Depuis qu’il est devenu chef de file de l’opposition avec rémunération et avantages matériels, le président de l’ANC doit prendre conscience d’une réalité. Il n’appartient plus à son seul parti. Plus rien ne sera comme avant.
Lorsqu’on voit Jean-Pierre FABRE se démener comme un beau diable sur tous les fronts en organisant des meetings de sensibilisation et d’explications par-ci et par-là, on comprend qu’il veut mériter l’argent du contribuable qui lui est accordé. C’est de bonne guerre.
Lorsqu’il adresse des courriers à gauche, à droite, en haut, en bas, il voudrait faire croire qu’il joue son rôle de chef de file de l’opposition. Nous n’avons rien contre ces gesticulations puisque c’est le terme le plus approprié à notre avis.
Avant de passer à l’offensive, FABRE ne peut plus se comporter comme par le passé. Si nous avons un conseil à lui donner, il doit endosser un manteau de rassembleur en provoquant une rencontre entre toutes les composantes de l’opposition pour approfondir la réflexion à l’aune de la nouvelle donne et recueillir les points de vue des uns et des autres pour un nouveau départ. FABRE, en tant que chef de file de l’opposition, doit d’abord consolider sa base.
C’est la seule démarche qui lui permettra d’agir au nom de la majorité et qui lui donne une certaine légitimité.
Mais, dans son approche actuelle, il est mal parti parce qu’il fait le tri entre les bons et les mauvais opposants et pense qu’il est le seul repère donc incontournable. Erreur, il n’a pas le droit de juger les autres.
Il oublie qu’il est payé et qu’il a besoin de l’accompagnement des autres pour jouir dignement de ses avantages.
S’il ne crée pas une dynamique unitaire susceptible de lui permettre de parler au nom de tous, il échouera fatalement parce qu’il ne fera pas l’unanimité sur sa personne et il risque de recevoir des coups mortels. Il lui suffit de se rappeler le cas de Me AGBOYIBO entre 1994 et 1999.
FABRE doit rompre avec un passé marqué par son narcissisme et le manque de considération qu’il affiche envers les autres.
L’opposition togolaise doit se consolider en interne en se concertant afin de définir sa stratégie de lutte et choisir la voie appropriée pour la conquête du pouvoir si conquête il y a.
Au jour d’aujourd’hui, personne n’est prêt à obtempérer les yeux fermés.
Lorsqu’on nourrit l’ambition d’être berger, il faut savoir rassembler les brebis. Autrement, elles vont s’éparpiller.
En tout état de cause, rien ne sera plus comme avant. Il faut donc tenir compte de ce nouveau paramètre pour repartir de bons pieds. Autrement, ce sera le bigbang tant attendu au sein de l’opposition, si le processus n’est pas déjà en cours.