«Toute vente de médicament par le personnel est rigoureusement prohibée. Merci » ou «Chers usagers, évitez tout achat de médicaments auprès du personnel.»
Tels sont entre autres communiqués portant la signature de Yakoudou Sadikou, Directeur du Centre Hospitalier Régional Lomé-Commune (CHR-LC). Mais apparemment, la pratique qui consiste à voler des médicaments des patients pour les revendre à d’autres tant à devenir une éthique. Presque tout le personnel soignant se lance à cœur joie dans un tel commerce illicite et illégal au point où les rares qui ne s’y prêtent pas sont considérés comme des outsiders voire des naïfs.
Que ce soit au sein du service d’urgence ou dans les autres départements, le vol des médicaments et leur revente sont devenus monnaie courante. Il suffit d’un tour dans le but de visiter un patient pour s’en convaincre. De ce point de vue, d’aucuns estiment que le directeur est défié. D’autres par contre soutiennent que tout se passe derrière les rideaux étant entendu que la vente se fait en catimini, parfois en complicité avec l’entourage de certains patients.
Evidemment ce « vol en live » pénalise les victimes déjà clouées sur le lit d’hôpital. « Vous avez des produits à votre chevet, cachez certains et restez vigilants car, ils se volatilisent lorsque l’inattention a tendance à gagner l’esprit », prévient une victime.
Pour montrer son indulgence à l’endroit du patient dans le besoin ou dans l’urgence, le soignant lui demande d’aller demander le prix à la pharmacie. De retour, on lui présente les produits frappés de rabais. Dans la plupart des cas, le patient qui n’a pas les moyens succombe facilement à ce secours de «Papa Noël».
«Ce qui est avantageux, c’est que les produits pharmaceutiques en vente par le personnel sont comparativement un peu moins chers pour la plupart des cas », soulève un patient autorisé à rentrer au bercail après un long moment d’hospitalisation. Ce dernier affirme subvenir à ses besoins de santé « grâce à la clémence de certains soignants qui bradent les produits dont on a besoin.»
Tout compte fait, le responsable des lieux est interpellé pour mettre de l’ordre dans un cadre où le désordre s’érige en maître.... suite de l'article sur Autre presse