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Préfecture du Bas-Mono: Un projet de démolition d’un immeuble crée des tensions à Agomé-Glozou
Publié le lundi 14 mars 2016  |  L'Alternative


© aLome.com
Les membres du gouvernement présents lors du lancement des festivités des 50 ans de la BAD á Lomé, ce 29 avril


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La construction d’un rond-point ou d’un carrefour risque de faire disparaître Fonkomé et Zongo, deux grands quartiers d’Agomé-Glozou et entraîner des déplacements des populations déjà à bout de souffle. Plus de 200 familles à reloger, alors qu’aucun lieu d’accueil ne leur est encore trouvé.


Dans ce village situé dans la préfecture du Bas-Mono, des travaux d’aménagement sur le fleuve créent de vives frustrations. Mais c’est la menace de démolition qui plane sur le seul et l’unique somptueux immeuble du village en finition qui a offert ses locaux à la Police qui crée de la tension.

Cet immeuble appartenant au sieur Koffi Clément Messan, un cadre du milieu, est composé d’un rez-de-chaussée à deux niveaux avec 29 chambres, de paillote en haut, de garage pour deux (02) véhicules d’un grand débarras de plus de 35 m2 servant de magasin, d’une cuisine avec forage et des installations appropriées comme des travaux de plomberie, d’électricité et les revêtements intérieur et extérieur en carreaux céramiques, le tout réalisé sur une superficie de plus de 1,200m2 sur deux lots. Sa construction a débuté en 2008. Et depuis, les travaux avancent sans aucune contestation ni remarque de la part de l’Etat togolais. Puisque, selon son propriétaire, son bien immobilier ne se trouve ni sur une réserve administrative, ni sur une voie publique, ni sur un quelconque domaine de l’Etat.


« Ce dernier est bel et bien construit sur le terrain de mes arrières grands-parents, alors un terrain familial », rélève Koffi Clément Messan. Mais suite à la réalisation de certains travaux d’ordre public, il est projeté une démolition de l’immeuble et une indemnisation du propriétaire à hauteur de Trente-neuf millions six cent quinze mille neuf cent (39 615 900) F CFA, selon une évaluation «unilatérale » du Comité d’indemnisation ; le concerné n’étant pas associé à la démarche. « Une injustice criarde ! », peste-t-il, et de dénoncer une machination tramée contre lui par certains individus mus par la « jalousie », et la « méchanceté » qui orchestrent des manœuvres et manipulent les agents des travaux publics (T.P) à dessein. Puisqu’il se raconte qu’entre-temps « les services techniques des T.P qui étaient sur les lieux ont conclu que la route serait déviée derrière les deux quartiers et ceci, sans aucun dégât et dommage pour l’Etat d’abord qui n’aura à indemniser personne, et la population qui ne souffrirait d’aucun préjudice ».

Cet immeuble qui, selon une précédente étude des Travaux publics, n’était pas ciblé, fait curieusement l’objet d’une démolition pour des raisons pas tout à fait claires.Tantôt on avance comme argument la construction d’un monument, tantôt la construction d’un carrefour ou d’un raccordement du pont en construction sur le fleuve Mono.


Dans cette affaire soupçonnée d’un montage sur fond de règlements de comptes, le chef du Canton d’Agomé-Glozou, Michel Toyo en service au Chr Lomé-Commune est mis en cause. Entouré des notables « véreux » dont la moralité est jugée douteuse, il est accusé de manipuler et s’activer pour la démolition de cet immeuble. Son ambition : percevoir des rétro-commissions ou décrocher une éventuelle indemnisation pour un immeuble en ruine compté parmi l’héritage de ses parents et qui aujourd’hui ferait partie des cibles à dédommager si l’immeuble de Koffi Clément Messan serait démoli ? Difficile de le dire. Mais toujours est-il que l’homme aux intentions inavouées pourrait compter sur son neveu David Agbokpé, Vice-président du comité d’indemnisation. « La haine et la jalousie du chef canton et de ses quelques notables ont monté une machination avec la complicité des agents sur le terrain pour la démolition totale de l’immeuble. Le chef canton, le principal instigateur de ce montage a eu l’audace de me reprocher l’investissement fait dans cette brousse ».



