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Intronisation samedi dernier de 4 responsables de quartier à Bè/Les chefs traditionnels ont-ils toujours la garde des us et coutumes?
Publié le lundi 1 fevrier 2016  |  Emergence Togo


© aLome.com par Parfait
Lancement de la phase terrestre du Guichet unique
Lomé, 09 juillet 2015. Frontière terrestre Lomé/Aflao. En présence de plusieurs autorités et responsables de la SEGUCE TOGO, l`exploitation du Guichet unique connaît une nouvelle phase. Ce Guichet est une plateforme web dématérialisée, accessible 24h/24 et reliant plusieurs acteurs.


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D’une époque à une autre, l’accélération de l’histoire était devenue une évidence. Tout change, tout évolue ; et les chefs traditionnels sont naturellement emportés par ce mouvement mondial. A chaque période correspond son espèce humaine, la même biologiquement mais différente par rapport à la perception des choses.


Les aïeux ont vécu. Les parents passent actuellement le flambeau. Les générations héritières promettent transmettre avec fidélité la tradition naguère très convoitée, aujourd’hui admirée. Mais la modernisation, à son passage, donne des frisons à cause de son caractère révisionniste à outrance sans laisser de souvenirs des périodes précédentes.


En matière de religion, il nous semble, sans pour autant se substituer aux historiens dont la tâche consiste à restaurer et restituer la vérité de la vie humaine à travers les époques, que les habitants aussi bien en Afrique qu’ailleurs aient adopté des modèles de prière, différents soient-ils, pour s’adresser à l’unique Dieu. Et quand presque tous les grands penseurs, y compris l’élite africaine, soutiennent que les aïeux du vieux continent sont aussi croyants que les autres peuples, avant que le colon n’atterrisse avec sa méthode, cela fait la fierté de tous, du moins de ceux qui veulent à tout prix sauvegarder le cordon ombilical avec les ancêtres.


Ne pas perdre les repères, se ressourcer à chaque fois que les pédales se mélangent, savoir son origine et comprendre son comportement à travers son être, remonter le temps pour établir une meilleure adéquation entre les époques, tels sont les desiderata de la société humaine, africaine surtout, dont la mission est confiée aux chefs traditionnels perçus comme des bibliothèques ; d’où l’appellation de « gardiens des us et coutumes ».
Mais alors, que gardent-ils aujourd’hui comme us et coutumes quand au cours d’une cérémonie d’intronisation, dans l’incapacité de montrer au public comment procédaient nos aïeux pour s’adresser à Dieu, sont obligés de faire appels à un prêtre catholique et un pasteur pour la prière d’ouverture et de clôture ?


Ceci se passait samedi dernier dans le jardin du Centre communautaire de Bè. N’affirme-t-on pas que nos ancêtres aussi savaient se mettre en communion avec le même Dieu à travers des pratiques qui leur sont propres ?

A une cérémonie traditionnelle, prière traditionnelle, souhaiterait tout observateur, africain ou occidental, qui ferait le déplacement non pas seulement pour les chants traditionnels et danses folkloriques, mais les pratiques ancestrales dans toutes leur plénitude. Observer les prières de la religion importée en plus de celle traditionnelle, c’est aussi apaisant du fait de la bipolarisation des deux cultures. Mais privilégier les importées au détriment de la racine au cours d’un événement qui s’y rapporte revient à dire qu’on est en perte de vitesse.

Loin de nous, l’intention de porter atteinte à une quelconque cérémonie d’intronisation, notre regard critique incite plutôt à faire les choses autrement pour se corriger, se parfaire et se remettre en cause pour le plus grand bien de l’humanité.
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