Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



L'Alternative N° 501 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Togo : Pas de stock de vaccins contre la méningite, mais des stocks illimités de gaz lacrymogènes et de bouteilles de champagne
Publié le dimanche 28 fevrier 2016  |  L'Alternative


© aLome.com par Parfait
Le Centre Hospitalier Universitaire Sylvanus Olympio de Lomé.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Si un jour, on devrait traduire les dirigeants actuels du Togo devant des juridictions pour des crimes de sang et des crimes économiques, même la CPI ne serait pas indiquée, à voir tout le mal que ces messieurs et dames dépourvus d’humanité font aux populations togolaises.


Le Togo a le malheur d’avoir à sa tête un sacré jouisseur qui n’a d’autres préoccupations que les voyages, les prodigalités, les ripailles à coup de centaines de millions, pendant que les populations ont du mal à accéder aux soins de santé les plus élémentaires. Pendant qu’il fait le tour du monde en jet privé pour prendre part à des réunions ou conférences bidon qui ne rapportent absolument rien, dans les coins reculés du pays, on meurt pour une simple morsure de serpent, faute de vaccin.


Fin décembre 2015, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait tiré la sonnette d’alarme concernant l’épidémie de la méningite en 2016. Parmi les pays cités dans la « ceinture de la méningite », figurait le Togo. Mais au Palais de la Marina, on a choisi délibérément d’ignorer ce cri d’alarme. En Afrique subsaharienne, les spécialistes de la santé, le citoyen ordinaire même le plus idiot du village, savent que la période d’harmattan est propice à la propagation de l’épidémie de la méningite. Visiblement, Faure Gnassingbé et son ministre de la Santé, Professeur titulaire de médecine semblent l’ignorer. Les cas de méningite (417) suivis de décès (29) ont été signalés au Nord du pays, particulièrement dans la préfecture de Dankpen.

Il a fallu plusieurs articles de presse pour que le sujet passe enfin au Conseil des ministres. Et là, on apprend avec stupéfaction que des instructions ont été données, par qui on sait, pour commander dans les plus brefs délais des vaccins. En d’autres termes, le Togo ne dispose pas d’un stock de sécurité en vaccin contre la méningite alors qu’on sait très bien que l’épidémie se propage en période d’harmattan. Il a fallu au moins deux semaines pour que les vaccins n’arrivent au Togo. ¨Pendant ce temps à l’intérieur du pays, les décès se multiplient et l’épidémie s’est propagée à d’autres localités.

Sur la page facebook de Plan International, on apprend que la préfecture de Sotouboua est désormais touchée par l’épidémie et les victimes sont beaucoup plus les enfants. On signale d’ailleurs que le premier cas dans cette préfecture a été signalé depuis le 27 janvier sur un enfant de 14 ans. Qu’a-t-on fait depuis ce temps pour contenir l’épidémie ? Rien, absolument rien. Voilà les conséquences d’une gouvernance hasardeuse, approximative d’un régime anachronique qui est totalement coupé des réalités du terrain. Lorsqu’un chef d’Etat passe toute l’année à faire le tour du monde en jet privé, à la quête de sommets, il ne peut en être qu’ainsi pour les pauvres populations. Le vaccin qui vient d’arriver est à 14 000 francs la dose. Reste à savoir combien ils sont, ces Togolais à pouvoir d’achat faible qui pourront l’acheter.

Pendant qu’on peine ou qu’on oublie de doter le pays d’un stock de vaccin de sécurité, on constitue dans un réflexe sécuritaire des stocks illimités de gaz lacrymogènes devant servir à réprimer tous ceux qui refusent de regarder dans la même direction que le Pablo Escobar togolais et ses disciples. Les stocks de champagne et de cognac ont plus de place au Palais et dans les ministères que des projets sérieux. Il arrive même parfois que certains voleurs de la République prennent le vol Lomé-Paris avec leurs maîtresses juste pour aller chercher un Mac Do ou un KFC.

Voilà le vrai visage du Togo de tous les paradoxes. Un pays pris en otage par une pègre nationale avec des tentacules sur le plan international. Pendant que Faure Gnassingbé joue à découvrir le monde, les pauvres populations de l’intérieur qui, dit-on, auraient voté pour lui, cherchent désespérément des vaccins pour sauver un enfant, un proche ou un parent.

Mensah K.
L’ALTERNATIVE – N°501 du 26 Février 2016

 Commentaires