A l’occasion du Sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique, qui se tiendra les 6 et 7 décembre et auquel participera le président du Togo Faure Gnassingbé, le ministère français de l’Économie et des Finances a organisé mercredi à Paris, en partenariat avec le MEDEF International (patronat), un Forum pour un nouveau modèle économique de partenariat entre l’Afrique et la France.
Six cents participants, chefs d’entreprises, membres de gouvernement africains, représentants d’organisations régionales africaines et dirigeants d’institutions financières étaient présent au Forum, entièrement consacré au thème des partenariats économiques, industriels et financiers entre entreprises africaines et françaises.
Les 62 000 entreprises et micro-entreprises françaises actives en Afrique contribuent concrètement à la renaissance économique du continent.
‘En dix ans, l’Afrique s’est imposée comme un continent de croissance, d’investissement et d’attractivité. L’Afrique doit cette évolution avant tout à elle-même : sa consommation intérieure est tirée par l’émergence des classes moyennes ; le dynamisme entrepreneurial de l’Afrique n’a d’égal que l’appétit des nouvelles générations pour l’innovation, la communication et un avenir meilleur’, explique Jean Burelle, du MEDEF International.
Le nouveau partenariat encouragé par la France et les Etats africains existe déjà. Le quotidien Le Monde, dans son édition datée de mercredi, cite l’exemple de Philippe Colleu (photo), le patron du Groupe hôtelier ‘Onomo’.
Il a créé depuis Dakar une chaîne d'hôtels 3 étoiles à destination d'une clientèle d'hommes d'affaires et de classe moyenne. Son pari ? Proposer des services aux normes internationales mais avec une architecture et une décoration locales, ce qu'il a fait à Dakar, Abidjan et Libreville. D’ici 12 mois, un hôtel Onomo ouvrira ses portes au Togo, à Lomé en bord de mer.
M. Colleu prévoit d'inaugurer 25 hôtels dans les cinq prochaines années dans les capitales d'Afrique occidentale et centrale, en ouvrant le capital de ses établissements à des investisseurs locaux.
‘Certains considèrent encore l’Afrique comme un investissement risqué. Aujourd’hui, le vrai risque entrepreneurial, c’est de ne pas y être’, conclut Jean Burelle.
La France doit doubler ses échanges économiques avec l'Afrique, a déclaré le président François Hollande lors du forum.
Je retiens cet objectif: la France doit doubler ses échanges avec l'Afrique, dans les deux sens, exportations et importations, a déclaré le chef de l'Etat français.
Evoquant un rapport de l'ancien ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine publié à cette occasion, le président Hollande a souligné que ses conclusions sont claires. Si nous ne regardons que l'intérêt de la France, nous pouvons évaluer à 200.000 le nombre d'emplois qui pourraient être créés en France en cinq ans si la France doublait ses exportations vers le continent africain.
Pour François Hollande, trois principes doivent fonder ce partenariat, le premier étant la co-localisation de manière à ce que l'investissement qui va se porter en Afrique, dans toute l'Afrique, francophone, anglophone, lusophone, arabophone, puisse avoir un effet en France.
Le deuxième principe, a-t-il poursuivi, est la transparence dans les mécanismes d'aide au développement et en même temps la transparence dans les appels d'offres, le troisième étant l'engagement dans la durée.
Il ne faut pas rechercher tout de suite le retour de ce qui a été investi, a-t-il souligné.
Il a également annoncé la création d'une fondation franco-africaine pour la croissance, destinée à promouvoir les talents de nos deux continents.
Cette fondation verra le jour dès l'année prochaine, c'est-à-dire très bientôt, a ajouté le président.
Nous aurions, à ce moment-là, les intérêts publics et privés français et africains qui pourraient se retrouver pour promouvoir les talents des entreprises de nos deux continents, a-t-il expliqué.
Il a également souligné que cette organisation placera la formation professionnelle et le partage des technologies au coeur du partenariat.