Presqu’à nos portes!

Editorial

Publié le lundi 25 janvier 2016 | Focus Infos

© AFP par AHMED OUOBA
Burkina Faso : Attaque Térroriste à Ouagadougou
16 Janvier 2016 - Burkina Faso - Les soldats français prennent position dans les environs de l` hôtel Splendid et un restaurant lors d`une attaque à la fois sur l`hôtel et le restaurant par Al -Qaida

Vos outils

REAGISSEZ

Vidéos

Dans le dossier

Diplomatie et Activités des Organisations internationales 2016

Le 15 janvier dernier, des djihadistes ont attaqué Ouagadougou, la capitale burkinabé. En début de soirée, ils ont mitraillé les bars Taxi-Brousse et Capuccino et incendié des véhicules qui ont explosé, avant de se retrancher dans l’hôtel Splendid dont le lobby prendra par la suite partiellement feu. L’armée burkinabé, épaulée par les Forces spéciales françaises et des militaires américains libéreront plus tard les otages et mettront fin au carnage. Bilan : vingt-neuf morts et une trentaine de blessés selon le bilan officiel.

Les assaillants, au nombre de quatre (4), ont été tués au cours de l’intervention. Le lendemain, c’est le groupe Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) qui revendiqua l’attentat, précisant que l’attaque a été menée par le groupe djihadiste Al-Mourabitoune, dirigé par l’Algérien Mokhtar Belmokhtar. Si cette horreur constitue une première au Pays des Hommes Intègres, elle vient s’ajouter à une liste déjà trop longue d’attaques aveugles dans la sous-région (Nigéria, Mali…) et au-delà (Tchad, Cameroun, Libye, Egypte….) et encore plus loin, (France, Turquie, Indonésie etc…).

La terreur, comme souhaitée par ceux qui la répandent, est devenue mondiale et aucun pays ne peut aujourd’hui, se targuer d’être à l’abri. Parce que justement elle est devenue planétaire, les réponses ne peuvent qu’être à cette échelle. Il est clair que si les pays dotés davantage de moyens humains, financiers et militaires n’arrivent pas à circonscrire le fléau et à garantir à leurs populations une sécurité à toute épreuve, les nôtres beaucoup plus faibles, ne pourront se contenter de mesures à l’échelle nationale.

Plus que jamais, la coopération en matière militaire et de renseignements doit se renforcer et les habituelles méfiances entre services, tout comme l’attachement à certains aspects de souveraineté, effacés. Pour rassurer nos populations, la sécurité doit être renforcée partout, de façon ostensible, surtout aux points névralgiques de la capitale, tout comme dans les lieux à forte fréquentation d’Occidentaux, cibles privilégiés des terroristes. Sur ce plan, et sans tomber dans la psychose, le pouvoir ne devra ménager aucun effort pour éviter et prévenir, autant que cela soit possible, toute excursion ou tentative d’attentats dans notre pays.

L’effort devra être cependant national et collectif. Chacun devra participer à cette veille pour préserver la paix dans notre pays, au-delà des clivages habituels, qu’ils soient religieux ou politiques. Le terrorisme est à nos portes et c’est ensemble que nous devons lui opposer une barrière infranchissable. Nous devons par ailleurs être aux côtés de ceux qui en sont déjà victimes, par solidarité, tout en contribuant sous diverses formes, à l’effort de guerre de la communauté internationale contre ces fous de Dieu, qui confondent tout et surtout, n’ont rien compris à la religion qui leur sert de prétexte dans leur délire sanglant. Tout ceci, quelque important qu’il fût, ne suffira pas pour éradiquer le fléau.

Car à chaque fois, l’émotion et la condamnation passées, certaines questions essentielles sont passées sous silence. Celle par exemple davantage de justice et d’équité dans les relations internationales et de la politique du deux poids deux mesures qui alimente les frustrations ainsi que les fantasmes. Pour la préservation de l’humanité et de ses valeurs essentielles, il ne saurait être question de perdre le combat contre le terrorisme. Il nous appartient donc à nous tous de nous en donner les moyens ; tous les moyens.

Commentaires