Dans un courrier adressé le 27 janvier 2016, au ministre de l’Economie et des Finances Adji Otèth Ayassor, au sujet du projet de démolition de son immeuble à Agomé-Glozou, le sieur Messan a fait part de son indignation et a émis quelques remarques et contestations. « Comme je ne suis jamais associé à rien, je vous prierais, Monsieur le Ministre, de diligenter une seconde mission d’évaluation technique des faits pour vous rendre compte de la réalité sur le terrain par d’autres agents des T.P de la faisabilité du contournement de la route auparavant cité plus haut. Les agents qui ont procédé à l’évaluation du bâtiment ont fait le travail dans une arrogance insupportable : à en vouloir pour preuve, la non prise en compte de beaucoup d’éléments d’appréciation pour une évaluation d’immeuble de cette taille : pas de visite des chambres, pas de métrage de surface, etc. ; ce qui m’amène à ne pas reconnaître l’évaluation qui m’est présentée », lit-on dans le courrier. Et il ajoute : « Je ne suis pas contre la démolition de mon bâtiment si évidemment elle constitue le prix à payer pour la réalisation du projet Pont sur Mono et dont je m’en réjouis d’ailleurs ; mais le faire par le sabotage et l’égo pour les uns et les autres serait regrettable ».

Contacté par la Rédaction, le Chef canton a rejeté en bloc les accusations portées contre lui « Je suis au CHR Lomé commune. Je suis au service. La démolition d’un bâtiment ne relève pas du tout du ressort du chef canton puisque je ne suis pas topo, je ne suis pas géomètre. Je me demande comment moi je peux me lever et aller dire aux Travaux Publics ou au ministère s’occupant des bâtiments d’aller démolir le bâtiment, de quelqu’un. Vous-mêmes vous devez voir s’il y a une logique dans ce qu’on vous dit. Les topos vont à Agomé quand moi je suis par exemple à Lomé. Je n’ai jamais accompagné un topo ou un ingénieur dans son déplacement. Qui suis-je pour demander à quelqu’un d’aller démolir la maison de quelqu’un? Messan Clément ne m’a jamais approché pour quoi que ce soit sur son bâtiment. Je ne connais personne parmi ceux qui y viennent travailler. On nous dit seulement d’avertir les riverains. Je ne demande qu’à mon secrétaire d’avertir les riverains qu’il y a une commission qui va venir de Lomé. Terminé ! Je ne sais pas en quoi je suis mêlé. Si voulez faire vraiment votre travail, le mieux serait d’aller à Agomé-Glozou. Je ne peux pas vous dire si la maison est construite ici ou là. Le mieux, c’est d’aller voir et constater de vos yeux. Si vous vous amusez seulement à écrire, il y a l’administration qui va peut-être vous faire appel. Comment je vais demander des gens à venir casser la maison de quelqu’un? On va casser celle de mon papa aussi ». Au sujet de l’implication de son neveu dans ce dossier, il a répondu que « Tout ça, ce ne sont des allégations ».


« Vous-mêmes, si on vous nomme à un poste, un proche parent peut venir vous demander d’écrire sur quelqu’un? Tout ça, ça ne reflète pas la logique. Je ne suis mêlé ni de près ni de loin. Je ne travaille pas aux TP. Un chef canton qui est dans un village, on dit que la route va passer soit au nord ou soit au sud, qu’est-ce que lui, il va dire ? Le chef n’est pas celui qui va montrer là où va passer la route », précise-t-il.

Suite à cette saisine, une équipe a été de nouveau dépêchée sur les lieux le mardi 24 février 2016 et a constaté la gravité de la situation. « Quand le ministre a reçu mon courrier, il a demandé au comité de me rencontrer et de m’écouter. Et depuis, la version a changé. Ce n’est plus la construction d’une route, mais un raccordement du pont en construction alors que je suis à plus de 500 m de là. Le comité qui m’a rencontré le 23 février 2016 a pour vice-président M. Agbokpé, un neveu du chef canton qui organise le dégât actuel pour se faire indemniser sur une deuxième liste pour un bâtiment en ruine. A la fin de notre échange, il est arrêté qu’on devrait se rendre ensemble au village sur le terrain avec les techniciens pour la suite à adopter », nous a confié M. Messan.

Dans cette localité, l’Etat a déjà englouti une importante somme pour l’indemnisation des populations dans le cadre d’un projet de riziculture. Pour éviter d’autres dépenses et sauver les deux quartiers, il suffirait juste de contourner les pistes déjà praticables en construisant une seconde, a confié un autre cadre du milieu. Mais c’est compter sans les esprits malins qui se cachent derrière cette histoire d’indemnisation pour se faire de belles affaires en produisant de faux rapports ou en percevant des rétro-commissions. Et c’est aussi ça le Togo, un pays atypique sous les tropiques.

A Agomé-Glozou, suite à la tentative de démolition de ce seul immeuble luxueux qui fait la fierté des populations, la tension est vive, la paix sociale est menacée dans ce milieu. D’où la nécessité pour les gouvernants de faire preuve de sagesse pour éviter le pire.

PCK (L’ALTERNATIVE)



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