Après deux semaines de débrayage marqué notamment par la prise d’assaut des rues par les élèves qui réclamaient le retour de leurs enseignants et le rattrapage des cours considérés comme faits pendant la période de grève, le calme est loin d’être au retour.
Le ministre de l’enseignement Florent Manganawè en manque d’inspiration forte face aux problèmes soulevés par les enseignants n’a eu recours qu’à des intimidations et le comble a été qu’il a ordornné à ce que des prélèvements fantaisistes soient opérés sur le salaire des enseignants.
Ce prélèvement sur salaire a encore plus mis en colère la base de l’Union des syndicats de l’éducation du Togo (USET) qui veut également opter pour la ligne dure, ne plus faire les cours jusqu’au jour où le gouvernement revient à la raison. Autrement dit, décreté une année blanche pure et simple !
Voilà le vif débat qu’il y a eu ce dimanche lors de l’Assemblée générale regroupant les syndicats de l’éducation où bon gré, mal gré, il a été décidé au forcep d’observer une trêve de deux semaines à compter de ce lundi.
La démarche des délégués préfectoraux en accordant cette trêve est de donner une chance aux pourparlers avec le gouvernement de sorte à lui laisser le temps nécessaire de réfléchir sur les propositions pertinentes à faire pour une sortie durable de la crise et qu’un accord soit signé concernant la totalité des primes en 2015.
« Si jusqu’au 06 janvier prochain, un accord n’est pas signé, nous allons reprendre en force les mouvements de grève », a prévenu Sodja Kalaha, Secrétaire général de l’USET et porte parole des 6 fédérations de l’éducation du Togo.
« Nous sommes prêts à accepter les 10 mille et 8 mille que propose le gouvernement à la seule condition que le gouvernement nous accorde la totalité des primes évaluée à 40% sur nos salaires en 2015 », a-t-il expliqué.
Toute fois, la trêve de deux semaines décidée par les délégués ne fait pas unanimité au sein du corps syndical car la base ne voulait pas en entendre parler.
La base opte également pour le durcissement du ton face à l’attitude du gouvernement qui joue également au dilatoire et au fond, n’apporte pas de solutions concrètes aux préoccupations des enseignants.
« Notre démarche de faire la trêve est guidée par le souci de montrer au gouvernement que nous sommes responsables et que nous aimons les élèves. Les enfants nous ont soutenu et il faut montrer aux élèves, aux parents d’élèves et à tout le peuple togolais que nous sommes responsables. Nous invitons tout le monde à garder le calme et à reprendre les cours ce matin », a confié M. Kalaha.
Pour sa part, le ministre des enseignements primaire et secondaire, Florent Manganawè ne semble pas bouger d’un iota sur la position gouvernementale et affirme que le gouvernement ne peut plus aller au-delà de ses moyens.
Il souligne que la prime de motivation à la fonction enseignante prend plus de 3 milliards FCFA dans le budget 2014 et il serait hasardeux d’en faire plus.
Tout cet argumentaire méprisant dénote de la négligence qui caractérise la gestion du pays par nos gouvernants qui font une confusion sérieuse entre les secteurs prioritaires (éducation, la santé) et non prioritaires (les voyages puérils du chef de l’Etat à l’étranger par exemple).
Autant mettre ces ressources consacrées à ces javas à l’extérieur du pays de côtés et des milliards qui sont détournés par la minorité riche qui pille le pays comme l’a relevé le chef de l’Etat lui-même dans l’un de ses discours, pour voir secourir à jamais la santé et l’éducation, deux secteurs vitaux dans un pays civilisé respectant les droits élementaires du peuple.
TOGO INFOS