Le sommet de l’Elysée sur l’Afrique s’est ouvert vendredi après-midi à Paris avec une minute de silence observée en mémoire de Nelson Mandela décédé la veille.
Le président du Togo, Faure Gnassingbé, et ses homologues français et africains vont plancher sur 3 thèmes, celui de la paix et de la sécurité - en pleine actualité centrafricaine – du partenariat économique et des changements climatiques.
Relever les défis de la paix et de la sécurité en Afrique est essentiel, aujourd’hui et dans la durée, pour favoriser le progrès social, le développement économique, créer les conditions d’une croissance durable au bénéfice des populations et consolider l’état de droit.
Une approche globale doit être définie par les Africains, avec le soutien de leurs partenaires, pour agir sur les causes sécuritaires mais aussi économiques des crises, des conflits et de l’instabilité et renforcer les politiques de prévention.
Aujourd’hui, l’Afrique entend, collectivement, et avec une volonté renouvelée, renforcer son autonomie de décision et d’action. Elle a commencé au travers de plusieurs initiatives, « des solutions africaines aux problèmes africains », dans le cadre fixé par la Charte des Nations unies. L’Union africaine, les communautés régionales et l’ensemble des Etats, ont pleinement conscience des effets déstabilisants sur le développement et l’équilibre des sociétés des crises et des conflits, de l’augmentation des activités criminelles, notamment transnationales, de l’exploitation illégale des ressources naturelles.
Ils sont engagés dans le renforcement des capacités africaines de sécurité et de défense.
Concrétisant la dynamique d’appropriation de la gestion des crises, les acteurs africains ont entrepris de mettre en œuvre l’Architecture africaine de paix et de sécurité (AAPS), et de rendre opérationnelle dans les meilleurs délais la Force Africaine en attente. Mesurant la nécessité d’agir plus efficacement dans les situations d’urgence, l’Union africaine a décidé, lors de son plus récent sommet annuel, la création d’une Capacité africaine de réaction immédiate aux crises (CARIC).
En outre, les Africains participent désormais pleinement aux actions et interventions internationales en Afrique et prennent les devants sur le plan politique comme sur le plan militaire.
Des progrès importants ont été réalisés ces dernières années mais l’actualité récente montre qu’une étape nouvelle est nécessaire. La France est prête à adapter son partenariat avec l’Afrique en ce sens et en fonction des demandes des Africains. Ces sujets font l’objet d’un dialogue étroit entre la France, ses partenaires européens et les institutions multilatérales comme l’ONU.
Par ailleurs, la paix et la sécurité en Afrique sont aussi un enjeu majeur de sécurité collective pour la communauté internationale, pour des raisons humanitaires et de solidarité mais également parce que de nombreuses menaces sont devenues globales et exposent l’Afrique comme ses partenaires extérieurs, notamment européens du fait de la continuité géographique, de manière indiscriminée :
- le trafic de drogue et la criminalité organisée qui contribuent à détériorer sensiblement la situation sécuritaire des Etats : augmentation de la violence urbaine, dégradation de la santé publique et de l’éducation, développement de la corruption, affaiblissement de l’autorité de l’Etat, etc. Ce sont autant de facteurs de déstabilisation politique souvent liés à d’autres trafics, en particulier le trafic d’armes ainsi que la traite des êtres humains, les faux médicaments, etc.
- le terrorisme et le trafic d’armes : les populations africaines, de l’Afrique orientale au Sahel, en passant par le Nigeria et l’Afrique du Nord, sont les premières victimes des actes terroristes. Les groupes terroristes cherchent aussi à s’en prendre à l’Europe et la France.
- la piraterie maritime : si la piraterie dans l’Océan Indien a diminué, en grande partie grâce aux opérations de l’Union européenne (EU NAVFOR Atalante) et de l’OTAN (Ocean Shield) et aux missions européennes de renforcement des capacités régionales (EUCAP Nestor) et de stabilisation de la Somalie (EUTM Somalia), elle constitue un défi croissant dans le Golfe de Guinée (Togo, Nigeria, Benin, …).
Elle cible principalement les navires à haute valeur commerciale et s’affranchit de la souveraineté des Etats en conduisant des actes de brigandages jusque dans leurs eaux territoriales.
En juin 2013, 30 pays africains ont défini autour de la CEDEAO et de la CEEAC un plan d’action.
Partant de ce constat et animée d’une volonté commune de coopérer dans un esprit de partenariat, la dimension « paix et sécurité » de la déclaration finale du Sommet de Paris pourrait mettre en avant un certain nombre de priorités qui seront annoncées samedi lors du communiqué final.