Muet depuis le vent de dissension interne qui secoue le Comité d’action pour le renouveau (CAR), le président d’honneur Yawovi Agboyibo a enfin rompu le silence. Par le biais d’une lettre envoyée aux membres, il a suspendu le prochain congrès et laisse entrevoir son envie de reprendre les rênes du parti.
« En ma qualité de Président fondateur du parti, je convie les uns et les autres à œuvrer en sorte que le prochain congrès ne s’ouvre qu’après règlement de la crise que le CAR traverse, par une structure à créer à cet effet », a-t-il adressé aux membres dans un courrier daté du 26 février dernier.
Il justifie sa position par le fait que le climat actuel ne permet pas l’organisation du congrès. « Comment dans un tel climat, le congrès peut se tenir et parvenir à mettre en place des organes où les différentes couches de militants se retrouvent pour travailler ensemble en vue de la victoire du parti aux prochaines élections », se demande l’ancien Premier ministre.
Au fond, c’est une stratégie de reprise en main enclenchée depuis. Puisqu’il se fonde sur l’argument selon lequel beaucoup de membres souhaitent son retour à la tête du parti.
Et c’est en répondant à leur sollicitation qu’il se propose de reprendre les rênes du parti. Pour cela, il n’hésite pas à faire valoir « l’indulgence » qu’aurait bénéficié l’actuel président Me Dodji Apevon. « Il est demeuré à la tête du parti à l’expiration de son mandat en octobre 2012 avec l’accord de nous tous », fait-il remarquer dans sa lettre.
Mais la crise est loin d’être terminée puisque de nombreux militants ne sont pas pour son retour. Ils soupçonnent le « Bélier noir » de baliser la voie à son fils pour le succéder.
Le report du congrès est visiblement une stratégie pour le très rusé Yawovi Agboyibo pour certainement fait rallier un grand nombre de membres à sa cause.
Toute chose qui fait dire que la « Nuit des longs couteaux » ne fait que commencer au CAR.
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