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Réduction du mandat présidentiel de 7 à 5 ans promise par le président sénégalais: Macky Sall dribble son peuple et certains médias togolais
Publié le mardi 23 fevrier 2016  |  Chronique de la Semaine


© aLome.com par Parfait
Faure Gnassingbé exerçant son droit de vote dans la capitale Togolaise
25 avril 2015. Lomé - Ecole primaire du CAMP GGE. Le Président sortant du Togo a voté très tôt en ce jour d`élection présidentielle, et attend sereinement le résultat des urnes.


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Les réseaux sociaux et certains journalistes assujettis à l'opposition ne manquaient pas d'éloge à l'endroit du président sénégalais Macky Sall. Pour eux, Macky Sall n'est pas sale mais très propre et blanc comme neige. Il a donné une belle leçon de démocratie à l'Afrique en soumettant au Conseil Constitutionnel son projet de réduire son mandat en cours de 7 ans à 5 ans. Bravo, s'exclamaient ces ignorants car pour eux, Macky Sall est un homme de parole.

Macky Sall a promis au peuple sénégalais, lors de la campagne présidentielle, que s'il était élu, il ne ferait jamais les sept (07) ans de mandat prévus par la Constitution sénégalaise mais il ramènerait à cinq (05) ans ce mandat pour donner un bel exemple au monde entier. Ce débat s'était transporté au Togo où l'opposition n'hésitait pas à dire que si Macky Sall peut faire une révision constitutionnelle et l'appliquer immédiatement, pourquoi le Togo ne peut pas faire la même chose ? Et elle ne cessait de donner l'exemple du Sénégal comme étant le bon chemin que toute l'Afrique devait suivre. C'était mal connaître la roublardise de Macky Sall qui a floué les Sénégalais pour les amener à porter leur choix sur lui.

Au début de son mandat, il a laissé entendre qu'il tiendrait parole et que pour lui c'était une question d'honneur sans pour autant entreprendre aucune démarche dans ce sens. C'est lorsqu'il a amorcé sa cinquième année de règne que le président sénégalais a introduit le projet de loi au Conseil Constitutionnel pour avis. Les Sénégalais croyant à la bonne foi de leur président, ne pouvaient pas douter qu'il ferait volte-face.

Mais à la surprise générale, Macky Sall, dans une allocution radiotélévisée le lundi dernier, a laissé entendre qu'il poursuivra son mandat de sept (07) ans et organisera l'élection présidentielle en 2019 en lieu et place de 2016 promis au peuple sénégalais. Pour ce faire, il se rabat sur l'avis donné par le Conseil Constitutionnel.

" Sur l'application de la réduction au mandat en cours du Président de la République, le Conseil constitutionnel considère que cette disposition doit être supprimée, au motif qu'elle n'est conforme ni à l'esprit de la constitution, ni à la pratique constitutionnelle ", a indiqué le Président sénégalais. Et pourtant lorsqu'il faisait la promesse au peuple, il connaissait bien l'existence du Conseil Constitutionnel mais il s'était engagé à le faire. D'ailleurs, ses détracteurs n'ont pas tardé à réagir.

Selon le président de la RADDHO, Aboubacry Mbodj : "Nous considérons que le président de la République n'est pas allé jusqu'au bout de son engagement. Parce que l'avis du Conseil constitutionnel, comme son nom l'indique, est un avis non conforme, c'est différent d'une décision. Comme c'est différent d'une décision, c'est à lui que revient la primeur.

Il peut poliment et respectueusement dire au Conseil : "J'ai reçu votre avis mais moi je respecte l'engagement auquel j'ai souscrit devant le peuple sénégalais et devant l'opinion internationale". Et c'est différent du référendum. Là, c'est le peuple qui, à son tour, va se prononcer sur l'engagement auquel il a souscrit de ramener son mandat de 7 à 5 ans et de l'appliquer". Or Macky Sall avait fermement promis à la Coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY), qui l'a porté au pouvoir, d'écourter son mandat en le ramenant à 5 ans au lieu de 7 ans.


Voilà le vrai visage de celui qui se présente comme le chantre de la démocratie en Afrique et grand donneur de leçon. Il n'a pas hésité à truander son peuple en faisant des promesses fallacieuses qu'il était sûr de ne jamais tenir. Où sont passés les Togolais qui prenaient le président sénégalais comme l'exemple à suivre ?

Que sont devenus ces journalistes godillots qui écrivaient des titres ronflants faisant l'éloge de Maky Sall et jetaient l'anathème sur le Togo ? Où sont-ils passés ceux qui passaient leur temps sur les réseaux sociaux à brandir Macky Sall comme un trophée de guerre ?

En tout cas, le Président sénégalais vient de leur démontrer que les lois constitutionnelles ne sont jamais rétroactives et que son histoire de réduire son mandat en cours était juste une arnaque politique pour gravir les marches de la magistrature suprême.

Pour ce faire, il a juste embobiné le monde entier et surtout certains Togolais ignorants qui l'adulaient et qui ont vite fait d'importer le débat sénégalais au Togo. Mais les hommes avisés savaient que le président sénégalais n'allait jamais écourter son mandat car il n'est pas sûr de gagner le prochain scrutin. En lieu et place d'une élection présidentielle anticipée pour répondre à sa promesse, le président sénégalais a annoncé plutôt le référendum pour cette année en vue de laisser le peuple se prononcer sur la question, notamment la réduction du mandat de 7 à 5 ans.

Ces Togolais qui avaient avalé les fausses promesses de Macky Sall sont à présent muets comme une carpe. Ils ne sont plus visibles ni sur les réseaux sociaux, ni dans les colonnes de journaux. Mais au Sénégal, les organisations de la société civile se musclent pour combattre leur président qui les a prises pour des idiotes.

Aliziou Dominique


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