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Enquête Quibb 2015: Des doutes sur l’objectivité des résultats finaux
Publié le lundi 25 janvier 2016  |  Fraternité


© aLome.com par Parfait
Un des immeubles caractérisant le Centre Administratif des services financiers, CASEF: le Trésor public.


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L’Institut National de la Statistique et des Études Économiques et Démographiques (INSEED) a publié le 28 décembre dernier, les travaux d’analyse de l’enquête QUIBB 2015 et d’élaboration du profil de pauvreté, rendant ainsi disponibles des indicateurs devant contribuer à l’évaluation à mi-parcours de la stratégie de la Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi (SCAPE), au bilan des objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et à l’établissement des situations de référence pour les Objectifs du Développement Durable (ODD) et la vision à long terme du Togo d’éradiquer la pauvreté. Mais des doutes existent quant à l’objectivité des résultats.


La dernière enquête publiée par l’Inseed présente d’énormes disparités par rapports aux deux dernières. En effet, c’est en en juin 2007 que le Togo a publié sa première enquête QUIBB (Questionnaire des Indicateurs de Base du Bien-être) qui s’est déroulée du 4 juillet au 11 août 2006. Au total, l’échantillon de l’enquête est constitué de 7 500 ménages dont 2 600 en milieu urbain et 4 900 en milieu rural.


En 2011 grâce à l’appui des partenaires, le Togo a publié son deuxième enquête Quibb. L’enquête Quibb de 2011 s’est déroulée du 25 juillet au 31 août de la même année. Lors de cette enquête les régions économiques ont été prises en compte comme se fut le cas pour la première. Mais pour les besoins de l’étude, la commune de Lomé a été considérée comme la sixième région. Les régions sont composées des préfectures et/ou de sous préfectures et la commune de Lomé est subdivisée en 5 arrondissements. La commune de Lomé est uniquement composée de milieu urbain, mais les autres régions sont stratifiées en milieu urbain et rural. Par ailleurs, les périphéries de la commune de Lomé sont rattachées au milieu urbain de la région Maritime. Ainsi, on distingue deux types de milieu urbain dans la région Maritime : Golfe urbain et Autre Urbain.


Prenant en compte les réalités administratives et les besoins de l’étude, il est constitué six domaines d’études avec les 5 régions économiques (Maritime sans Lomé, Plateaux, Centrale, Kara, Savanes) et la commune de Lomé. Avec les travaux de cartographies censitaires de RGPH4 (Recensement Général de la Population et de l'Habitat) de 2009 et les données du résultat provisoire de RGPH4 de novembre 2010, a été constituée la base de sondage au premier degré. La taille de l’échantillon a été fixée à 6048 ménages par les experts de la Banque mondiale.

Comparativement aux éditions de 2006 et 2011 qui portaient chacune sur plus de cinq mille (5000) ménages, la dernière enquête QUIBB de 2015 a porté sur un échantillon de deux mille quatre cent (2400) ménages et ses indicateurs ne sont significatifs que pour trois (03) domaines d’étude à savoir : le Grand Lomé, le reste du milieu urbain du Togo et tout le milieu rural. Alors que les deux (02) dernières éditions étaient représentatives dans six (06) domaines que sont : Lomé et les cinq (05) régions administratives du Togo.

Avec cette dernière enquête on se demande quelle est la vraie intention des autorités togolaises puisque pour la même durée d’enquête l’échantillon, cette fois-ci pris en compte est inférieur à l’échantillon des deux précédentes enquêtes et ceci sur une représentativité également compressée. Or, les résultats sont censés, comme pour les deux précédentes donnés des interprétations nationales.

Notons que ces enquêtes fournissent des données actuelles sur les indicateurs de conditions de vie des ménages et sur les indicateurs d’accès, d’utilisation et de satisfaction par rapport aux principaux services sociaux et économiques; les principaux indicateurs de base relatifs à l’alphabétisation des adultes, à l’éducation des jeunes, à la santé, à l’accès à l’eau potable, à l’emploi, à la perception de la situation économique des ménages et aux indicateurs de base sur la pauvreté. Et si ces données sont fausses, c’est clair que les projets élaborés pour réduire la pauvreté n’atteindront pas leur objectif.

Depuis 2006, le Togo a entrepris un processus de planification de son développement axé sur la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) qui sont devenus depuis peu des Objectifs de développement durable (Odd). Entre 2007 et 2012, le Togo a élaboré 3 stratégies de réduction de la pauvreté dont la dernière est la Stratégie de Croissance Accéléré et de Promotion de l’Emploi (SCAPE 2013-2017). Malgré la mise en œuvre des 2 précédentes stratégies, la reprise de la coopération et l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE (Pays pauvre très endettés), les conditions de vie des togolais s’améliorent difficilement.

FRATERNITE N°189 du 20 Janvier 2016

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