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Meurtre de l’infirmière Essohana Kpatcha Bitassa : qui a ordonné la détention arbitraire du lieutenant Madjassouwè Kolla Tchosso depuis avril 2010?
Publié le jeudi 11 fevrier 2016  |  Liberté


© aLome.com par Parfait
Pius Agbetomey, Ministre de la Justice et des Relations avec les Institutions de la République dans le Gouvernement Klassou I
Lomé, le 29 juin 2015. Parlement du Togo. Le Gouvernement Klassou I en scelle.


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Si la justice civile a pu redonner la liberté à l’ancien ministre Pascal Bodjona samedi dernier au bout d’une interminable procédure judiciaire bancale, il n’y a pas de raison qu’au sein de l’armée aussi, le droit ne soit pas dit. Emprisonné depuis avril 2010 pour un meurtre dont les contours restent des plus flous à ce jour, le Lieutenant Kolla Tchosso Madjassowè, Officier logisticien de 2è degré croupit toujours dans les geôles de la prison civile de Lomé. Mais qui au juste a tué cette infirmière, Essohana Kpatcha Bitassa, que les parents voulaient donner en mariage au supérieur hiérarchique du Lieutenant ? Et qui a ordonné qu’il soit « oublié » là où il est actuellement ? Est-ce le Commandant Kodjo Kuloh, l’égérie de la République ou Faure Gnassingbé himself ?



Depuis samedi dernier, l’ancien ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Pascal Bodjona a retrouvé sa famille et goûte aux délices de la liberté, «ce bien qui nous fait jouir des autres biens ». Est-ce à cause de sa stature ou de la crainte de l’Etat togolais de devoir une fois de plus s’expliquer devant la Cour de justice de la Cédéao sur sa détention qualifiée d’arbitraire ?

Une chose est évidente, l’appareil judiciaire togolais a fait marche arrière et a signé son ordre de mise en liberté. Mais il demeure toujours dans les prisons du Togo d’innombrables cas d’injustices ou de situations qui indignent. Comme celui du Lieutenant Kolla Tchosso qui, depuis un jour d’avril 2010, est privé de liberté au motif qu’il serait accusé d’avoir tué sa femme d’un coup de pistolet et l’avoir jetée dans un puits, le même duquel des sapeurs pompiers auraient extrait sa fille sans avoir trouvé le corps de la femme.


Mais qu’ont révélé les enquêtes ? Y a-t-il eu d’enquête ? Pourquoi personne au sein de la grande muette n’ose briser ce silence qui condamne sans aucune preuve un citoyen qui ne demande qu’à être écouté, mais dont les appels à l’endroit du corps diplomatique et des institutions des droits de l’Homme restent à ce jour sans écho ?

Dans le courrier de détresse adressé aux représentations du corps diplomatique, le Lieutenant Madjassouwè Kolla Tchoso écrit :

« …Humblement je viens très respectueusement par la présente requête solliciter sous votre haute bienveillance la faveur d’écouter mes cris de détresse, comprendre les larmes de mes yeux, accorder une attention particulière aux multiples regrets qui assaillent mon cœur et de surcroît, traumatisent ma santé ; en tant que défenseur des droits humains, je vous supplie tendrement, votre honneur, de s’ingérer dans mon problème pour me libérer.

Je suis détenu depuis le 1er septembre 2010 pour homicide involontaire sur ma concubine dont les faits ne sont pas avérés. Selon les enquêtes, ce sont de purs montages pour me nuire. L’envie, la jalousie sont des choses les plus dominantes dans le corps où je travaille. Le rapport des sapeurs-pompiers vous le démontrera clairement. Votre honneur, j’ai prêté serment pour défendre la Nation et non pour les tuer… ».

Soit dit en passant, le Lieutenant Kolla Tchosso Madjassouwè est accusé d’avoir tiré sur sa femme avant de la balancer dans un puits. Dans un tel cas, l’autopsie et la balistique devraient confirmer ou infirmer cette assertion. Autre élément des plus troublants, le corps retrouvé dans le puits le 26 avril 2010 serait en voie de décomposition avancée, alors qu’on accuse l’homme en treillis d’avoir tué la femme la veille.


Qu’est-ce qui se serait trouvé dans le corps et qui ait pu précipiter sa décomposition ? Une fois encore, une autopsie pourrait le déterminer. Mais alors, pourquoi et qui n’a pas voulu que cette autopsie ait lieu ? A déterminer pour la manifestation de la vérité.

Selon les éléments que nous avons recueillis, la situation dans laquelle se trouve le Lieutenant Kolla Tchosso est loin d’être le fruit du hasard. Suivez plutôt.

A travers le mémoire produit par le présumé coupable, Lorsqu’il s’était rendu au chevet de sa fille plâtrée à la cheville et qu’on dit être tombée dans un puits de près de 40 mètres de profondeur, le Commandant Kodjo Kuloh avait débarqué à l’hôpital en compagnie de la famille de sa femme. Or ce Commandant était proposé en mariage à la femme du Lieutenant. Et lorsqu’il s’était rendu au service, il apprit qu’on le recherchait à l’Etat-major. Mais comble de la surprise, au moment même où le Lieutenant s’apprêtait à entrer chez le Chef d’Etat-major, voilà le Commandant Kuloh qui en sortait.

