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Législatives togolaises : les candidats en derniers meetings de campagne
Publié le mardi 23 juillet 2013  |  AFP


© Autre presse par DR
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LOME - Des milliers de Togolais ont assisté mardi à Lomé aux derniers meetings de campagne, à deux jours des législatives où l’opposition, divisée, va tenter de défier le pouvoir après de nombreuses manifestations hostiles au gouvernement.

Le collectif "Sauvons le Togo" (CST) et la coalition Arc-en-Ciel, qui rassemblent plusieurs partis d’opposition et des membres de la société civile, ont manifesté ces derniers mois pour réclamer des réformes préalables au scrutin, initialement prévu en octobre, dans ce petit pays de six millions d’habitants dirigé par la famille Gnassingbé depuis 46 ans.

Plusieurs partis d’opposition avaient même refusé, dans un premier temps, de présenter des listes électorales, les réformes réclamées n’ayant pas été effectuées. Mais des pourparlers ont abouti, au début du mois, à un accord pouvoir-opposition.

Plusieurs milliers de supporters vêtus de tee-shirts orange vif du CST étaient réunis mardi dans le stade municipal de Lomé, où ils chantaient et dansaient sur fond de musique reggae, pour écouter leurs candidats.

Jean-Pierre Fabre, chef de l’Alliance nationale pour le changement (ANC, opposition), principal adversaire du président Faure Gnassingbé à l’élection de 2010, dont le parti fait liste commune avec le CST pour les législatives, a été longuement acclamé par la foule à son arrivée au stade.

M. Fabre qui s’est adressé à la presse, a estimé qu’il fallait rester "vigilants" quant à de possibles fraudes électorales. "Laissons le scrutin se dérouler et on verra", a-t-il ensuite déclaré.

"On veut un vrai changement, il n’y a pas de travail (...), il y a une minorité qui s’accapare les biens du pays", a déclaré à l’AFP Djagba Laré, un employé du port de 57 ans pro-Fabre.

Quelques milliers de partisans en bleu et blanc de l’Union pour la République (UNIR) du président Gnassingbé étaient rassemblés au son de chants et de percussions sur le terrain du lycée d’Aboué, un quartier populaire de la banlieue nord de Lomé.

"Nous voulons une majorité confortable pour permettre au chef de l’Etat de continuer ce qu’il a commencé depuis 2005", a déclaré à l’AFP la ministre de la promotion de la Femme Patricia Dagban-Zonvidé, la tête d’UNIR à Lomé, évoquant notamment la relance de l’économie et de grands travaux d’infrastructures.

Une opposition en "rangs dispersés"

Si les militants du CST ont surtout évoqué leur volonté de changement, les Togolais rencontrés au meeting de l’UNIR, à l’instar d’Agbovi Dosseh, un géomètre de 65 ans, ont dit vouloir la paix et l’unité, "parce que l’union fait la force".

Le parti du président Gnassingbé avait raflé 50 sièges sur 81 lors des législatives de 2007.

Cette fois-ci, 91 sièges sont à pourvoir et 26 partis politiques participent aux élections.

Ce redécoupage électoral est censé équilibrer un hémicycle dans lequel le Nord, moins peuplé, traditionnel soutien du parti au pouvoir, était largement surreprésenté.

Pour Comi Toulabor, historien franco-togolais et directeur de recherche au Centre d’études d’Afrique noire (CEAN) de Bordeaux, cependant, le nouveau découpage, qui se base sur un recensement de la population largement contesté, continue à favoriser le Nord au détriment de la capitale Lomé notamment.

Le parti de Gilchrist Olympio, figure historique de l’opposition et fils du premier président togolais, prend aussi part au scrutin, même si lui-même n’apparaît pas sur les listes.

M. Olympio, dont le père a été assassiné en 1963 lors d’un coup d’Etat auquel a pris part le père de l’actuel président, a conclu un accord avec le pouvoir en 2010, à l’issue duquel son parti est entré au gouvernement.

Autre nouveauté de ces législatives: un poste a été créé à l’Assemblée nationale, celui de chef de l’opposition.

"Dans les pays où la vie politique est bipolaire, cela a un sens, mais pas au Togo", où les partis politiques sont très nombreux et où l’opposition est "en rangs dispersés", critique l’homme politique franco-togolais Kofi Yamgnane, du mouvement "Sursaut Togo".

Les manifestations de ces derniers mois se sont nourries des difficultés économiques, dans ce pays pauvre confronté à une baisse de la production de coton et à la stagnation de l’industrie du phosphate.

Le Togo a été dirigé d’une main de fer par le général Gnassingbé Eyadéma de 1967 à sa mort en 2005. Porté au pouvoir par l’armée, son fils Faure Gnassingbé lui a succédé en 2005, remportant en 2005 puis en 2010 des scrutins présidentiels dont les résultats ont été contestés par l’opposition.
mjs-cdc/aub

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