La première fois, il a glissé son badge devant le détecteur sans rien dire. L’ascenseur a pris le chemin du sous-sol. A la porte du laboratoire, il a de nouveau présenté sa clé magnétique, puis tapoté des chiffres sur le Digicode, en s’excusant poliment cette fois. « C’est un peu fastidieux, mais nous devons être prudents », a murmuré Tony Nolan.
Le temps de faire cinq pas. Nouvelle porte, ou plutôt double porte, avec bien sûr le badge, et en prime, cette fois, un immense souffle d’air sur la nuque. « Jusqu’ici, c’était surtout pour vous empêcher d’entrer ; là, c’est pour empêcher les moustiques de sortir, a souri le biologiste.
Et pour eux, il y a encore deux niveaux de protection. » Dans la pièce tempérée à 28 °C et 80 % d’humidité, il a désigné la dizaine d’armoires transparentes abritant chacune une quinzaine de petites serres, hermétiquement closes et remplies d’Anopheles gambiae, l’insecte vecteur du paludisme en Afrique. « Aucun ne doit pouvoir s’échapper… Et surtout pas ceux-là », a-t-il ajouté, en montrant les deux enceintes barrées de l’inscription « Gene drive ». ... suite de l'article sur Autre presse