Vous vous demandez comment s’était alors passée l’entrevue avec le chef d’Etat-major ? Très expéditive : sans auditionner le Lieutenant, il ordonna qu’on l’enferme. Ainsi, du 26 avril au 1er septembre 2010, il fut enfermé. A ce stade, on estime que le Commandant Kuloh Kodjo, devenu amant de la femme du Lieutenant, doit avoir des choses à expliquer à la justice militaire.

Et que dire de la lenteur du dossier depuis la rédaction du procès-verbal ?

D’abord c’est le Capitaine Bidassa Bakaï qui l’a transmis au Procureur de la République, Robert Bakaï. Celui-ci, sur le point de voyager, l’a remis à Bidassa Essozimna. Mais depuis, plus rien. Pourquoi ne veut-on pas donner la parole au Lieutenant Kolla Tchosso Madjassouwè ?

Un autre fait non moins important concerne le frère de la femme du Lieutenant. Il s’appelle Kpatcha Bidassa Sodiyè et c’est lui qui :

- s’est chargé de ramasser les effets de sa sœur en l’absence du Lieutenant Kolla Tchosso,

- s’est chargé de trouver des médias pour nuitamment les amener sur le lieu du crime.

- milite pour que sa sœur devienne la propriété du Commandant Kuloh, contre la volonté de celle-ci, selon le Lieutenant.


Mais tenez-vous bien, ce personnage travaille avec une égérie de la République. Juilie Beguedou, dont le sport favori est d’enfermer des citoyens au gré de ses humeurs.

Dans l’affaire de l’Eglise Christ Immanuel Temple du Saint Esprit (ECITSE) dont le prophète Maranata Massiah’ croupit aussi dans les geôles de la prison civile de Lomé depuis plus de 18 mois, le nom de cette même dame est apparu.

Mieux, une autre affaire avait indigné les citoyens ; il y a quelques mois, deux jeunes togolais qui travaillaient chez elle à la cité de la Caisse avaient été mis en prison, au motif qu’ils lui auraient volé de l’argent sans qu’un juge n’ait levé le doigt pour protester contre la procédure. Mais les vrais coupables ont été retrouvés au sein de sa propre famille. Aucun dommage n’a été versé à ces jeunes.

Nous avons appris au sein de l’armée que le Lieutenant Madjassouwè Kolla Tchosso gérait les achats des denrées alimentaires et autres au profit de l’armée, or cette dame, Julie Béguédou, fait dans le commerce du riz. A en croire des sources au sein de la grande muette, le Lieutenant Tchosso a eu le malheur de refuser d’acheter une cargaison de riz à cette dame, du fait de la mauvaise qualité de la marchandise. Or oser s’opposer aux desiderata de cette égérie peut coûter cher, très cher. Le Lieutenant Kolla Tchosso, soucieux de fournir du riz de qualité à ses supérieurs, a provoqué l’ire de dame Beguedou qui aurait juré de lui faire payer son outrecuidance.

L’homicide est considéré comme une affaire pénale, et dans ce cas, aucune piste ne devrait être négligée si tant est que la hiérarchie militaire et la justice en général recherchent la manifestation de la vérité. Lorsqu’on met les faits les uns à la suite des autres, on constate que beaucoup de zones d’ombre subsistent et méritent qu’on y apporte de la lumière.

Comment une fille de 3 ans, Blandine Kolla, peut-elle avoir juste une lésion à la cheville après une chute de près de 40 mètres dans un puits ? A moins qu’elle n’ait déployé entre temps ses « ailes».


Étant donné que le rapport des sapeurs-pompiers indique leur départ du lieu du sinistre à 23h31 min, un corps sur lequel on aurait tiré après cette heure peut-il être en état de décomposition moins de 8h après ?

Qu’est-ce que l’amant de l’infirmière défunte est allé dire au chef d’Etat-major pour que celui-ci décide de coffrer le Lieutenant ? Quel intérêt le frère de la femme du Lieutenant a-t-il à ameuter les médias dans une situation où sa famille a été mortellement frappée ?

Si cette affaire devrait être instruite, beaucoup de non-dits seraient sus. Ce qui n’arrangerait pas les affaires de certains. Mais la justice togolaise doit-elle se réduire à la justice des forts ? Le militaire lambda ne peut-il pas compter sur le droit au sein de l’armée togolaise lorsqu’il est en situation de conflit ? Doit-on être une personnalité au Togo avant que l’injustice dont on est victime ne soit combattue ?

Le Lieutenant Kolla Tchosso a prêté serment pour défendre la patrie et le peuple togolais. Le moins qu’on puisse lui faire en retour est d’inviter les autorités chargées de dire le droit, tant dans l’armée qu’au sein de la population, à jouer leur partition. Il y va de l’honneur de la patrie que ces milliers de jeunes militaires ont juré de défendre. Le ministre de la Justice Pius Agbétomey pourra-t-il taper dans la fourmilière militaire pour faire régner le droit afin qu’après son départ on puisse dire : « Ici a régné le droit et non ici a vécu Pius Agbétomey » ?

Rappelons que nous avons déjà écrit sur un aspect du sujet dans la parution N° 1990 du 23 juillet 2015 sous le titre : « Complot et détention arbitraire/ Le Lieutenant Kolla Tchosso détenu depuis 2010 sans jugement ».


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