Ce ne sera que justice. Le préjudice causé à l’économie nationale, à nos mères commerçantes et à nos frères commerçants, oblige l’ensemble du peuple togolais à réclamer au pouvoir de Faure Gnassingbé, les noms des auteurs et commanditaires de cet acte ignoble et criminel.
Le message est donc clair, jusqu’à preuve du contraire, la justice togolaise, le pouvoir de Lomé n’a pas encore donné la preuve d’avoir sous la main, les responsables de cet acte honteux.
Ce constat est d’autant plus vrai, qu’après avoir fait du dilatoire, qu’après avoir tourné en rond pendant des mois, le pouvoir de Faure Gnassingbé a fini par lâcher la plupart des leaders de l’opposition qui avaient été injustement incarcérés dans le cadre de cette affaire.
Les pressions étaient trop grandes et elles venaient de toute part. D’abord de la communauté internationale et des leaders de l’opposition, mais surtout aussi de la conscience et de la morale.
Le prétexte malhabile devenait de plus en plus intenable pour justifier le maintien de ces gens en détention alors que le rapport des experts français indiquait clairement que c’est le kérosène qui a servi à brûler les deux plus grands marchés du Togo, début janvier.
La cabale politique ne pouvait pas marcher longtemps dès lors que sans enquête préalable, les services de renseignements et d’investigations avaient déjà commencé, dès le lendemain des incendies à interpeler pêle-mêle les opposants gênants.
Elle ne pouvait pas tenir non plus à partir de l’instant où, le principal accusateur, Mohamed Loum, s’est rétracté à plusieurs reprises. Il est allé jusqu’à alléguer avoir été torturé puis manipulé pour impliquer injustement les leaders de l’opposition dans cette affaire.
Cet acharnement malsain contre l’opposition politique ne pourra surtout plus jamais prospérer à partir du moment où, le pouvoir a libéré ceux-là qu’il avait détenus pour leur permettre de participer aux élections législatives qui auront lieu le 25 juillet prochain.
Mais oui, le coup a échoué et les togolais attendent donc les vrais auteurs de cet acte ignoble et hideux.
Sinon, comment le pouvoir de Faure Gnassingbé pourrait-il croire pouvoir convaincre les togolais qu’il a laissé les criminels, les vrais pour leur donner la chance de se donner une immunité parlementaire alors qu’ils sont supposés s’être rendu coupables d’un crime passible de la peine de mort ou d’une prison à perpétuité ?
Rappelons-le encore une fois, le préjudice causé par ces incendies s’évalue en termes de milliards de francs cfa et en termes de milliers de personnes mises au chômage.
La preuve, le gouvernement a été contraint de faire un collectif budgétaire en moins de cinq moins pour réajuster les lignes budgétaires qui étaient établies avant les incendies.
La preuve encore, l’Etat a été obligé d’aménager, à coup de milliards, de nouveaux espaces pour réinstaller les bonnes dames victimes de cet acte ignoble et vilain après les avoir « indemnisées » à sa manière.
Disons le franchement, au Togo, les gens marchent sur la tête. Les incohérences dans les actes du pouvoir démontrent à suffisance qu’il se pose dans ce petit rectangle de 56600 Km2 un problème majeur d’équilibre et de centre de gravité dans le style de gouvernance de notre pays.
Tout se fait de manière anarchique, désordonné, décousu blessant ainsi gravement et quotidiennement, le bon sens et la raison.
Rien ne peut justifier l’incendie des marchés qui constituent non seulement les greniers où la plupart des citoyens puisent leurs principales ressources, mais représentent surtout l’âme même du pays.
Un marché a une valeur de symbole dans une ville, dans un pays. C’est le lieu par essence de toutes les rencontres, de tous les échanges, c’est le prototype même de la notion de nation. Qui le brûle a brulé l’âme de la nation, l’âme de l’économie du pays, l’âme du pouvoir.
Comment alors les dirigeants du Togo peuvent-ils gérer un tel fait si grave avec autant de légèreté et autant de complaisance ? Serait-il tenté de cacher et de protéger les vrais auteurs ce crime immoral et lâche ?
Si c’est le cas, la justice de Dieu devra un jour se faire et les auteurs et commanditaires ce crime seront jugés au tribunal de l’histoire.
Dans tous les cas, le peuple togolais attend toujours de connaître avec certitude ceux qui ont été à l’origine de cet acte de sabotage qui a cloué des milliers de togolais dans la détresse et le besoin.