Aussitôt allés à l’école ce 5 décembre, aussitôt rentrés. C’est la scène que sont en train d’offrir, une fois encore, dans les rues de Lomé, des élèves de plusieurs établissements scolaires du primaire et du secondaire. La cause de cette sortie des classes précoce demeure la même : des élèves protestant contre les « cours considérés comme faits ou sautés par leurs professeurs qui ont grevé jeudi et vendredi derniers » se sont remis à aller déloger d’autres camarades d’établissements non touchés par ce boycottage de chapitres scolaires.
Conséquence, plusieurs chefs d’établissement ont pris le devant de ce mouvement d’humeur scolaire, en ordonnant à leurs apprenants de retourner à la maison. Aux coins de rue des artères principales du centre-ville de Lomé, on pouvait noter ce matin du 5 décembre le stationnement de véhicules discrets de la gendarmerie.
Vendredi et jeudi derniers, les enseignants du public ont observé un énième mouvement de débrayage depuis la rentrée des classes au Togo, pour manifester leur insatisfaction vis-à-vis des négociations que le gouvernement a enclenchées avec leurs leaders syndicaux. L’autorité a assimilé ce mouvement d’humeur à une inconduite, en appliquant une sanction pécuniaire aux grévistes, conformément à un arrêté datant de 1991. Les enseignants embrayent depuis le début de l’année scolaire sur leurs revendications pour espérer les voir prises en compte dans le budget 2014 qui vient d’être adopté en Conseil des ministres. Ce budget connaît une augmentation de l’ordre de 100 milliards de fcfa et se chiffre à plus de 800 milliards de fcfa contre 700 en 2013.