

Le niveau d’éducation est généralement faible, avec une participation relativement élevée des femmes. L’accès au crédit bancaire est quasi inexistant en raison du manque de documentation comptable et financière. Les entreprises du petit informel recourent aux marchés de crédit non officiels, où les taux d’intérêt sont onéreux. L’utilisation de TIC (Technologies de l’information et de la communication) est limitée. Ces entreprises sont pour la plupart concentrées dans les mêmes secteurs d’activité que les entreprises du gros informel : le commerce, l’artisanat, le transport, et le marché de vêtements neufs et d’occasions. Elles vendent des produits de faible qualité à des microentreprises et à des ménages à faible revenu dans un marché hautement concurrentiel. Elles exportent rarement. Les entreprises du petit informel opèrent également dans un marché du travail totalement dérégulé et concurrentiel, les employés ne bénéficiant pas de protection sociale. La plus part des entreprises sont de petite taille et l’auto-emploi y est prédominant. Elle représente entre 70% et 80%du PIB. La plupart des entreprises sont enregistrées, en général auprès des municipalités et du ministère du Commerce, mais rarement auprès des autorités fiscales.

Les entreprises formelles diffèrent des entreprises informelles au regard de toutes ces caractéristiques. En moyenne, elles sont beaucoup plus grandes, enregistrées auprès des autorités fiscales, payent l’impôt au réel, ont des dirigeants et des employés qui sont plus instruits, ont un plus grand accès au crédit bancaire, font un usage des TIC relativement plus important, et sont un peu plus orientées vers l’exportation.

Quelles relations entre les entreprises formelles et informelles ?

Les relations entre entreprises formelles et informelles sont complexes, intégrant la fois des rapports de concurrence et de coopération. De nombreuses entreprises formelles dépendent de distributeurs informels. Le commerce et la construction sont des illustrations de liens très forts d’échanges et de sous traitante. Entre les entreprises formelles et informelles. De même, dans le secteur de la construction, les marchés publics et autres grands contrats sont généralement réservés aux entreprises formelles qui finissent par sous-traiter la majeure partie du travail à des entreprises du secteur informel.
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