Invité de l’émission «12-13» du confrère «Nana Fm» ce 21 février 2016 pour commenter l’actualité socio-politique de ces sept derniers jours en Afrique et dans son pays natal, Joseph Kokou Koffigoh, deux fois Premier ministre de la Transition sous Eyadèma, a tenu à lever le voile sur un certain nombre de vérités sur lesquelles il observait jusqu’à présent, publiquement, un mutisme !
«J’agis toujours par conviction, sinon je serai multimilliardaire de nos jours (…) Tous ceux qui me côtoient quotidiennement se rendent facilement compte que je mène un train de vie modeste, pour un ancien Premier ministre de mon rang», a tenu à faire remarquer ce politique devenu poète.
«En prenant la décision le 03 décembre 1991 de me rendre aux Forces armées togolaises durant l’attaque de la Primature, j’ai fait un choix que j’assume jusqu’à présent (…) Eyadèma G. a eu à confier au feu ministre togolais Dogbé que Koffigoh a évité au Togo un génocide dans les années 90 à travers cette reddition, et que les Togolais se doivent de lui savoir énormément gré. Phase de l’histoire politique locale méconnue par la majorité des Togolais», a-t-il répondu indirectement à ses détracteurs, au sujet de cette phase sombre de l’entame de la Transition au Togo.
Sur le même registre, il a indiqué se «sentir fier d’avoir réussi à organiser les seules élections reconnues par toute la classe politique comme étant les plus démocratiques de l’histoire politique au Togo, depuis l’entame du processus démocratique, à savoir les législatives de 1994».
La Conférence nationale dite «souveraine» qui a mis en place et organisé la Transition a commis l’erreur de l’enfermer dans une période d’une année devenue très vite caduque. C’est un «gouvernement de mission, d’urgence qui a eu la lourde tâche de préparer et d’organiser la présidentielle de 1993», note le leader du parti CFN (Convergence des forces nouvelles).
«Je suis prêt à coucher sur papier, dans mes Mémoires, ces informations que beaucoup de Togolais méconnaissent, pour éclairer leur lanterne et rétablir des vérités», ajoute-t-il, confiant, décidé à tordre le cou aux persistantes informations ou clichés avec lesquels ses compatriotes dépeignent ses faits et gestes, tout au long de l’après-période du 03 décembre 1991.
Koffigoh et ses choix dans différents contextes politiques difficiles ou hostiles
«Oui, je confirme avoir appelé à voter pour Eyadèma G. en 1993 après désistement de son principal adversaire en face, Edem Kodjo. La candidature de ce dernier a été retirée à son insu de la course présidentielle par le Collectif de l’Opposition, alors que ce candidat battait encore campagne à Atakpamé (…) Par contre, en 2003, j’ai appelé à voter contre le Président Eyadèma G.», rappelle cet avocat de profession, en soulignant que ce sont autant de faits et gestes méconnus par beaucoup de Togolais qui le critiquent à tout-va.
«Il y a eu de graves erreurs dans l’Opposition en 1993, des guéguerres, des guerres d’ego alors que ces opposants avaient la chance, l’occasion d’obtenir l’alternance historique dans les urnes, donne que j’aurais certifié et validé, en tant que Premier ministre de transition, si la Commission électorale avait proclamé de tels résultats», insiste celui qu’une grande partie de la classe politique a surnommé dans les années 90 «Joe Koko».
«Un grand nombre de Togolais ne savent pas non plus qu’à l’orée de l’an 2000, en tant que membre du gouvernement d’Eyadèma G., j’ai claqué la porte quand ce dernier a exprimé le vœu de se représenter à une élection, malgré sa promesse faite devant Jacques Chirac de ne plus briguer un nouveau mandat présidentiel», raconte l’ancien Premier ministre pour se défendre.